CHAP 23 : Remise en ordre

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J'ouvre la porte et surprends Léo au passage. Bien fait. Il est bien trop enthousiaste de me voir pour quelqu'un qui vient de trahir sa… je ne sais même pas ce qu'on est tous les deux ! Dans sa tête il n'y a peut être aucun engagement, la fidélité c'est du pipot.

- Hey ! Ça va ?

J'ignore sa question, et encore plus son regard qui cherche maintenant à comprendre mon attitude. Je monte rapidement dans ma chambre pour prendre quelques affaires. Il est hors de question que je déjeune avec lui, alors je vais trouver un snack pas loin d'ici. Habiter près du centre a ses avantages.

J'esquive une dernière fois Léo avant de sortir en prenant soin de claquer la porte. Durant tout le repas, je repense à tout ce qu'il s'est passé entre nous depuis mon arrivée. Je ne comprends pas comment il a pu retourner dans les bras de Marina

En rentrant à la maison, je m'enferme dans ma chambre pour appeler mes parents, les soutenir en cette journée difficile émotionnellement. Je suis soulagée de constater qu'ils vont bien.

Après cette conversation, quelqu'un toque à la porte, et Léo passe sa tête par l'entrebâillement pour s'assurer qu'il peut entrer. Il se détend et entre, imposant sa présence. Je souffle.

- Pourquoi tu me fais la gueule depuis ce matin ?

- Tu te poses sérieusement la question ?

Il hoche la tête, ahuri. Je lève les yeux au ciel et  fuis sa question en pianotant mon téléphone.

- Zoé ! Je veux savoir pourquoi tu ne m'as pas adressé un seul mot aujourd'hui, pourquoi tu m'évites ! Tu me fais quoi ?

- Toi tu me fais quoi !? Je m'énerve, ma rage sort enfin, lui coupant le sifflet. Tu fais tout pour me séduire, puis tu m'embrasses, et le lendemain tu remets le couvert avec ton ex ?

- Hein ?

- J'ai compris… Qu'elle idiote je fais. Je ne suis qu'une fille de plus sur ton tableau de chasse, un défi. Mais je vais te dire, ça ne marche pas comme ça avec moi.

Je le pointe du doigt, tandis que lui n'a l'air de rien comprendre, aucun son ne sort de sa bouche. Alors je continue mon monologue, exaspérée par son manque d'effort.

- Tu peux retourner voir Marina, ou je ne sais quelle autre fille, car tu n'obtiendras plus rien de moi.

Une fois le prénom en M évoqué, monsieur comprend tout de suite. Son visage change d'expression, il ne paraît plus hébété, mais plutôt… soulagé ? Il laisse échapper un petit rire qui à le don de m'agacer au plus au point.

- Tu as vu Marina sortir de la maison ce matin, pas vrai ? Demande-t-il avec son sourire en coin.

- Ça se pourrait.

- Mais comment ai-je fait pour ne pas le deviner ? Il rit un peu plus et me prend la main. Désolé Zoé, Marina est venue me voir, c'est vrai. Elle voulait nous "redonner une chance". Elle à même commencé à se déshabiller pour que je cède et…

- Qu'est ce que tu as répondu ? Je le coupe avec une lueur d'espoir.

- Que ça ne m'intéressait plus. Je lui ai expliqué que je n'étais pas libre, continue-t-il avec son sourire fière et dragueur.

Je ne trouve plus les mots. Je me sens honteuse d'avoir boudé de jalousie dans mon coin.  Tout ce que je trouve à faire, c'est regarder mes pieds pour cacher mes joues rouges de honte, mais aussi de satisfaction car Léo éprouve une certaine fidélité à mon égard.  Il relève mon menton avec son index, et plonge son regard dans le miens.

- Tu veux bien arrêter de me faire la tête maintenant  ?

J'attire ses lèvres aux miennes, ma main derrière sa nuque, pour lui répondre.

- Je prends ça pour un oui, bredouille-t-il, ne s'attendant pas à ce que je prenne les devants.

Pour effacer la petite tension qui règne dans la pièce, Léo se laisse tomber sur moi pour nous écrouler sur mon lit. Il glisse son bras derrière ma tête, l'autre le long de mon bras, et sa tête dans mon cou. Sa respiration régulière m'apaise et pourrait presque m'endormir.

À mon grand malheur, il se relève pour me laisser me préparer pour le dîner. Sofia a invité Pablo, car les parents des jumeaux sont de retour.

Pour l'occasion, j'enfile ma robe bohème verte. Elle est confortable et très mignonne. J'allonge mes cils avec un peu de mascara, j'applique un baume à lèvres rosé et je descends rejoindre les nouveaux arrivants. Je salue tout le monde, et Laetitia me prend dans ses bras. Elle est en train de cuisiner, sans doute un plat mexicain vu toutes les sortes d'épices, les poivrons et les tortillas rassemblés sur l'îlot central.

- Quel festin tu nous prépares encore ?

- Tu as devant toi mes célèbres fajitas, dit-elle en riant.

- J'en ai l'eau à la bouche. Tu as besoin d'aide ?

- C'est gentil mais j'ai pratiquement fini ma chérie, mais si tu insistes, tu peux dresser la table.

- Très bien.

Une fois ma tâche accomplie, je m'installe confortablement dans le canapé pour consulter les réseaux sociaux. Cinq minutes plus tard, Léo se pointe, vêtu d'un pantalon noir qui met ses jambes d'athlète en valeur, et un t-shirt blanc qui moule parfaitement ses biceps.

- Tu fais quoi ? Me demande-t-il quand il s'affale à côté de moi.

L'univers est contre moi c'est pas possible… Au moment où Léo jette un œil à mon téléphone, l'écran bascule sur une de ses stories à la salle de musculation. Torse nu, bien-sûr, sinon ce n'est pas drôle. Ses yeux s'écarquillent, et son sourire satisfait apparaît.

- Ah oui donc tu me mates.

J'ouvre la bouche pour protester mais aucun son ne sort, dépassée par cette maudite coïncidence.

- À table ! Appelle Laetitia.

Je lance un regard soulagé à Léo, qui ne s'est pas remis de sa découverte.

- Sauvée par le Gong… je soupire.

Le repas se passe dans une merveilleuse ambiance, les fajitas sont exquises, et les parents des jumeaux ont l'air d'apprécier Pablo.

Je m'éclipse dans la cuisine pour aller chercher de l'eau, et Léo me rejoint en prétextant vouloir apporter du sel. Il se colle à mon dos, ses bras m'encerclent contre l'évier.

- J'aime beaucoup ta robe, murmure-t-il derrière mon oreille, tu pourrais en mettre plus souvent, ça te va à merveille.

Je me retourne pour le remercier, et son sourire se pose sur mes lèvres pour m'embrasser discrètement.
Il repart à table pendant que mes joues reprennent leur couleur naturelle.

Après le repas, nous nous installons dans le salon entre amis pour parler de tout et de rien. Mon téléphone vibre sur la petite table, et Léo se penche pour l'attraper et le scruter.

- Hé t'as gardé la photo de nous en fond d'écran ! s'exclame-t-il.

Tous les regards se tournent vers moi, je suis démasquée. Je n'ai pas d'explication à ça, à part que je n'avais pas de raison de la changer.

- Tu m'adores à ce point ? se vante-t-il.

- Non, mais la photo était de bonne qualité c'est tout.

Il hausse les sourcils.

- Mais oui, c'est ça.

Un échange torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant