CHAP 29 : ... ça dérape

14 2 0
                                    

- Tu m'emmènes où ? Je m'empresse de demander à Diego.

- Les Garcia t'ont déjà fait visiter l'aquarium ?

- Nan !

- Ça m'arrange, comme il ne fait pas très beau je m'étais dit que ça serait sympa. Tu vas adorer.

En effet, j'adore. Tout est splendide, tout semble imaginaire. C'est le genre de poisson qu'on ne voit que dans les dessins animés, les voir si proches de nous me fascine.

- Sinon, tu ne m'as pas parlé de Dorian.

- Ha oui… Le pauvre, sa mère est gravement malade et les médecins n'ont pas encore identifié le problème, mais son état s'aggrave petit à petit. C'est pour ça que je suis parti plus tôt hier, Dorian m'a appelé et je sentais qu'il était au bord des larmes.

- T'es un mec en or tu sais ? Tu es là pour lui, tu le soutiens. Tu dois vraiment tenir à lui.

- Je pouvais pas le laisser Zoé, il m'a avoué que j'étais la seule personne à qui il en avait parlé et qu'il n'a jamais eu autant confiance en quelqu'un. Lui qui est d'habitude plus réservé, il s'est livré à moi.

- Ho ! Et toi de ton côté ?

- Je lui ai répondu qu'il était le premier mec avec qui j'avais envie de m'engager. On s'est embrassés… plusieurs fois, finit-il en riant. Ça doit te faire ça avec Léo, mais j'ai toujours envie de voir Dorian, je pense sans arrêt à lui, à nous. Mais j'ai super peur de m'enflammer, imagine qu'il veuille juste s'amuser.

- C'est normal, tu tombes peu à peu amoureux. Je pense que Dorian ne veut pas seulement "s'amuser", mais si tu as de gros doute, demande lui.

- Ouais…

- Et pour ce qui est de Léo, figure-toi qu'il boude parce que je sors avec toi.

- On le changera jamais celui-ci, rit-il. Désolé de créer des malentendus entre vous. Il faudrait que je lui parle de mon léger penchant pour les mecs pour qu'il nous laisse tranquille.

- Non, vas-y à ton rythme, je le gère.

- Comme tu veux. Mais en attendant, dis lui que j'ai des vues sur quelqu'un d'autre pour qu'il se calme.

J'acquiesce et nous rions de bon cœur.

- Tu vois, Léo c'est un peu comme un poisson-globe.

- Oula…

- Il est super, tout mignon, normal quoi, mais dès qu'il y a un truc qui lui plaît pas ou quand il a peur, il gonfle et il pique !

- Okay donc Léo est un poisson globe maintenant ?

- Nan mais c'est vrai. Il m'a foutue un de ces vents tout à l'heure…

- C'est Léo quoi. Mais… ce qui est bien avec lui, c'est que tu ne resteras pas toute ta vie en conflit. Il faut juste lui laisser le temps de réfléchir et venir te parler de ce qui le tourmente.

- Mouai.

- Tu auras tout le temps de lui parler ce soir, comme on va en boîte ! Fait lui comprendre qu'il n'a pas du tout à se méfier de moi, dit-il en rigolant.

Nous sortons de l'aquarium et Diego me dépose à la maison pour que je puisse me préparer pour ce soir. Je crois que Sofia est chez Pablo et Léo doit être là. Personne dans les parages, je monte enfiler un pantalon blanc avec un dos nus et des talons noirs. Cette fois, je ne lésine pas sur le maquillage.

Il me reste quelques minutes avant de passer un quart d'heure glaciale dans la voiture de Léo alors j'inspecte les réseaux sociaux. Je suis surprise de voir des photos de mes amies françaises aux côtés de plusieurs garçons. Il faut absolument que je les appelle pour en savoir plus. Parfois ça m'attriste quand je pense à tout ce qu'elles vivent sans moi, tout ce que je rate. Jamais je ne pourrai rattraper cinq mois loin d'elles.
Le cri de Léo me sort de mes pensées.

- Zoé grouille ! On y va !

Je me hâte dans le hall et je jurerais que des étoiles sont passées devant mes yeux en le voyant dans sa tenue. Il est si beau, en chemise et pantalon noir, coiffé légèrement. Je me ressaisis, n'oublions pas qu'il m'énerve depuis ce midi.

Nous sommes les premiers arrivés, le trajet s'est passé lentement, sous une ambiance rude et silencieuse.
Je soupire de soulagement en voyant les autres arrivés et nous partons danser sur des musiques de tout genre.
Les musiques de soirée d'ici commencent à s'imprégner dans ma tête. Je peux chanter, crier, sauter, danser. Ça me fait un bien fou malgré l'absence de Léo qui est je ne dis où. Je fais une petite pause en allant m'adosser au bar de la boîte aux côtés de Sofia et Camila.

- C'est quoi le problème avec mon frère ?

Je la regarde par-dessus mon gobelet presque vide, cette boisson est excellente, mais les filles soutiennent mon regard, m'obligeant à parler.

- Il fait la tête parce que je suis sortie avec Diego. Depuis il m'ignore. Voilà, sinon c'est une bonne soirée non ?

- Ne reste pas dans cette situation. Léo est un gamin alors va lui parler pour qu'il comprenne une bonne fois pour toute, me conseille sa sœur.

Sur un pas décidé, je m'engage dans la foule pour rejoindre Léo et en finir avec ces gamineries, mais je suis coupée dans mon élan quand je le vois, avec une fille. Si ce n'était que ça, je n'en ferai pas tout un plat mais là, cette fille lui fait les yeux doux, un sourire d'idiote plaquée sur son visage, et cerise sur le gâteau, elle caresse son bras, ce qui n'a pas l'air de lui déplaire. Tous deux partent sur la piste de danse, comme si ce n'était pas déjà assez. Il m'a complètement oubliée…

C'en est trop, j'ai besoin de prendre l'air, alors je sors et reste devant la boîte pour m'assoir sur un petit escalier, et profite de ce moment seule, au frais et sans toute cette musique qui me montait à la tête.

- Hé toi ! M'interpelle une voix masculine un peu éméchée.

- Salut, je réponds sceptique en lui faisant un geste de la main.

- Tu vas bien ? Mais je te connais non ? Leonardo, finit il en me tendant sa main que je serre.

- Ha mais oui ! J'étais à ta soirée le mois dernier. Zoé.

- Je me disais bien aussi, on oublie jamais un joli visage. On n'avait pas trop eu le temps de discuter.

- Je venais d'arriver alors j'étais surtout avec les Garcia, et la bande.

- C'est toi la petite française qui vit chez les Garcia ?!

- Oui haha !

- Tu aimes Veracruz ?

- J'adore, mais j'attends de voir ce que ce sera quand on ira en cours.

- Parle pas des études maintenant, c'est les vacances, c'est la fête. Pourquoi t'es pas à l'intérieur d'ailleurs ?

- J'avais besoin de souffler.

- Je te ramène chez toi si tu préfères ?

- Pourquoi pas, dis-je désespérée.

Je fais connaissance avec Léonardo et une fois arrivée, je me couche, épuisée par cette journée.

Ce matin, je constate en me levant que je suis seule, encore, dans cette grande maison. J'envoie quelques messages à mes amies françaises pour prendre de leurs nouvelles et accepte la demande d'ami de Leonardo sur Instagram. Je ne sais pas quoi penser de ce garçon, très entreprenant, bavard et plutôt désinvolte. Pour l'instant il me paraît sympathique, alors pourquoi ne pas débaucher sur une amitié ?
Une petite heure plus tard, la porte de la maison claque, je comprends que c'est la dernière personne que j'ai envie de voir qui est là.
Il est bien là, un peu moins frais qu'hier, mais toujours aussi séduisant dans ses vêtements noirs, les cheveux ébouriffés.
Je n'ai pas droit à un regard, il m'ignore royalement, je dois halluciner.

Un échange torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant