Un combat inégal

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(Complément musical : Resolve de Nathan lanier)

Leila fut projetée en arrière et disparut de mon champ de vision dans une fumée verte. Des hommes surgirent devant nous, des masques à gaz sur le visage en nous lançant des billes qui relâchait de la fumée au contact du sol.

- Attention aux gaz ! cria alors Avin en ouvrant sa portière.

Je fus pris de panique et tentai de détacher ma ceinture mais celle-ci resta coincée, et mes gestes frénétiques pour la retirer n'aidaient en rien. Je vis Harif sortir rapidement de la voiture en hurlant sur nos assaillants de ne pas toucher à la carrosserie en agitant ses bras dans tous les sens.

- Putain allez !

Soudain, une forte odeur âcre me parvint et s'insinua dans ma gorge. Je fus pris d'une quinte de toux tellement ma gorge me brûlait de l'intérieur. Je bloquai ma respiration malgré la douleur pour mieux me concentrer sur l'ouverture de ma ceinture de sécurité que je réussis enfin à détacher. J'attrapai ensuite la poignée et sortit de la voiture en toussant, les mains sur ma gorge irritée. Je m'éloignai de la voiture pour sortir de la fumée et tentai de repérer Leila, Harif et Avin.

Tout à coup, une forme apparut devant moi à travers le gaz opaque.

- Avin ? ai-je demandé la voix roque et les yeux plissés.

La silhouette se fit plus précise et un homme avec un masque à gaz, fondit sur moi en criant , une batte à la main. J'écarquillai les yeux de stupeur et reculai pour tenter d'éviter sa batte qui fondait sur moi sans grand succès. Celle-ci me frappa à la tempe et me fit tomber à terre.

En voulant me relever, je fus pris d'un vertige et j'eus l'impression que le monde autour de moi se mettait à tourner, les sons se faisaient étrangement distants et flous. Je relevai la tête, mon assaillant s'était placé au-dessus de moi en une position agressive et dominante.

- Crève, sale démon !

Une voix m'appela au loin mais je ne pouvais détourner mon regard de la batte que l'homme tenait comme une épée de Damoclès, les bras levés. Je la vis se rapprocher de moi, progressivement mais lentement. Étrangement, je n'avais plus peur. Un instant avant qu'elle ne m'atteigne, quelque chose me traversa intérieurement, et une vive lumière m'obligea à fermer les yeux. Je ne sentis aucun choc ni coup mais un anormal vide autour de moi et soudain un retour à la réalité.

Je rouvris les yeux et me rendis compte que je me trouvais juste devant les portes du centre. Ebahi, je regardai autour de moi et vis que la fumée verte s'était dissipée, ce qui me permettait de voir où se trouvaient les autres. Harif défendait fougueusement la voiture usant d'une batte enflammée pour faire reculer les assaillants, pendant que Leila semblait aspirer le gaz de la paume de ses mains tout en gardant un œil sur les hommes masqués autour d'eux.

Alors que je cherchais Avin du regard, je le vis courir vers moi, l'air visiblement inquiet.

- Alex, tu vas bien ? dit-il en s'agenouillant à mes côtés. Que s'est-il passé ? Il y a un instant tu étais aux prises avec l'un d'eux et soudain, quand j'ai voulu venir t'aider, tu avais disparu.

- Je... je ne sais pas. Cet homme il allait me frapper et... je me suis retrouvé là.

Le jeune homme fronça les sourcils devant mon explication peu réaliste et me dit :

- Attends, regarde moi.

Il me prit par les épaules et riva ses yeux si spéciaux dans les miens.

"Qu'est-ce qu'il fait ?" pensai-je, déboussolé.

Après quelques secondes qui me semblèrent avoir duré une minute entière, il baissa les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Au loin, Leila l'appela pour lui demander de venir.

- Bon, dit-il en se relevant. On en reparlera plus tard, d'accord ? Ne bouge pas, je reviens.

Avin rejoignit Harif et Leila qui retenaient comme ils pouvaient un des hommes masqués.

- Si tu pouvais t'occuper de lui assez rapidement, Avin, ce serait bien, grogna Harif qui tenait tant bien que mal l'homme qui se débattait furieusement.

- Pas de souci, répondit Avin d'une voix détachée.

Intrigué par leurs manœuvres, je me rapprochai d'eux. Alors que l'homme masqué se débattait dans les bras d'Harif, une racine surgit de terre et s'enroula autour de son corps. L'homme écarquilla les yeux de surprise et se mit à hurler de terreur. La racine continua de s'enrouler autour de lui comme un serpent et au bout, une aiguille apparut et le piqua dans le cou. Je poussai un cri, effaré de le voir s'effondrer sur place et m'écriai :

- Qu'est-ce que c'est que ça ?! Vous...! Vous l'avez...

- Endormi, me répondit Avin. Il est plus simple à transporter, sinon il se serait débattu et à chaque fois ça tourne mal.

Je poussai un soupir de soulagement, rassuré qu'ils ne soient pas des meurtriers.

- Mais comment ce truc est apparu ? Et qu'est-ce que c'était ? ai-je demandé perplexe.

- C'est ma capacité, je peux utiliser la terre et les végétaux autour de moi ou bien en recréer. C'est la Marque de Terra qui me le permet, m'assura Avin en se tournant vers moi.

En le regardant dans les yeux, je remarquai que seul son œil gauche brillait d'un éclat vert intriguant.







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