Chapitre 31

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Mardi 18h30

Madrid

2h après la mort de Nairobi

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Une fois que Gandia a été installé correctement sur un brancard, c'est le moment pour moi de me concentrer.

Les autres occupants de la pièce sont partis pour reprendre le travail à la fonderie. Nous l'avions peut-être oublié, mais l'or était notre principale préoccupation. C'est ce qui nous garantissait de pouvoir sortir d'ici un jour.

Le matériel médical était correctement installé, tout était en place. Dans un silence de mort, je prépare mes instruments médicaux.

- Il a pas perdu connaissance au moins ? Je l'ai pas entendu causer depuis longtemps. Demandai-je.

- Qu'il perde connaissance, rien à foutre. Reprit Bogota, d'un ton toujours aussi hostile.

Les deux hommes étaient totalement passifs, ça se lisait sur eux qu'ils ne comptaient pas lever le moindre petit doigt.

- Bon les gars, ça va pas le faire. Vous allez rester les bras croisés comme ça tout le long ?

- Explique-moi d'abord comment tu peux le soigner alors qu'il a butté Nairobi. Ça me dépasse ! Tu prends soins de cet enculé alors qu'elle, elle est au fond d'une boîte en bois, avec une balle dans le crâne ! S'indigna Denver.

- Ne croyez pas que je le fais par plaisir, je le fais par ce qu'on me le demande... et que c'est mon métier, à la base.

- C'est pas une question de métier ! T'as des principes, non ? Il mérite pas d'être si bien soigné, j'aurais même pas pris le temps de sortir tout ce matos !

- Je soigne ses blessures, je suis pas en train de lui faire de faveurs Denver.

- Je suis pas une bonne sœur de la Croix-Rouge, j'ai pas à soigner ce fils de pute. Reprit Bogota en restant spectateur.

- Vous avez fini ? J'ai l'impression que c'est à moi que vous en voulez... Préparez-moi une anesthésie locale plutôt. Demandai-je.

Je vois Bogota grimacer et nier nerveusement de la tête.

- Pourquoi ? On peut le soigner sans anesthésie.

- Parce que s'il venait à faire le moindre geste, il va être paralysé à vie. Et surtout, tu vas le faire par ce que je te le demande ! Répondis-je, encore calme.

Je reste comme une conne à attendre, pendant que Bogota et Denver se lancent des regards hésitants.

- L'anesthésiant ! Repris-je plus fermement.

On me le donne enfin, j'injecte l'anesthésiant au niveau de la nuque. Je balance la seringue vide au sol.

- Alors maintenant bordel, que vous voulez ou non, vous allez devenir les meilleures Bonnes-Sœurs de ce pays et vous faites ce que je dis ! Imaginez que c'est votre mère ou même votre grand-mère sur cette table, je m'en fou totalement ! Mais faites abstraction de votre rage, et aidez-moi à soigner Gandia correctement ! Point !

- Désolé, je me suis laisser emporter. Je ne voulais pas m'en prendre personnellement à toi... On devrait plutôt te soutenir au lieu de t'en foutre plein la gueule. S'excusa Bogota.

Un moment de silence était nécessaire pour moi. Je me sentais seule contre tous, alors que je faisais simplement ce qu'on me demandait de faire.

- T'attends quoi pour t'excuser ducon ? Reprit Bogota à l'attention de Denver.

- J'ai vraiment pas envie de soigner ce trouduc, je vois pas pourquoi je devrais m'excusez pour ça.

- Fais-ce que tu veux Denver... Soupirai-je.

L'anesthésiant faisant effet, je me hâte à ma tâche qui est bien moins laborieuse que tout à l'heure. Le projectile est rapidement retiré.

- Rio et toi c'est vraiment fini ? Vous vous parlez même plus.

- Denver tais-toi un peu. Le coupa Bogota.

- Bah quoi ? Je me renseigne ?

Toujours concentrée, je ne prenais même pas le temps de réfléchir aux questions de Denver.

- T'as pas remarqué, qu'il est porche avec Stockholm ? Je suis sûre qu'il y a un truc, c'est pas possible autrement.

- J'ai pas le temps de remarquer ce genre de chose Denver. Tu vois, j'ai pas vraiment eu l'occasion de me tourner les pouces en faite. Et tu ferais bien de faire la même chose, tu verras, tu te prendras moins la tête pour des conneries de ce genre.

- Nan nan nan, tu comprends pas ? Ma meuf se choppe un autre gars devant mes yeux et tu me dis que je dois faire genre de rien ?

J'avais déjà commencé de recoudre la plaie.

- Oui exactement, et si tu pouvais fermer ta gueule deux minutes ça serait bien aussi, tu me déconcentres.

Il me fit une grimace de mécontentement, avant de s'adosser au brancard.

- Pas la peine de s'énerver...

- T'as vraiment pas idée à quel point ce que tu dis peut être débile... T'as le don d'énerver n'importe qui, alors tais-toi un peu quoi !

Il mit les bras en l'air signe qu'il n'allait plus rien rajouter, ce qui me força à encore l'ouvrir.

- Je m'en branle totalement des histoires de cul ou d'amour dans ce braquage. Rio et moi c'est fini, c'est mieux comme ça. Je pense qu'on a tous autre chose à faire que de se prendre la tête pour des conneries ! Je te rappelle que nos vies tiennent sur un fil ! On fait une erreur on peut tous mourir. Tu l'as bien vu avec Nairobi ! Alors occupe-toi de ton cul une fois pour toute !

Soudain, une alerte aiguë et rapide nous captive. Je relève la tête vers l'appareil de surveillance.

L'activité cardiaque avait brusquement changé. Son cœur battait extrêmement vite, alors que sa tension artérielle avait chuté.

Je regarde Denver et Bogota, qui étaient tout aussi perdus que moi. Sauf que eux, ne pouvaient pas interpréter ce qu'il se passait. C'était à moi de prendre les décisions.

Il m'a fallu quelques secondes pour remettre de l'ordre dans mon esprit.

Je lâche tout et me baisse devant la tête de Gandia.

- Gandia ! Putain tu m'entends ?! Hé ! Hurlai-je.

On s'était tellement concentré sur notre dispute que je n'avais même pas remarqué qu'il avait perdu connaissance.

Il était en train de mourir, il allait vraiment y passer si je ne réagis pas rapidement. Mais j'étais totalement perdue, car je ne comprenais pas pourquoi son pronostic vital avait bien pu changé aussi brusquement.

- Bogota, Trousse de secours numéro 3 et 5. Ramène de l'aide ! Hurlai-je.

Où est-ce que j'ai bien pu faire une erreur ?!



WRONG PLACE AT THE WRONG TIMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant