CHAP 33 : draps et confessions

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Mon sourire en dit long sur ma réponse mais je hoche la tête au bord de l'excitation.

- On commence par toi, laisse toi guider.

Je sens l'orgasme monter en moi et prendre possession de tout, de tout ce qui existe. J'ai l'impression d'être sur le point d'exploser mais Léo retire ses doigts. Il ôte son jean, plus rapide qu'un éclair. Il attrape un préservatif dans sa table de chevet et l'enfile avant de revenir au-dessus de mon corps nu et bouillonnant. Il entre doucement en moi et commence une série de vas et viens. Nos deux âmes s'entrechoquent à des rythmes plus ou moins accélérés, plus ou moins doux, et avec une extrême passion.

C'est cette passion qui nous attire l'un à l'autre depuis notre rencontre, elle est bien plus concrète à cet instant précis. J'explose durant les derniers mouvements et gémis de plaisir. Heureusement que le volume de la musique est haut dans le jardin, personne ne peut nous entendre. Léo s'allonge à côté de moi et nous reprenons nos souffles en contemplant le plafond pendant de longues minutes, trop longues. Il bascule vers moi et m'observe.
Je sens son regard me chatouiller mais je n'ose pas bouger d'un poil, par peur de briser le silence avec une phrase en carton. Sa main se rapproche doucement de mon ventre et son pouce fait des mouvements circulaires autour de mon nombril.

- Il veut dire quoi ce tatouage ? Me questionne-t-il  en caressant celui sous ma poitrine.

- Hum…

Je soupire et bégaye en songeant à tout ce que représente ce tatouage à mes yeux. Je souris timidement et me concentre sur ses doigts qui effleurent l'encre incrustée dans ma peau.

- Quand ma sœur est partie, j'ai ressenti une douleur indescriptible au cœur. Comme si quelque chose s'éteignait, qu'on retirait une partie de moi. Alors à mes 18 ans, j'ai décidé de me faire tatouer près du cœur pour qu'elle reste gravée à vie, qu'elle soit toujours avec moi.

- Pourquoi une branche ?

- C'est une branche de saule pleureur et j'avoue que je suis allée chercher loin dans mes souvenirs pour trouver l'idée. Suite à sa perte, j'ai vu une psy pendant quelques mois pour qu'elle m'aide à faire mon deuil. Lors d'une séance, elle m'a fait dessiner l'endroit où j'imaginais ma sœur, un endroit paisible où elle devrait être heureuse. Je l'ai dessinée assise avec sa guitare au pied d'un arbre.

- Un saule pleureur.

- J'ai jamais revu ce dessin mais je me souviens très bien de chaque détail.

- Waw, j'ai pas les mots. Tu es si forte Zoé. Je n'arrive pas à savoir comment tu fais pour si bien caché tes émotions et tes traumatismes.

- Pas tant que ça tu sais. Justement être fort c'est savoir assumer ses émotions même négatives.

- Si je t'assure. Puis on réagit tois différemment aux coups durs de la vie. Et celui là bas sur ta cheville ? "AMOUR" ? Dit-il en roulant le R, de quoi me faire craquer.

- Oula, lui c'est le résultat d'une bonne cuite avec mes copines, dis-je peu fière mais il rigole alors je fais de même. On a toutes le même. La signification ? Une bonne soirée.

- Et lui ? Il est très beau.

Le soleil, sous mon épaule.

- Je l'ai pour me rappeler qu'on trouve toujours une lumière dans le noir.

- Poétique…

- Tu l'as peut être pas vu mais j'en ai un dernier sur ma nuque avec écrit…

- "Self love". J’ai trop admiré chaque parcelle de ton corps pour ne pas l'avoir vu Zoé.

Ça me flatte qu'il fasse attention aux détails. Et ça me rassure aussi de ne pas être là seule de nous deux qui admire l'autre. Je ne me vois pas le regarder mais je parie que mes yeux pétillent chaque fois qu'il bouge, qu'il parle, ou qu'il rit.

- J'aimerais que le prochain soit derrière l'oreille mais je ne sais pas encore quoi. Voilà tu sais tout.

- Non je suis sûr qu'il me reste plein de choses à découvrir de toi, finit-il par murmurer avec un grand sourire puis il m'embrasse tendrement.

- Parlons de toi un peu. Je t'ai souvent vu torse nu alors je n'ai pas pu louper ton tatouage dans le dos.

- Je savais bien que tu ne pouvais pas t'empêcher de me mater.

- Jamais.

Il rit et quelque chose me laisse croire qu'il essaie de changer de sujet, mais je veux en savoir plus.

- Pourquoi tu l'as fait ?

- C'est un phoenix alors, y a pas grand chose à expliquer.

- Ha ouais genre tel le phoenix qui renaît de ses cendres.

- Exactement.

Léo sourit légèrement mais je peux apercevoir une lueur de tristesse, d'obscurité dans ses yeux. Il ne me dit pas tout et ce n'est pas la première fois que je le surprend avec cet air peiné.

- De quelle cendre il s'agit ?

- Je… rien… quelque chose est mort en moi, j'étais au plus bas, le fantôme de moi même, je le suis encore parfois, je n'avais plus la force de lutter mais on m'a poussé à essayer. Ce tatouage m'a aidé à avancer, je m'en sert comme rappel de tout ce que j'ai traversé et du courage qu'il faut pour affronter les sales coups de la vie, ceux qui te détruisent si fort que tu voudrais arrêter de respirer pour ne plus avoir à souffrir.

Je suis abasourdie. Que répondre ? Je ne comprends pas ce que tout ça signifie et à la fois, je le comprends entièrement. Sa voix chancelait, ses yeux brillaient et sa mâchoire était serrée. Il y a quelque chose de lourd qui repose en lui, quelque chose de très douloureux, et sombre. Cette chose qu'il cache et qui le bouleverse chaque fois qu'il y est confronté.

Léo m'attire par la hanche pour me rapprocher de lui et enfouir sa tête dans mon cou. J'essaie de coordonner ma respiration à la sienne qui me berce et finit par m'endormir.

Je suis la première réveillée et après m'être un peu couverte car nos ébats d'hier soir m'ont rendu entièrement nue, je descends dans le salon. Je rit un peu trop fort en voyant Diego endormi sur le canapé, la bouche grande ouverte avec un filet de bave au coin de la bouche. Le fêtard se réveille tant bien que mal et porte sa main à son front.

- Oh… j'aurais jamais dû boire autant, j'ai mal au crâne.

- Un bon café nous fera le plus grand bien.

- Supplément Doliprane pour moi.

Il me rejoint autour de la table et je lui tends son verre d'eau.

- Vous avez bu tant que ça hier ?

- C'est la faute des jeux d'alcool, je suis nulle et Camila aussi, j'ai hâte de voir sa tête quand elle va se lever.

- Les excès de la jeunesse…

- C'est vrai que tu ne peux pas comprendre vu l'heure à laquelle toi et Léo êtes allé vous coucher. Même si je ne pense pas que vous ayez dormi tout de suite.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 03 ⏰

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