CHAP 1 : Au revoir la France

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BIP ! BIP ! BIP !
Voici le bruit insupportable de mon réveil. Il m'annonce le début d'une journée normale, plus précisément ma dernière journée normale. Demain est un grand jour, un grand départ. Je change de vie, je quitte Cassis, je quitte la France, direction le Mexique !

En attendant, je dois tout de même me préparer pour la fac. J’enfile mon crop top rouge et mon jean. Je file dans la cuisine prendre mon petit déjeuner. Tartine de pain grillée, un jus d’orange et un café pour bien commencer la journée. Je continue dans la salle de bain, je me maquille, me brosse les dents.

- Zoé en route ! Tu vas être en retard ! Me crie ma mère.

- J'arrive ! Je répond en dévalant les escaliers.

- Ce soir on finira les dernières valises, puis on mangera au restaurant alors ne traîne pas après les cours.

- Oh ouais !
Une fois prête, je mets mes converses et  enfile ma veste.

- A ce soir maman ! m'écris-je avant de sortir de la maison.

J’enjambe ma moto, Suzuki 600 GSX-R, garée dans le garage et pars en direction de la FAC.

J’arrive à la FAC, gare ma moto et pars rejoindre mes amies.

- Vous m'attendiez ? Je demande surprise de les voir toutes rassemblées, même Camille, qui n'est pas souvent avec nous, se tient devant moi aux côtés de Nina, Thara et Noémie.

- Bah oui, cache ta joie, rigole Thara.

La journée se passe super bien, et nous nous promettons, les filles et moi, de se contacter le plus possible pendant mon absence :

- 5 mois… c'est tout de même long, dit Nina d'un air inquiet.

- Vous n'allez pas m'oublier j'espère ?
- Si, on va même te remplacer, me taquine Thara.

Je m'indigne exagérément à cette phrase, et nous rigolons toutes de bon cœur.

- Et si je suis seule là- bas ? Si on ne m'aime pas ?

- Qu'est ce que tu racontes ? Tout le monde va t'adorer, gentille et aussi drôle que tu es. Je suis même certaine que tu vas faire tomber le cœur de plus d'un, me rassure Noémie.

- C'est ça oui… dis-je pas convaincue.

- On veut des nouvelles de toi tous les jours, sinon on débarque au Mexique pour te ramener ici, m'ordonne Nina sévèrement mais aussi, je le sais, affectueusement.

Avant mon dernier cours de la journée, je me dirige vers la cafétéria, quand soudain je sens une présence dans mon dos.

- Salut beauté, je t'offre un verre ? Chuchote la personne au creux de mon oreille d'une voix aguicheuse.

Je le reconnais tout de suite et sursaute un peu, c'est Tom, mon copain. On est ensemble depuis l'année dernière, c'est cool, et facile avec lui. Nous sommes différents, mais on s'entend bien, et il est très beau. C'est un grand blond aux yeux bleus, assez sportif, et plaît beaucoup aux filles, ce qui ne m'arrange pas. On s'est rencontré lors d'un cours de soutien imposé par l'établissement aux élèves en difficulté. J'ai fini par craquer pour ce beau blondinet, et il s'avérait que lui aussi. Alors depuis, nous sommes en couple et ça me convient bien.

- Avec plaisir ! Je réponds d'une voix mielleuse.

Il m'embrasse fougueusement avant de commander un café au barman. J'aurais préféré un thé glacé, mais je ne vais pas faire la difficile.

- Alors ? Demain c'est le grand jour ? Pas trop stressée ?

- Si beaucoup, mais je ne réalise pas encore, demain je serai tétanisée c'est sûr, j'arriverai plus à parler.

- Mais si tu vas y arriver, ne t'inquiètes pas. Bref tu sais que Camille et Hugo ne sont plus ensembles ? s'exclame-t-il en changeant de sujet très rapidement.

- Ha bon ? Elle ne m'en a pas parlé… Tant pis j'attendrai qu'elle le fasse.

- Ouais si tu veux.

J'embrasse mon copain pour la dernière fois avant mon départ. Ce baisé était langoureux, mais pas assez digne d'un au revoir qui durera 5 mois. Demain je pars tôt, alors je ne le reverrai pas avant. Ce n'est pas grave, c'est Tom. C'est bien son genre de se foutre un peu de tout, il est assez égocentrique.

- Tu vas me manquer, dis-je d'une voix enfantine.

- Toi aussi bébé tu vas me manquer, on s'enverra des messages okay ?

- Oui j'y compte bien ! Et on s'appellera aussi.

- Si tu veux, répond-il de façon nonchalante.

En ce moment, il est un peu plus distant. Je compte bien lui demander ce qui le taraude.

Je rentre directement chez moi pour finaliser la préparation de mes affaires. Nous partons en famille au restaurant. Je ne suis pas bavarde car je cogite énormément, je remet ce voyage en question. J'imagine tous les scénarios possibles, des scénarios gênants avec ma famille d'accueil, des scénarios de panique à l'idée d'être loin de chez moi. Mon père remarque ma nervosité dans le rétroviseur de la voiture. Je le sais car il me jette un œil régulièrement. En sortant de la voiture, nous nous dirigeons vers le restaurant, et il me prend la main, il l'a sert, ce qui m'apaise.

- Tu sais, tu pourras nous appeler dès que tu en auras besoin, me dit-il malgré que ma mère ne fasse pas partie de la conversation.

- Oui je sais.

- Mais j'insiste, répond-il plus sévèrement, même si tu n'as rien à dire, même si c'est en pleine nuit je serai disponible pour toi. Tu pars dans un autre pays mais ça ne veut pas dire que je ne serai pas avec toi.

- Merci, je termine en me retenant de m'effondrer.

Le repas passe et on rentre enfin. Je m'écroule sur mon lit, mais malgré la fatigue, je ne m'endors tard. Je songe même à renoncer, c'est ridicule.

Le lendemain matin, très tôt, je me prépare à un long trajet en avion. Un jogging et un sweat Nike feront l'affaire. J'embrasse une dernière fois ma mère et Jules puis part avec mon père en voiture. Le trajet se passe dans le silence car ma nuit était très courte.

Il m’amène à l'aéroport jusqu'à ne plus pouvoir m’accompagner, alors il me prend dans ses bras. À nous voir, on pourrait croire que nous faisons nos adieux, je ne peux donc me retenir de verser une larme. Mon père l'essuie de son pouce.

- Tu es courageuse ma fille, je t'aime, me murmure-t-il les yeux dans les yeux, ce qui me fait fondre.

- Moi aussi papa.

Il me regarde m'éloigner les yeux brillants et je dois maintenant me débrouiller toute seule pour me repérer dans l'aéroport, qui semble être un vrai labyrinthe. À ma grande surprise, j'arrive dans le bon avion sans problème, et le voyage commence.

Après de longues heures, l’avion atterri, je touche enfin le sol mexicain, me voilà à l'aéroport de Veracruz, la ville dans laquelle je vais vivre ces 5 prochains mois. Malheureusement, pas douée comme je suis, je m'égare dans l'aéroport. Finalement, dans le hall de celui-ci, j'aperçois des gens se tenant droit, une pancarte à la main, dont une avec mon prénom.

- "Zoé" murmuré-je, puis je lève la tête.

- Zoé !!! S'exclama la femme tenant la pancarte. C'est la mère de ma correspondante, je la reconnais car elle m'avait envoyé des photos de sa famille.

*en espagnol*

- Comment allez-vous ?

- Très bien ! Comment s'est passé le voyage ? Suis moi.

La femme est très excité et à l'air ravie de ma présence. On discute en direction de sa voiture et sur le trajet jusqu'à chez elle. Elle se gare devant une gigantesque maison, encore plus grande que sur les photos. Je suis bouche bée, je ne savais même pas que c’était possible d’avoir une si grande maison. Je vois une jeune fille sortir, c'est Sofia, ma correspondante.

Merci pour la lecture ! Avec Auxanne, nous espérons qu'elle vous plaît. N'hésitez pas à donner votre avis, et à souligner les erreurs. Les prochains chapitres arriveront bien prochainement.

Un échange torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant