Le Démon Archangélique - Les Prémices

Prologue 1

Elle court. N'arrivant pas à le rattraper, elle regarde derrière elle, la peur l'envahit. Les couloirs sombres se brisent face aux griffes se plantant dans les parois. Elle ne s'arrête pas, continuant sa course, elle voit une lueur au fond : de la lumière. Au moment où elle pense y arriver, l'une des pattes attrape sa jambe, elle tombe. Tirée en arrière, elle tente en vain de s'accrocher au sol. Elle voit son parcours anéanti et revient à son point de départ : les ténèbres... les cris... la perte et...

Subitement, l'éveil fut accompagné par la sueur ayant taché ses draps désormais humides. Respirant avec difficulté, la jeune fille regarda sa jambe, celle qu'elle croyait attirée par les ténèbres. Son membre lui paraissait intact, en omettant les vieilles blessures.

Soudain, son réveil sonna. Énervée et frustrée, elle le frappa de son poing refermé.

Après s'être levé, s'être lavé les dents, Morgana alluma des bougies présentes sur une commode. Elle sortit un crâne en métal ainsi qu'un pot de peinture rouge, traça un cercle orné de symboles avec la peinture sur le bois de son meuble, toujours éclairé, puis posa délicatement le crâne au milieu. La jeune magicienne répéta une formule en une langue qui lui était inconnue. Ses ongles noirs se posèrent sur le cercle.

D'un coup, une éblouissante lumière violette émana du crâne. Une des mains de la jeune fille se leva et la lumière s'enroula autour tel un insecte attiré par les flammes ardentes. Un sourire se dessina sur ses lèvres, témoignant de sa satisfaction. Avoir une telle forme mystique à l'intérieur de sa paume l'hypnotisait tellement qu'elle pouvait en oublier durant un court instant les maux de la réalité. Évidemment, elle ne pouvait échapper à ces derniers, et l'heure tournait.

Morgana répéta alors une formule différente qui mit fin à la magie. Elle souffla sur ses bougies, rangea le crâne et le pot de peinture. Le cercle disparut, comme si le bois de la commode s'en imbibait.

La jeune écolière coiffa ses longs cheveux noirs et commença une longue série de maquillage dont la couleur dominante semblait la définir.

***

Jacobson, indolent sur son lit, entendit son réveil sonner depuis bientôt cinq minutes. Envahi par la paresse, il arriva néanmoins à tourner sa tête pour voir le lit à côté du sien sur lequel se trouvait son ami. Ce dernier, également fatigué, prit la parole malgré le vacarme produit par le réveil :

« On va laisser le réveil sonner jusqu'au lendemain ou tu agis ?

- Mec pas question ! répondit Jacobson, je suis trop fatigué ! Démerde-toi...

- As-tu fumé du haschich hier soir avec ton ami affectionné Tony ?

- Non... Il était pas là ce gland.

- Alors, mets un terme au supplice, il commence à m'irriter.

- Mais ! Éteint le toi-même frérot...

- Tu es plus proche de lui...

- Et alors ?

La discussion dura encore cinq autres minutes entre ces deux sourds, pour savoir qui allait perdre patience et prendre la peine de se lever. Dreyson se dévoua enfin sans grandes convictions.

- Je me demande ce qu'il adviendra de toi. Avait-on une quelconque tâche à faire pour les mathématiques ?

- Oui trois exos je crois.

- Ah... je ne les ai point faits.

- Moi non plus frérot !

- Bien que pour ton cas, nous ne sommes guère étonnés.