Entre rêves et réalité

Chapitre 9

Une infirmière rentre à son tour dans la chambre.

- Je ne vous dérange pas ?
- Non, j’allais partir…
- C’est votre mère ?
- Non mais je garde souvent ses enfants, je la connais très bien…

Sans un mot de plus, je sors. Je marche dans le couloir en regardant à peine où je vais. Je ne me sens vraiment pas bien mais je continue. En sortant de l’hôpital, je vais jusqu’à la plage. Une petite plage de sable fin, presque introuvable. C’est mon petit paradis, un endroit où j’aime me retrouver. J’enlève mes chaussures et je mets de la musique. Je danse, jusqu’à en oublier tout le reste. Je m’avance un peu au bord de l’eau pour sentir les vagues sur mes pieds. Je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne. Baptiste me regarde. Il m’invite à danser. Nous enchainons les portés et les sauts sur les musiques de mes deux mères de cœurs. Alors que je suis dans ses bras, il m’embrasse. Je lui rends ce baiser.

Le soir, je ne mange pas. Je monte dans ma chambre. Je suis tellement fatiguée que je pourrais dormir des heures et des heures. Mais je suis incapable de fermer les yeux sans revoir la scène.

Le lendemain, j’attaque directement mes devoirs pour penser le moins possible à ce qui s’est passé hier. Baptiste m’apporte une banane que je me force à manger. J’envoie un message à Lola :

- Hello you…                        
- Salut toi ! Ça va ?
- Pas vraiment, non…      
-  ???
- Accident de Cha et Linou.
- Ah m**** ! Elles vont bien ?
- On en reparle demain.
- Ok…

Je pose mon téléphone sur la table. Je passe ma journée comme ça : entre la télévision, mon portable, la musique et mes devoirs. Je n’arrive pas à me poser. Vers la fin d’après-midi, Jeanne vient me voir.

- Tu veux parler ?
- …
- Raconte-moi.
- J’ai peur, je me sens coupable, je veux qu’elles reviennent, j’ai besoin d’elles…
- Elles vont revenir. J’ai demandé à mes collègues, ça va aller.

Mon téléphone sonne.

- Oui ? Allô ?
- C’est Hicham. J’ai du mal avec les garçons…
- Comment ça ? Explique-moi.
- J’ai peur pour Cha et je n’arrive pas à répondre à leurs questions.

Je regarde la mère de Baptiste et elle me fait un signe de la tête.

- Tu veux que je m’en occupe pendant quelques temps ?
- Ça me soulagerait un peu, mais je ne veux pas te déranger.
- Jeanne arrive.

Elle récupère les garçons et revient à la maison. Je les prends dans mes bras comme si c’était mes petits frères. D’ailleurs, pour moi, ils font vraiment partis de ma famille.