Peut-être que Lucas aurait dû féliciter son équipe un instant de plus. Peut-être qu'il devrait être concentré sur sa première victoire aux jeux olympiques. Mais son attention était entièrement sur l'état de son petit rouquin. D'après les dires d'Atsumu, qui était venu les rejoindre en backstage après la fin de leur match, Shoyo avait totalement disparu des radars après avoir quitté les vestiaires en trombe. Il ne répondait pas aux messages, non plus. Et plus rien n'arrivait à se frayer un passage dans ses pensées, à part son envie incessante de le prendre dans ses bras, le rassurer, comme lui l'avait fait.
Dans les vestiaires, alors qu'il se devait de fêter leur victoire, Lucas se rhabillait, mais son esprit était à un tout autre endroit, ignorant les rires et les exclamations de son équipe. Les argentins étaient bruyants autour de lui, comme à leur habitude, un peu plus que la normale, même, aurait-il dit.
Leurs exclamations de joie et l'effervescence de la victoire aurait sûrement dû le gagner, l'entraîner dans leur bonheur. Mais il n'y arrivait pas. Quelque chose le bloquait, lui qui, quelques jours auparavant, aurait été le premier à sauter sur ses coéquipiers pour les féliciter.
Il sentit soudainement une main se poser amicalement sur son épaule.
Son regard doré rencontra alors automatiquement les yeux bruns de Tooru, qui, de son air habituellement moqueur et hautain, le rassurait du regard.
- Il est sans doute dans le gymnase secondaire, en train de s'entraîner.
- De quoi tu parles Tooru ?
Le passeur ricana, croisant ses bras contre son torse. Ils se connaissaient bien, un peu trop bien au goût du capitaine. Tooru avait été le premier à avoir capté le regard qu'avait mené le noiraud sur le bloqueur du Japon, et le premier à l'avoir appelé quand Shoyo avait eu cette fameuse conversation avec Tobio. Il savait que la relation qu'avaient les deux n'avait plus rien de simplement sexuelle.
- Pas à moi, Lucas. Si tu veux aller voir ton rouquin, vas-y. Personne ne t'en voudra, il a besoin de toi.
L'argentin examina un instant le visage de l'ancien passeur d'Aoba Johsai, puis il hocha la tête. Il détestait qu'on puisse lire en lui comme dans un livre ouvert à la manière d'Oikawa. Il était l'un des seuls, après Alejo, à réussir à comprendre ce qui lui passait par la tête, et ce n'était pas mission facile pour tout le monde.
Inspirant longuement, Lucas resta un instant de plus aux côtés de son équipe, se convainquant que tout irait bien sans lui, avant de s'éclipser, après avoir certifié qu'il serait de retour dans la soirée à l'hôtel.
—
La colère, la haine, la frustration. Toutes les émotions négatives fusaient dans le corps du petit numéro 10 de l'équipe nationale du Japon, présent dans le gymnase vide de Tokyo. Tous étaient encore au stade principale, certains étaient rentrés. Il devait être 19 heures, et il ne savait pas exactement depuis combien de temps il frappait dans des ballons, mais il savait que plusieurs personnes avaient tenté de rentrer dans son périmètre, mais avaient vite abandonné à la vue du garçon.
Il se revoyait pendant le match. Il se revoyait tenter de frapper des balles impossibles envoyées par le passeur à qui il avait accordé une confiance aveugle pendant des années. Si ils avaient perdu, c'était à cause de Kageyama. Non. C'était à cause des deux . S'il ne lui avait rien dit. S'il avait continué sa petite vie sans lui dire la vérité. Il avait subi le traitement de silence du noiraud tout le long du match. Il avait subi les passes qui lui devaient être attribuées, mais qui n'étaient jamais arrivées jusqu'à lui. Il avait subi les passes que Kageyama lui avait envoyées, mais qui étaient censées être des feintes et qu'il n'avait donc pas eu le temps de frapper.
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Touching the Sun (Shoyo x OC)
Fanfiction🚨SPOIL MANGA HAIKYUU🚨 Cette fanfiction prend part après le manga Haikyuu, pendant les Jeux Olympiques 2021. Elle comprend des éléments du manga qui risquent de vous spoil si vous n'avez pas lu le manga jusqu'à la fin, à vos risques et périls. Ell...