Live or Die

CHAPITRE VII

Je me réveillais dans une prairie sous un cerisier. L'herbe était aussi chaude que du sable brûlant sous un soleil d'été. Le ciel avait une teinte rosâtre parsemé de nuage d'un bleu pale. J'entendais des rires, des personnes parler, les chants des oiseaux et une bonne odeur de lavande venait agrémenté ce cadre idyllique. Je tournai la tête pour apercevoir les personnes mais au lieu de ça j'aperçus le bureau en vrac de la chambre de Dave. Je ressentis une douleur à mes poignets que je ramenais à mon visage et vis qu'ils étaient bandés. Et merde. Il m'avait encore sauvé... La troisième fois. Mon cœur se serra face à ce nouvel échec. J'en pouvais plus, je voulais juste que tout ça se finisse. Qu'est ce que Cris allait dire quand il me verrait dans cet état? Qu'est ce qu'il allait faire? Et l'école... Je n'avais pas la force d'affronter leur regards. Pourquoi... Pourquoi m'interdit-on de partir comme je le voudrais. Je reposais mes mains sur ma poitrine et soufflai. La porte s'ouvrit sur Dave avec un plateau contenant un verre de jus d'orange et des cookies. Il posa le plateau sur le lit à côté de moi et s'assit sur sa chaise de bureau face à moi.

- Ça va? Je t'ai rapporté de quoi reprendre des forces.

J'hochai la tête en signe de négation et me redressai pour me restaurer. Je bus une gorgé de mon jus d'orange et attrapais un cookies que je fixais.

- Je suis désolé pour Shane et moi...

- Tu n'as pas à t'excuser pour ça. Par contre arrête t'es tentatives stupide ou alors ne te rate pas la prochaine fois.

- Quoi? Mais tu n'as pas qu'à me sauvé alors!

- C'est ce que tu voulais.

- Et qu'est ce qui te fait croire ça?

- Ta porte n'est jamais fermé à clef et quand je t'ai sauvé la première fois tu m'as remercié.

- La deuxième. Dis-je assez bas.

- De quoi?

- Rien, je me parlais à moi même.

Je mangeais rapidement un cookies et retournais dans ma chambre. Je mis le pull le plus long que je trouvais et même si il n'était pas très beau au moins il me cacherait les bandages. Est-ce que je voulais vraiment être sauvé? Il y a une chose que j'avais assimilé chez Dave. Il avait un bon sens de l'observation qui l'aidait dans ses manipulations. Et si il avait raison. Pourquoi il se joue de moi. Un claquement de porte me fit revenir à la réalité. Ça devait sûrement être Cris. Je me levai instinctivement, me dirigeais dans la salle de bain pour me passer un coup d'eau sur le visage et regarder l'état de mes poignets qui n'étaient pas fameux. Je pris une grande respiration, redescendais mes manches. Arrivé en bas, je retrouvais Cris à table en train de manger du canard laqué qu'il avait acheté sur la route. Je fus légèrement surprise de voir un plat tout préparé alors que depuis que je logeais ici et ceux malgré ses horaires chargé, il avait toujours fait des repas maison. Dave me suivit de peut et prit une bouché avant de prendre la parole.

- Au faite. On a raté des heures de cours car j'ai ramené Heather à la maison, elle ne se sentais pas bien.

- Et ça va mieux?

- Oui... Fis-je en regardant Dave.

- Tant mieux. Je suis content que vous vous entendiez bien. Répliqua-t-il d'un sourire sincère.

- Et on va faire comment pour demain?

- Elle viendra avec toi.

- Tu sais très bien qu'elle ne sera pas d'accord.

- Sauf si tu dis que c'est une de tes amies.

- D'accord.

- Heu... Il y a quoi demain? Dis-je un peu perdu.

- Demain Dave doit aller chez sa mère pendant deux semaines.

La mère de Dave? Alors elle n'était pas morte. Ils avaient certainement dû ce séparer. Je me demandais comment elle pouvait être, comment était leur relation ou encore si son comportement allait encore changer. On finit de manger et retourna dans nos chambre. Cris avait autoriser Dave à sécher les cours de demain pour prendre son train plus tôt. Je fis ma valise, pris mon carnet et me posais sur mon lit.

" Dave:
-Lunatique
-Imprévisible
-Chambre étrange
-Pas de petite amie
-Parle jamais à son père
-Attentionné
-Très apprécié "

" Question:
-Pourquoi ne pas me dire qu'il m'a sauvé?
-Pourquoi il se comporte comme ça au bahut avec moi?
-Que fait-il dans ça chambre?
-Pourquoi est-il distant avec son père?
-Qu'est-il arrivé à sa mère?
-Est-ce que je veux être sauvé? "

Maintenant je savais qu'il peignait dans sa chambre. Demain je saurais ce qui était arrivé à sa mère, du moins j'aurais deux semaines pour le savoir et mon instinct me disait que la distance entre Dave et Cris était lié à ça. Mais la réponse que je voulais absolument savoir était celle de ma dernière question.

Le lendemain, Ce fut Cris qui vint me réveiller en douceur. J'avais de la chance d'être tombé sur un médecin aussi gentil. J'allais me préparer le plus rapidement possible, pris ma valise et me rendis dans la deuxième voiture, une Audi A6. Dave alla s'assoir à l'arrière avec son skateboard et quelque toile cachée. Durant le court trajet qui séparait la maison à la gare, je n'arrêtais pas de regarder à travers le rétroviseur pour voir ce que faisait Dave et si il allait découvrir ses tableaux. Je n'avais jamais compris son besoin de faire autant de mystère. Entre ses tableaux, les raisons de ses manipulations et garder secret que c'était lui mon sauveur de la soirée, je m'aperçus que c'était l'une de ses caractéristiques majeur. Je pris mon carnet et écrivis discrètement cette adjectif dans la liste.
Une fois arrivé à la gare, Cris reparti aussitôt à l'hôpital me laissant seul avec Dave qui tenait ses affaires à bout de bras. Malgré qu'il m'avait sauvé la vie trois fois, que je m'étais excusé d'avoir essayer de me venger, je le laissais dans sa galère. On pouvait se pardonner mais c'était pas pour cette raison qu'il fallait être ami, s'entre-aider et tout le tralala. Je partis m'assoir à côté de la fenêtre et Dave s'installa en face de moi. Je sentais que j'allais enfin découvrir qui il était vraiment. Je saurais pourquoi il était si froid, mystérieux, manipulateur et sadique car il fallait être vraiment sadique pour pousser quelqu'un jusqu'au suicide et le sauver à chaque fois.

- On va où en faite?

- À côté de Myrtle Beach.

Le nom de la ville vint s'écraser sur ma figure. Je ne l'avais pas du tout vue venir. Il m'emmenait là où il m'avait rencontré pour la première fois. La voiture de Cris m'étais seulement une heure de trajet contrairement au train qui m'était bien plus longtemps. Toute les images de cette fameuse soirée me revenait en boucle. Je ressentais la sensation de la main agrippant mon poignet et me rappelais de la voix apaisante de Dave me murmurant quelque chose.