CHAP 26 : Papier officiel

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Bon, cette fois nous n'avons pas usé de notre discrétion habituelle. Tous nos amis sautillent de joie, en particulier les filles qui n'attendaient que ça.

Je me cache dans les bras de Léo qui ricane derrière moi, beaucoup trop gênée pour oser regarder nos spectateurs. Il est temps de descendre de l'attraction et affronter nos copains qui viennent nous sauter au cou.

- Je me demandais bien quand est ce que vous alliez en parler, lance Sofia.

- Minute… tu étais au courant ? M'offusqué-je après avoir lancé un regard de détresse vers Léo.

- Oui ! rit-elle. Je vous rappelle que j'étais à la maison quand Marina est passée.

- Quoi ?! Marina est revenue ?! s'exclame Diego.

- Ouais, même qu'après ils se sont engueulés, pas très discrètement. Dois-je préciser qu'au repas de famille du samedi vous échangiez des regards plus que amicaux ? Sans parler de notre sortie à la plage où vous vous êtes embrassés plus d'une fois.

- Donc tu savais ? Demandent les autres.

- Ben oui, c'était évident de toute façon.

Je me cache le visage, elle vient de débiter à tout le monde tout ce que je croyais secret. Dans mon dos, Léo rit légèrement, et je parie qu'il passe nerveusement sa main dans ses cheveux. Il enroule ses bras autour de mon ventre et me serre contre lui. Je suis heureuse qu'il prenne les devants à ma place.

- Maintenant vous savez tout. On ne peut rien te cacher soeurette.

Nous marchons dans le parc, je me sépare de Léo pour aller avec Sofia.

- Je n'en reviens pas que tu sois au courant depuis le début. Au fait, ça ne t'embête pas j'espère ?

- Tu rigoles ? Je suis beaucoup trop heureuse pour ça. J'ai toujours su qu'il y avait un truc entre vous, il fallait juste que vous vous en rendiez compte tous les deux.

- Ça me rassure. J'avais peur que tu m'en veuilles.

- J'aime mon frère, mais je t'aime aussi Zoé, vraiment. Je te fais confiance, et je suis persuadé que tu prendras soin de lui. Et vice versa. Quand je vois comment Léo est avec toi, ça me soulage. Tu n'es peut être pas au courant, mais il est sorti de sa coquille depuis que tu es là.

Je la prends dans mes bras pour la remercier. Ses paroles me mettent en confiance, et j'en suis sûre, ma relation avec son frère en vaut réellement la peine.

Je supplie Léo de faire la pêche aux canards. Je le prends en photo, on dirait vraiment un gosse, jusqu'à mon tour. Nous remportons une peluche Stitch et continuons la soirée avec les autos tamponneuses, les grappins etc…

- Les gars, on ne repart pas tant qu'on a pas testé le train fantôme, ordonne Pablo.

- C'est clair ! Acquiescent les autres.

- Vous êtes sûrs ?

J'espère qu'ils vont changer d'avis. J'adore la vitesse, la hauteur, tout ce que vous voulez mais ce genre de sensations la, non. L'obscurité, le paranormal, bien que ça soit faux, ça ne me rassure pas du tout.

- Sûrs et certains !

Bon… Évidemment, je ne suis pas dégonflée, et je dois prouver que je ne suis pas une trouillarde.

Pablo, Sofia, Camila et Martin montent dans le même wagon, puis Léo, Diego et moi dans celui de derrière. Mon cœur bat la chamade, pourquoi ai-je accepté de faire ça déjà ? J'aurais seulement pu les attendre dehors, mais non, il a fallu que je veuille impressionner Léo.

Je tripote la sangle de mon petit sac à main, que j'avais acheté il y a longtemps sur un marché, avec ma grande sœur. Cette pensée me réchauffe le cœur, mais pas pour très longtemps puisque le manège commence à avancer lentement. Léo passe son bras sous le miens et pose sa main sur ma cuisse.

- Ça va ?

Je hoche la tête, mais hurle l'instant d'après quand une musique retentit. Tous les garçons se moquent de moi, apparemment contents de me voir dans cet état de stress.  Après s'ensuit un avertissement comme quoi nous pourrions ne pas ressortir vivant blablabla…
J'ai la frousse mais je ne suis pas naïve non plus.

Je regrette vraiment, encore plus quand quelqu'un que je ne vois pas arrivé me caresse les cheveux Je crie de plus belle en sentant des ongles crochus sur ma nuque et cache ma tête sur l'épaule de Léo qui se marre.

Nan mais sérieux, où est le plaisir ? Les filles devant sont terrorisées, elles braillent ou pleurent dans les bras de leur copains. Je les soupçonne d'avoir choisi cette attraction exprès pour rassurer de jeunes demoiselles en détresse. Un homme masqué muni d'une tronçonneuse s'approche de Léo que je couvre de mes bras et je l'attire brusquement sur moi.

En descendant, les mecs sont morts de rire, et les filles complètement secouées.

- Plus jamais… soupirent Sofia comme si elle était essoufflée.

- J'ai la voix cassée, écoutez, relève Camila.

- Moi aussi…

Ça ne fait qu'empirer leurs éclats de rire.

- Vous nous avez tué nos tympans !

- Tu oses te plaindre en plus ? S'agace Sofia à Martin qui se moque d'elle.

- C'est moi où tu as essayé de me protéger du clown vers la fin ? M'interroge Léo en nous  isolant de la conversation.

- J'ai juste eu peur pour toi. Je baisse la tête, toute rouge. Tu étais trop occupé à rire.

- Heureusement que t'étais là alors, ma sauveuse, murmure-t-il en s'approchant de moi, un grand sourire aux lèvres.

Il m'embrasse, comme pour me remercier, devant tous nos amis.

- Y a des chambres pour ça ! s'indigne Diego.

- En parlant de chambre, on va rentrer.

- Ce soir, tous chez les Garcia !

•••

- Diego tu peux prendre la chambre d'amis, tu connais le chemin.

- C'est sûr, à force de squatter après chaque soirée, lance Martin au concerné qui lui offre un beau doigts d'honneur.

- Pablo, ma chère sœur va vous conduire à vos appartements.

- Comme c'est aimable, remercie ce dernier en faisant une révérence.

- Martin et Camila vous n'avez qu'à prendre ma chambre pour cette nuit. Et vous n'avez pas intérêt à faire…

- Léo ! Se précipite Camila, on a compris le message.

- On ne va pas te virer de ta chambre mec.

- Mais si, y' a aucun souci je vais dormir sur le canapé.

- Okay, bonne nuit tout le monde !

Nos amis vont se coucher, mais je ne bouge pas d'un centimètre.

- C'est ridicule, tu ne vas pas dormir sur le canapé. Viens dormir avec moi.

Léo se retourne, des étoiles dans les yeux, surpris par ma proposition.

- T'es sûre ?

Je prends sa main et l'attire jusqu'à l'étage avant de partir dans la salle de bain pour me changer. Quand je rentre dans la chambre, Léo porte seulement un short de sport gris foncé, et il s'affale sur mon lit. Il est si parfait que me yeux s'attardent plusieurs secondes sur son corps, analysant ses formes dessinées pour la énième fois.

Je me démaquille, sous son regard qui scrutant mes moindres faits et gestes. Quand je détache ma queue de cheval, il entrouvre la bouche.

- Waw…

Je rougis et vais me glisser sous les draps à ses côtés, savourant le confort de mon lit après cette soirée qui aura réduit mes jambes en compote. Je pose ma tête dans le creux de son épaule et lui demande quelques instants plus tard :

- À quoi tu penses ?

Un échange torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant