CHAP 28 : Trop bien...

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En attendant l'heure du dîner, nous allons nous débarbouiller dans la salle de bain. Je ne m'attendais vraiment pas à ça, j'en ai même dans les cheveux. J'éclate de rire, et Léo aussi en voyant nos têtes.

Je remarque une tâche de sauce tomate sur mon chemisier, que j'enlève aussitôt sous le regard éberlué et désireux de Léo. Il entrouvre la bouche, mais je ne dis rien et saisit le bas de son pull pour le lui retirer. Son tee-shirt se soulève en même temps, laissant apparaître ses abdos bronzés par le soleil du Mexique.

- Je te fais de l'effet à ce que je vois, susurre-je en baissant le regard vers son entre-jambes.

- Je pourrais en dire tout autant vu la façon dont tu me mates.

Je mords légèrement ma lèvres inférieur, un réflexe, quand ce beau brun me fixe intensément, ses yeux perçants qui me font perdre la raison. Sa bouche prend possession de la mienne, ses mains de mon visage et ma nuque, et mes mains de son bassin brûlant.

Un toquement à la porte nous arêtes.

- Vous avez fini ? J'aimerais prendre ma douche. 

Nous reculons chacun d'un pas, à bout de souffle et nous calmons difficilement nos désirs, en particulier Léo, avant de sortir de la pièce. Il lance un regard en coin à sa jumelle qui la laisse comprendre qu'elle n'arrive pas au bon moment.

J'imite Léo qui s'installe dans le canapé et nous restons collés l'un à l'autre pendant un long moment jusqu'à ce que le petit couple parfait ne descende pour mettre les pizzas au four.
Nous savourons notre dîner devant un film d'action. Je ne saurais pas quoi rajouter de plus à ces instants pour qu'ils soient encore plus agréables.

Avant de venir ici, à Veracruz, j'étais enfermé dans une bulle, une routine. J'avais un copain qui semblait être parfait, j'allais en cours puis je rentrais chez moi, dans ma maison pleine de souvenirs douloureux, dans une famille incomplète qui respire le regret. J'ai eu beau sécher mes larmes mainte et mainte fois pour afficher un sourire rassurant, ça n'a jamais suffit. Mes amis étaient ma seule source de réconfort, mais il fallait que je m'éloigne de cette atmosphère oppressante. M'enfuir au Mexique est comme un grand bol d'air frais. Je n'ai pas été aussi comblée depuis… je ne sais même plus.

Pablo et Sofia nous laissent seuls pour aller dormir, mais Léo et moi restons là, dans les bras l'un de l'autre.

- Tes parents te manquent parfois ?

Il se redresse et incruste ses yeux clairs dans les miens pour saisir la raison de la question.

- Je veux dire, ils sont souvent absents pour le travail, et rarement auprès de toi et ta soeur.

Il réfléchit plusieurs secondes avant de répondre.

- C'est vrai, je les vois moins qu'avant, et j'avoue que quand ils commençaient à s'absenter tous les deux en même temps, c'était difficile. Mais je m'y suis habitué, Sofia aussi. On se soutient, et à notre âge, ça nous plaît d'avoir notre liberté.

- Alors ça te convient ?

- Parfaitement. Je sais que les moments passés avec eux sont précieux, alors j'en profite un maximum.

- C'est vrai...

- Ça m'étonne que tu me poses cette question. Venant d'une fille qui n'a pas vu ses parents depuis presque deux mois.

Je rit silencieusement puis approuve.

- C'est sûr que ça à fait un sacré changement pour moi. Mais quand la nostalgie vient à moi, je me rappelle ce que c'est que de vivre avec eux et…

Léo me caresse la cuisse, cherchant à comprendre mes émotions. Il me regarde avec ce petit air inquiet qui me fait chavirer.

- Et je ne regrette pas d'être venu.

- Qu'est ce qu'ils font ?

- Ce n'est pas ce qu'ils font le problème, c'est ce qu'ils disent. Ils s'inquiètent sans arrêt pour notre santé mentale, ils ont peur dès que nous nous isolons ou quand on n'est pas d'humeur à discuter. Et leurs regards…

- Qu'est ce qu'ils ont leurs regards ? Me demande Léo doucement en essuyant la larme qui vient de couler sur ma joue.

- Chaque fois qu'ils ont le regard dans le vide, je sais qu'ils pensent à ma sœur et qu'ils se concentrent pour ne pas craquer. Ils n'ont pas fait leur deuil et ça me ronge de les voir comme ça alors que je suis impuissante face à leur douleur.

Léo me serre fort contre lui, sachant pertinemment qu'aucun mot ne peut contredire ce que j'éprouve. Son étreinte à le pouvoir de m'apaiser, de me faire oublier toutes mes peines. Je me concentre pour synchroniser nos respiration, en profitant de son odeur rassurante, ce qui m'endors en simplement quelques minutes.

Je me réveille lentement, inhalant l'odeur masculine d'une chambre qui ne peut qu'être celle de Léo. Cela se confirme quand j'ouvre un œil, me rendant compte que je suis appuyé sur son torse, un bras autour de sa taille et une jambe emmêlée aux siennes. J'ai pris mes aises cette nuit apparemment…

Je craque en voyant le visage endormi et quiet de mon copain.
Mon ventre gronde si fort qu'il le réveillerai presque, alors je descends prendre un petit déjeuner. En jetant un coup d'œil à mon téléphone, j'apprécie de lire le message de Diego qui me propose de passer l'après-midi ensemble.

- Tu as l'air de bonne humeur toi ! Me lance Sofia après avoir bu une gorgée de son bol de lait chocolaté.

- Ça se pourrait oui… disons que j'ai bien dormi.

- C'est vrai que tu dormais bien hier soir quand mon frère t'a porté jusqu'à sa chambre.

- C'est pour ça ! Je me disais bien que je ne me souvenais plus m'être couchée, je m'exclame les joues rouges.

Nous prenons notre petit déjeuner à deux en parlant de tout et de rien. Ça faisait un petit moment que je n'avais pas passé de temps rien qu'avec Sofia, c'est tout de même elle mon repère dans ce pays, je tiens énormément à créer un lien fort entre nous.

En regardant par la fenêtre, je me rends compte qu'il pleut alors je m'habille simplement d'un jean et d'un haut bleu clair à col et me plonge ensuite dans mon roman. Ma lecture est interrompue une bonne heure plus tard lorsque quelqu'un frappe à la porte. Je vois Léo passer sa tête par l'entrebâillement avant d'entrer.

- Salut toi, commence-t-il avant d'appuyer sur mon lit. Ça m'a manqué de ne pas te voir à mon réveil.

Il m'embrasse en plaçant sa main chaude sur ma mâchoire et s'allonge à mes côtés.
Il s'en va quelques minutes plus tard pour aller se préparer et j'en profite pour terminer quelques chapitres de mon livre.

L'odeur de cuisine m'attire au rez-de chaussée pour découvrir Sofia aux fourneaux.

- À table ! S'écrit-elle.

- Ça à l'air trop bon, c'est quoi ?

- Mes célèbres quesadillas ! Goutte et dis moi ce que t'en penses.

- C'est super bon ! Pourquoi j'ai pas découvert ça avant !?

Nous rions pendant le repas mais je me dépêche de finir pour retrouver Diego.

- T'es affamée ou quoi ? se moque Léo.

- Je dois filer, sinon Diego va m'attendre.

Je termine ma phrase à la volée pour débarrasser mon assiette, non sans remarquer que Léo se redresse en m'interrogeant du regard, soudainement interressé. Je n'ai pas le temps alors je récupère rapidement mon sac et ma veste à l'étage. En descendant, je croise Léo dans les escaliers et me penche pour l'embrasser, mais il m'ignore et trace son chemin.
Je m'en vais vexée et déçue de sa réaction enfantine.

Un échange torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant