Premier Soir

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(Complément musical : Divenir de Ludovico Einaudi)

J'entrai dans la chambre et fus surpris par le puissant courant d'air qui s'échappait de la fenêtre. Celle-ci était parallèle au mur de la porte et avait été laissée grande ouverte et les rideaux grisâtres volaient dans tout les sens. Je la fermai rapidement pour éviter de faire claquer la porte à cause du courant d'air et me retournai pour détailler ma chambre du regard. Un lit simple se tenait à ma gauche ainsi qu'une armoire au pied de celui-ci. Une vieille porte était fermée dans le mur à ma droite. Je l'ouvris et y découvris une salle de bain, en piteux état, certes, mais fonctionnelle, avec des toilettes. 

" Ouf, moi qui croyais qu'il y aurait des douches communes, me voilà rassuré. " 

Alors que je tournais dans ma nouvelle chambre, m'amusant à mettre mes doigts dans les petites fissures du mur, quelqu'un tambourina fortement à la porte de ma chambre. Je me retournai, au départ surpris, mais me rappelai qu'on devait m'amener mes affaires. 

J'ouvris la porte et découvris Harif qui me fit un grand sourire. 

 - Salut gamin, tiens, voilà ta valise et ton sac. 

 -  Merci. 

 - Bon, je te laisse bon courage pour la suite. Et un conseil, ne te prends pas la grappe avec la directrice, ça vaut mieux pour toi. 

 Puis, il tourna les talons et repartit. 

 - Harif attendez ! Quelle était la consigne qu'Avin a reçu ? Et puis, qu'est-ce qui va lui arriver ? 

 - J'en sais rien, c'est Avin qui reçoit ce genre d'instructions, moi je suis juste chauffeur ici. Je fais pas partie de la section Combat. Et puis, t'inquiète pas, il va avoir quelques couloirs à nettoyer mais avec sa marque, ce sera pas bien compliqué pour lui, mais comme il en a horreur, ces sanctions l'énervent plus qu'autre chose et Mme Kenson le sait. Bon je file, à la prochaine gamin. 

Et il repartit aussi vite qu'il était arrivé. Je sentais que ma curiosité devenait de plus en plus forte, au sujet d'Avin et ce que lui avait dit Mme Kenson car j'avais comme l'impression que cela me concernait. 

Ensuite, je m'occupai de ranger mes affaires dans l'armoire au pied de mon lit et en profitai pour rallumer mon téléphone que je n'avais pas utilisé depuis un bon bout de temps. Une grande partie de mes applications avaient été supprimées, donc il ne me restait plus que la messagerie et de toute façon, il n'y avait pas de connexion wifi ou autre. J'écrivis un message à mamie pour la rassurer et lui dire que j'étais bien arrivé. Je décidai de ne pas lui parler de l'attaque de ce groupe extrémiste, connaissant mamie, elle aurait paniqué et serait venue me chercher elle-même. 

Après, je me dirigeai vers la salle de bain pour me doucher mais je fus un instant arrêté à la vue de ma marque dans le vieux miroir au-dessus du lavabo. Celle-ci était à présent d'une couleur violette profonde, presque hypnotisante. Je la touchai du bout des doigts en me rappelant les paroles de Cassandra Melkin sur la marque des Représentants. Je repensai aussi aux Voyants, au "marquage" de ce jour là, et puis, à ce moment avant de tomber dans le coma. Maintenant, je savais que cette chose invisible derrière moi n'était autre que le Voyant Fulgur, et que c'est à cet instant là qu'il avait fait de moi son Représentant. 

"Mais qu'est-ce que ça change d'être son Représentant ? Y en a-t-il d'autres ? Alors où sont-ils ?" 

Mon ventre gronda à cet instant de faim et je décidai d'arrêter de cogiter seul puisque pour l'instant, à part la couleur, rien ne semblait avoir changé. 

Je décidai alors de me doucher et pris plaisir à sentir l'eau chaude sur mon corps. À cause de ma période de coma, j'avais perdu une grande partie de mes muscles et je me sentais très vite faible, comme lorsque j'ai pris les escaliers avec Haoru Lee. Quand j'eus fini, je sortis et me rhabillai rapidement en voyant que 19h30 approchait. Enfin prêt, je quittai ma chambre et fermai ma porte à clé tout en la rangeant dans la poche de mon jean.  

Les Voyants [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant