Chapitre 3

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Vendredi 10h

Madrid

45 mn après le braquage
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Un silence règne dans le hall d'entrée, les braqueurs font leur ronde à travers les otages.

- Mónica, Mónica ! Chuchota Arturo.

- Chut Arturo ! Répondit-elle. 

Il regarde aux alentours.

- Il faut qu'on parle ! Continua-t-il.

- Arrête on va se faire tuer ! Finit-elle.

Une femme basanée passe par là, en interrompant la conversation. Elle s'installe à côté de Mónica.

- Il a l'air d'être bien intéressé par toi ton directeur.

Elle ne dit rien et la regarde, les larmes aux yeux.

- C'est lui le père ? Il n'a pas apprécié la nouvelle ? Continua la basanée.

Mónica fut surprise, une larme parcourt son visage, elle hocha la tête tout en regardant cette femme.

- Tu vas faire quoi ? Le garder ? Questionna la braqueuse.

- Non... Je vais avorter.

Ces mots glacent mon sang, me rappelant que moi aussi je dois éviter une grossesse non-désirée.  Je me replonge dans ma fin de soirée, le moment où je me suis fait violée. Je prends ma tête entre mes mains et retient le plus possible mes larmes.

- C'est le moment. Annonça Berlin.

Nous nous levons et mettons nos masques.

- Par ici ! Dirigea un homme baraque et barbu.

On suit nos braqueurs jusqu'au au quai de livraison. On prend tous notre fausse arme en main et vise en direction de la porte. La police tente d'intervenir, mais en ne pouvant pas différencier les otages des braqueurs, leur mission ne peut qu'échouer.

Finalement, La police bat en retraite.

- Waouuuh ! Que la fête commence ! Hurla la basanée.

On retourne au hall d'entrée de la banque et on se range comme d'habitude.

- Nous pouvons enfin passer aux choses sérieuses ! Je veux que les personnes suivantes me suivent ; Torres, Sanchez, Fillippa.

Elle cite plusieurs noms d'employés de la fabrique et ils partent ensemble pour imprimer de la monnaie.
D'autres, principalement des hommes, sont partis avec un braqueur assez vieux au sous-sol. Le reste des otages nous restons assis au sol, je prends ma tête dans mes mains et réalise que je ne suis pas encore sortie d'affaire. Nous allons nous aussi travailler à l'imprimerie, sous la supervision et surveillance des braqueurs.

Il y a un total de 8 braqueurs :
Tokyo : la noiraude
Nairobi : la basanée
Rio : le jeune que j'ai soigné plus tôt
Berlin : le commandant des opérations
Moscou : un homme un peu grassouillet et vieux
Denver : un homme aux yeux bleus avec un rire digne du Joker
Helsinki : un homme baraque et barbu
Oslo : littéralement le jumeau de Helsinki.

Tous ont apparemment une fonction bien précise, ce braquage est incroyablement bien organisé.
Dans une salle au-dessus de nous, tous les téléphones des otages sont rassemblés, l'un d’eux sonne.

- Un téléphone sonne Rio. Dit Berlin.

Le jeune homme le prit et raccrocha, c'était écrit : Maman
Puis il tomba sur l'écran d'accueil où il y avait une photo d'une jeune fille au bord de la mer. Il regarde son joli sourire et se questionne sur son histoire.

- Belle fille tu ne trouves pas ? Interrompit Berlin.

- Oui c'est vrai. Avoua-t-il.

Il se lève et remet le téléphone à sa place puis ils descendent au hall d'entrée. Nous étions tous revenus de notre travail, je suis exténuée.
Tous les otages sont réunis au hall d'entrée. Berlin et Rio descendent les escaliers.

- La journée est terminée, nous allons vous distribuer à manger et des sacs de couchage, vous allez passer la nuit ici. Dit Berlin en se baladant entre les otages.

- Je vous en supplie, il y a des femmes enceintes, des personnes cardiaques... Laissez-les partir. Demanda Arturo.

- C'est gentil de se préoccuper de la santé des autres, mais personne ne sortira d'ici. Expliqua Berlin.

Puis il s'éloigna et se retourne.

- Que toutes les personnes qui ont besoin de médicaments fassent un pas en avant. Demanda Berlin.

Quelques personnes avancent. Et annonce le traitement souhaité, dont une femme, Mònica à demander une pilule abortive.

- C'est tout ? Demanda Berlin.

Je prends mon courage à deux mains et ose parler.

- Il me faut une pilule du lendemain. Dis-je à haute voix.

Berlin m'épie avec interrogations et fini par esquisser un sourire moqueur.

- Très bien vous aurez tout ça demain matin.

Puis nous nous asseyons et on nous distribue à manger. Je regarde mon sandwich sans l'ouvrir de son emballage, je n'ai pas faim.

- Est-ce-que tout va bien ?

Je sursaute et tourne la tête vers mon interlocuteur, c'était Mónica.

- Pas tellement... Dis-je en regardant mon sandwich.

- Finalement on est un peu dans la même situation... Me dit-elle en essayant de me rassurer.

Je la regarde et sourit légèrement. Plus tard, ils nous débarrassent et nous nous mettons dans nos sacs de couchage. Je suis exténuée et ne tarde pas à m'endormir.

Mon cerveau eut la fabuleuse idée de me faire revivre la scène qui m'a traumatisée. Je me réveille en sursaut et en sueur. Je me redresse et respire difficilement. Un ravisseur remarque mon agitation et me prend à part, c'était Rio. Il m'emmène dans un bureau.

- Calme-toi tu es en sécurité ! Me rassura-t-il.

Je respire bruyamment, je suis en pleine crise d'angoisse. Soudain une douleur vive me prend à la, poitrine, certainement à cause des coups reçu aux côtes. Et je m'écroule au sol. Rio paniqué appelle une de ses coéquipières, Nairobi. Elle arrive en courant et m'allonge entièrement.

- Tout va bien calme-toi. Respire doucement. Dit-elle calmement.

Je fais signe que j'ai besoin de vomir. Rio m'apporte une poubelle dans laquelle je vide mon estomac qui n'était rempli que d'eau. Je m'essuie la bouche et reste assise, crevée de cette situation. Mon corps n'a jamais eu autant de stress en 24h.
Nairobi me serre un verre d'eau que je bois en tremblant.

- Il faut que tu manges. Me dit Rio en m'apportant à manger.

Je mange silencieusement pendant que les deux braqueurs parlent entre eux.

- C'était quoi ça ? Demanda Rio à sa collègue.

- Ça fait penser à une crise d'angoisse. Répondit-elle.

Quelques instant plus tard, Nairobi vient s'asseoir à côté de moi en me tendant une cigarette, que j'accepte sans broncher.
Je la fume et reste le regard fixé sur la fenêtre.

- Tu as des problèmes ? Demanda Nairobi.

- C'est personnel. Répondis-je assez froidement.

Elle ricane légèrement et plonge son regard dans me mien.

- On est des humains nous aussi, si tu as besoin de te confier, tu peux le faire... pour éviter une crise comme celle que tu as faites ce soir.

Je soupire et lève la tête au ciel.
Soudain une porte s'ouvre et Tokyo entre dans la pièce.

- On a une invité ? Demanda-t-elle en me dévisageant.

- Une crise d'angoisse mais c'est passé. Dit Rio en se levant.

Nairobi et moi nous nous levons aussi puis elle me raccompagne au hall qui était ardûment surveillé par Denver. Je m'engouffre dans mon sac de couchage et me résous à dormir.

WRONG PLACE AT THE WRONG TIMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant