Les Voyants [EN PAUSE]

Un Temps

(Complètement musical : Una Mattina de Ludovico Einaudi)

Un battement. Un autre.

" C'est mon cœur. Où suis-je ? "

Les bruits autour étaient si flous...si lointains. Je n'entendais que mon cœur qui bat sans s'interrompre d'un rythme régulier et rassurant.

Je ne sentais plus vraiment mon corps, en fait, j'avais cette impression d'être loin, très loin de mon corps physique.

Mais...où suis-je alors? Peut être que j'aurais en ouvrant les yeux une réponse mais, mes paupières étaient lourdes et restaient comme soudées entre elles.

Un bruit se fit entendre près de moi. C'était un grincement, et petit à petit je commençai à distinguer des bruits de pas qui se rapprochaient de moi.
J'entendis des voix sourdes ou plutôt une voix qui me parlait. Je sentis une main toucher la mienne et me suis rendu compte qu'elle tremblait.

"Qui est-ce ? "

Doucement j'entrouvris mes paupières mais une lumière blanche m'empêchait de les garder levées. Heureusement une forme sombre se pencha sur moi et eut l'usage d'un bouclier pour me protéger de la lumière.

J'entendis la voix de la personne à mes côtés m'appeler par mon nom. Sa voix était douce et me semblait familière. 

Enfin, je finis par ouvrir les yeux. À ce moment là, j'eus juste le temps de réaliser que c'était mamie au-dessus de moi, avant qu'elle ne se jette sur moi pour me serrer dans ses bras.

Elle pleura de bonheur et m'embrassa avec chaleur. Je la sentis heureuse de me voir réveillé mais...je ne comprenais pas pourquoi. Que s'était-il passé ?

Soudain deux hommes vêtus de blanc portant un masque, se sont précipités vers elle en criant de me lâcher, mais elle ne les écouta pas et continua de dire mon prénom et de pleurer tout en me serrant contre elle. Je sentais son odeur, elle me rassurait et m'apaisait. C'était un mélange de caramel et de café.

Je sentis soudainement une tension monter entre mamie et les infirmiers alors, je décidai de rassembler mes forces pour lui murmurer :

- C'est bon, mamie. Je vais bien maintenant.

Celle-ci se redressa, surprise d'avoir entendu ma voix et se remit à pleurer de plus belle. Son visage ridé est complètement déformé par le flot d'émotions qu'elle ressentait à cet instant. On aurait dit qu'elle souffrait.

Par la suite, tout se passa très vite. Mamie fut forcée de sortir de la pièce, qui était en réalité une chambre d'hôpital pendant que les infirmiers s'occupaient de moi.
Des médecins passèrent me voir à plusieurs reprises pour voir comment je me sentais et si je m'étais complètement réveillé.

C'est un vieux médecin, le premier qui vient me voir, qui m'apprit que j'avais passé sept mois dans un coma léger  après qu'on m'eut retrouver inconscient dans le bois du parc de la ville.

Je sentais au fond de moi qu'il disait la vérité, mais pourtant je n'avais pas eu l'impression d'avoir passé sept mois à dormir. C'était peut-être dû à l'état du coma, après tout je n'avais jamais été dans le coma auparavant et d'après ce que le médecin a dit, c'est une chance que je me sois réveillé car il arrivait que  la personne ne se réveille jamais.

À présent, je comprenais mieux l'état de mamie lorsque qu'elle m'a vu ouvrir les yeux. Voilà sept mois qu'elle me voyait inconscient. D'un côté, je m'en voulais de lui avoir infligé ça mais en même tant, je n'y étais pour rien.

Les médecins et infirmiers m'ont posé de nombreuses questions, notamment sur ce qu'il s'était passé juste avant que je tombe dans le coma. Malheureusement, je ne me rappelais de rien. Mes souvenirs s'arrêtaient à l'instant où je suis entré dans le parc.