CHAP 31 : Haut les mains

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Cette soirée est un grand soulagement. Je déteste être en conflit avec les gens, car dans ces cas là j'y pense constamment et je me fais les pires scénarios dans ma tête.
Léo et moi repartons du bon pied, et cette fois, je crois qu'il a compris que Diego ne voulait rien tenter, et il ne sera plus un sujet de dispute.

Je dévore les pizzas entre le radiateur et Léo, qui comme moi est trempé… merci les filles.

- Heureusement que les choses se sont arrangées entre vous deux car il me faut personne à la maison demain après midi. J'organise une soirée déguisée !! Ça va être génial, j'ai déjà une idée de costume, Camila on pourrait assortir nos déguisements, d'ailleurs il faut que je prévienne les autres !

On se regarde tous et nous ne pouvons pas retenir un rire à cause de l'affolement de Sofia pour sa soirée.

- Doucement minus, dit Léo, t'auras la maison pour toi toute seule. J'emmènerai ma copine à la plage.

"Ma copine". On m'avait déjà appelé comme ça, enfin Tom, mais jamais je n'avais senti mon cœur frétiller comme à cet instant. Cette désignation est banale, mais sortant de la bouche de Léo, ça me fait comprendre que c'est la première fois que je suis pleinement heureuse et fière d'être avec un garçon. Je tourne la tête vers lui, surprise et je devine qu'il avait calculé ma réaction si j'en crois son sourire en coin. Les filles, elles, se réjouissent de leurs idées de déguisement, de comment et où elles vont trouver de quoi jouer leur rôle un maximum. Je fixe le garçon de mes rêves, détaillant tout son visage, pour ne pas rater le moindre petit défaut, mais il n'y en a pas. Il fait de même et s'arrête sur mes yeux, restant jusqu'à ce que je le rejoigne dans sa contemplation et nous sommes bien trop déterminés à gagner ce jeu de regard pour lâcher l'autre.
Une vibration à côté de moi me déstabilise alors je perds et baisse la tête. Ce sont les messages du groupe pour la soirée.

Sofia : Préparez votre meilleur déguisement, demain vous êtes tous obligés de venir à la maison à 20h30 !
Diego : Trop bien ! Je vous préviens je prends le thème disco.

- Bon, je vais me coucher moi, annonce Léo à mon grand désespoir.

- Attends, je te rends ton pull.

- Garde le.

Il m'embrasse et dit au revoir à sa sœur et Camila avec qui je continue tranquillement de parler de tout, à me confier quand il commence à se faire tard. Comme beaucoup de gens, j'ai tendance à dire ce que j'ai sur le cœur lorsqu'il est minuit passé.

Nous convenons d'aller dormir car le sommeil pointe le bout de son nez, alors je laisse les filles sur le palier et entre dans ma chambre. J'allume ma lampe de chevet et frôle la crise cardiaque en voyant Léo allongé sur mon lit, que je n'avais pas vu ni entendu. Il dort profondément, je fond devant cette vue.

Je me déshabille et enfile un t-shirt le plus vite possible même si je sais que Léo dort comme un bébé, on ne sait jamais. Je me couche contre lui et ne tarde pas à m'endormir.

Des bruits de casserole et de vaisselle me réveille. C'est sûrement Sofia qui commence les préparatifs. J'ouvre les yeux et lève la tête pour regarder Léo. Je rougis instantanément en croisant son regard posé sur moi. Il est calme et affiche un sourire doux, qui se veut berçant.

- Ça fait longtemps que t'es réveillé ? Dis moi que ça ne fait pas longtemps.

- Assez longtemps pour t'entendre ronfler avec un filet de bave qui coule sur mon torse, dit-il en riant, mais je lui donne une petite tape car j'imagine la scène et ça me gène fortement.

- Arrête de te foutre de moi, dès le matin là.

Léo rit silencieusement, très beau même au réveil, puis il dépose un baiser sur mon front avant de m'entraîner hors de la chambre.

- Aujourd'hui je t'ai rien que pour moi, se vante-t-il dans le couloir.

Je fais mine que ça m'est égal de passer du temps rien qu'avec ce garçon incroyable qui me fait tourner la tête depuis mon entrée dans ce pays, mais en réalité, je suis impatiente de m'isoler à la plage, loin des regards de nos amis qui veulent en savoir plus.

Mon impatience me tuera, nous sommes enfin en route vers la plage, ce que j'attendais depuis le début de la journée.

Léo me prend mes affaires des mains, les jette sur le sable et me porte comme un sac à patate jusqu'à l'océan. Je tape son dos pour qu'il me relâche, ce qu'il fait sans rater de me couler quelques secondes. On se bagarre, on s'éclabousse, on s'embrasse langoureusement, frappés par les vagues qui essayent de nous séparer, en vain. Nous sommes scotchés, les seuls fois où nous nous séparons, c'est pour nous regarder et transmettre notre désir pour l'autre à travers nos yeux.
Nous remontons jusqu'à nos affaires et je m'allonge sur ma serviette pour bronzer.

- Tu peux me mettre de la crème dans le dos s'il te plaît ?

Je sens ses mains étaler la crème en massant les recoins de mon corps, puis défaire le nœud de mon maillot de bain avec une infime délicatesse. Je sens des frissons parcourir ma peau en même temps que mes muscles se relâchent.

- Tu m'as manqué, me confie Léo.

Je souris, nos sentiments ont été et sont réciproques. Je me tourne pour être face à lui et l'embrasser. Il pose sa tête sur mes hanches et ferme les yeux, alors je m'allonge et commence un nouveau livre.

Une pensée me sort de ma lecture et je me redresse sur le champ.

- Viens on se déguise ensemble ce soir ?!

Oups… Léo s'était endormi et je viens juste de le réveiller un petit peu brusquement. Le pauvre se frotte les yeux et répond, encore dans les vapes.

- Super idée mais en quoi ? En acteur porno ?

- Mais nan ! Je m'exclame en rigolant en me rendant compte de notre position et de notre tenue. Je ne sais pas moi, en agent secret ? En cuisinier ? En mafieux sinon !

- Ouais en mafieux, on s'habille classe et ténébreux.

- Et sexy.. je lâche en imaginant Léo dans un costume noir qui mettrait son côté mystérieux en avant.

Il rit et se relève pour se secouer et m'aide à me relever.

- Plus de temps à perdre, il faut qu'on aille acheter deux trois bricoles.

- Attend il y a vraiment une boutique à costumes ici ? Je m'émerveille devant cette caverne d'Alibaba.

- Ouais, on y va surtout pour Halloween ou la soirée étudiante costumée, et même du lycée autrefois.
Nous essayons des déguisements qui n'ont rien avoir avec notre thème, mais qui nous font éclater de rire ainsi que la vendeuse. En parlant d'elle, elle lance quelques regards et sourires dragueur à mon copain qui, à mon grand soulagement, ne le remarque même pas.

Nous avons  un pistolet en plastique chacun et des faux billets plein les poches. Dommage qu'on ne puisse pas s'en servir pour nous payer les délicieuses glaces que nous savourons quelques instants plus tard.
Une fois à la maison, nous courons dans ma chambre pour nous préparer ensemble.

Après m'être maquillée d'un rouge à lèvres fort voyant et du mascara, j'aide Léo à peaufiner son costume composé d'une chemise noire dont j'entrouvre les premiers boutons, d'une veste noire également, de quelques billets que nous faisons dépasser de sa poche et je l'aide à accrocher le pistolet à sa ceinture.
J'attrape ma robe pour l'enfiler mais Léo me fixe intensément.

- Quoi ? Demande-t-il d'un air innocent.

- Bah retourne toi !

- Roh ça va, grogne-t-il avant de s'exécuter et penché la tête de désespoir en arrière.

Bien qu'il m'est déjà vu en sous-vêtements, je dois changer de soutien gorge pour l'assortir à ma robe assez décolletée noire et y laisser quelques billets. J'attache le pistolet grâce à un élastique autour de ma cuisse qui se verra puisque ma robe est fendue jusqu'à elle.

- C'est bon, tu peux te retourner.

Un échange torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant