CHAP 24 : La piqûre

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- Bonne nuit les amoureux !

- Je pourrais vous dire la même chose, rétorque Sofia à son frère.

Léo m'adresse un regard à la fois désolé mais aussi voulant dire : elle n'a pas tort.

Nous montons tous les deux dans ma chambre, la pièce nous permettant de nous isoler le plus tôt possible.

Je m'inspecte dans le miroir tandis que Léo s'assoit sur mon lit. Sans vouloir me vanter, c'est vrai que cette robe me met en valeur. J'arrange mes cheveux et sort mon téléphone pour me prendre en photo.

- Petit moment narcissisme, j'avoue devant Léo qui m'observe.

À ma grande surprise, il me rejoint devant la glace. Le bel homme attache ses mains autour de moi, et enfouit sa tête dans mon cou. Sa chaleur s'empare de moi, et je suis comblée de petit frisson quand il m'embrasse la nuque. Par réflexe, j'immortalise cette scène en prenant une photo, que je garderai secrètement.

Il se redresse mais laisse simplement une main sur ma hanche le temps que je prenne une photo de nous deux. Si il savait que j'en avais déjà une…

Je poste la photo dans ma story et pars m'installer devant ma coiffeuse pour me démaquiller.

- Je ne vois pas pourquoi tu mets tous ces trucs sur ton visage. Il est vachement plus beau au naturel, dit-il en inspectant tous mes mouvements.

- Je n'en mets pas beaucoup, et seulement pour les occasions, je réponds flattée et sous le charme de sa gentillesse.

- Mmmh, je te trouve encore plus jolie sans. Laisse, je vais faire.

Il prend mon coton imbibé de démaquillant des mains, et continue à frotter délicatement, comme si j'étais un nourrisson, sous mes yeux et mes joues. Je le regarde, concentré, il entrouvre la bouche, ce qui me décoche un tendre sourire.

- Quoi ? Bafouille-t-il avant de reposer le coton.

Je détourne le regard et souris. Il se contente de ça, plutôt que d'insister, pour me faire avouer que je lui trouve un charme exceptionnel.

Aujourd'hui, il fait une chaleur insoutenable. Heureusement, nous avons la chance d'habiter à quelques minutes de la plage. Pablo vient nous chercher, les jumeaux et moi, pour nous conduire à la plage de la liberté.

Sofia grimpe côté passager, en laissant son frère et moi à l'arrière.
Sur le parking, nous retrouvons le reste de la troupe habituelle et nous partons nous installer sur le sable chaud. Diego insiste pour commencer une partie de football français.

- Très bien, les filles contre nous les mecs, informe Pablo.

- C'est très équitable dis moi… dit Camila ironiquement.

- Qu'est ce qu'il y a ? Vous avez peur qu'on vous explose ? Répond Léo en se rapprochant de Camila et moi, avec un sourire bien trop confiant à mon goût.

- Je serai toi j'éviterai de nous sous-estimer, rétorqué-je en croisant les bras face à lui.

- Oh vous me faites si peur mes petites.

Le match commence, et bien que nous soyons en infériorité, mon équipe féminine résiste. Le score est serré, et regarder les garçons se crisper face à notre persévérance bâti ma joie. À plusieurs reprises, Léo me déstabilise avec son regard de braise.

Malgré tout, je fonce vers le but pour marquer un énième point, mais au dernier moment, un corps se cogne exprès contre mon épaule, m'envoyant valser.

- Léo ! Carton rouge ! Je hurle entre deux éclats de rire.

Il me tend sa main, son sourire fière au lèvres, après avoir tiré le ballon loin de son camp.

Peu après, nous sommes spectateurs de Pablo et Sofia qui se roulent par terre. Ma correspondante essaye tant bien que mal de récupérer le ballon des bras de son copain.

Recouverts de sable, ils accourent vers l'océan, suivis des autres.

La bousculade de Léo m'est restée en travers de la gorge, alors pour me venger, je me jette sur lui avant qu'il n'atteigne l'eau. Il tombe à terre en m'entrainant dans sa chute.

Voilà ce qu'on appelle être en mauvaise posture. Je suis étendu sur ce beau brun qui rit à en perdre haleine, je ne peux que l'imiter. Son rire s'atténue quand son regard se perd dans le mien, ses yeux sombres de désir. Il pose sa main derrière mon oreille pour attirer ma bouche à la sienne. Ce baiser se doit d'être fougueux, car nous n'oublions pas que nos amis sont à quelques mètres.

Je plonge dans l'eau sans réfléchir, rejoins mes amis qui s'éclaboussent, se coulent, et me coulent au passage. Je m'aventure dans les eaux plus profondes, la fraîcheur de l'eau s'imprègne dans ma peau. Rien ne peut venir troubler cette ambiance relaxante, sauf…

- Aïe !! C'était quoi ça ??!! Je hurle d'horreur à cause de cette douleur soudaine à la cheville.

Léo se précipite vers moi, suivi des autres tandis que je m'écarte de ma place.

- Tu t'es faite piquer par une méduse, me confirme Léo inquiet.

- Ha oui ! Elle est là, s'exclame Diego en la pointant du doigt.

Léo me tire par la main, alerté par ma mine en panique et douloureuse, pour me faire sortir de l'eau. Il explique aux autres ce petit incident et passe son bras sous mes jambes pour me porter tel une princesse. Je ramène les bras derrière son cou jusqu'à ce qu'il me dépose au poste de secours. Cette situation me fait légèrement rire. Légèrement, car il ne faut pas oublier que la piqûre me fait un mal atroce.

- Tu me fais faire du sport toi ! Dit-il à bout de souffle.

- Tu insinus que je suis lourde ? Je rétorque, faussement vexée.

- Pas du tout, tu es légère comme une plume, se défend mon sauveur en levant les mains.

Nous entrons dans une petite pièce où se tient un jeune homme, à peu près de notre âge, coiffé d'un chignon blond. Il se tourne vers nous, et je dois avouer que j'ai en face de moi un très bel homme.

- Que puis-je pour vous ? Interroge-t-il, son visage orné d'un sourire ravageur.

- Une méduse m'a piqué.

- Il va falloir pisser dessus.

Léo et moi échangeons un regard de détresse à l'autre, mais le garçon lâche un rire, pour le coup rassurant.

- Je plaisante, je vais gratter ta piqûre pour enlever les filaments et te désinfecter. Sinon ça va imprégner ta peau.

- Ouf ! J'ai eu peur que ça me soit fatal.

- Nan, ne t'en fais pas, rit-il T'as de la chance, je suis là pour te soigner.

Il s'exécute et je remarque que Léo s'est tout raidit, encore plus quand le maître nageur m'applique une crème et enroule ma cheville avec un peu de bandage, le tout avec une extrême délicatesse.

- Et voilà mademoiselle, finit il avec un sourire charmeur qui en ferait tomber plus d'une.

Léo passe son bras autour de ma taille et nous attire vers la sortie en le remerciant brièvement, puis il m'embrasse longuement avant de jeter un regard au blondinet. Une fois dehors, il souffle enfin.

- Non mais tu as vu comment il te regardait ?! On aurait dit qu'il avait vu un ange.

Je rit en constatant sa jalousie, c'est assez flatteur, et le voir se retenir de taper un scandale est hilarant.

Nous retrouvons nos amis qui se sèchent. Ils ont tout prévu pour l'apéro sur la plage, couronné par le coucher du soleil. Je m'assois entre les jambes de Léo qui cale son menton sur mon crâne. Je reçois une photo de Thara et Noémie qui sont à une sortie théâtre. Je réponds en me prenant en photo, sur laquelle Léo s'incruste en grimaçant avec un sourire ridicule. Ça me fait bien rire.

C'est parti pour une séance photo devant le soleil couchant !

Un échange torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant