Mes pensées bleues

Chapitre 15

Sa présence fait passer le temps à une vitesse affolante. Ses trois dernières semaines ont été un pur bonheur. Nous avons fait diverses activités, souvent accompagnées de Louise. La plupart du temps, nous nous comportions comme un couple sans en être un, c'est assez étrange mais ça ne me dérange pas du tout.

Elle m'a accompagnée chaque fois que j'allais à la piscine. Elle a rencontré ma psy lorsqu'elle m'a emmené à mon rendez-vous. Elle a aussi rencontré mon frère et Mia sa copine. Elle m'a fait beaucoup de gâteaux, ce qui a beaucoup plu à mon estomac. On a fait des soirées jeux avec Louise. Parfois on jouait aux jeux vidéo, ou aux jeux de société. On a même fait un karaoké et on est allées au bowling. On a fait les magasins et elle a pu voir à quel point j'adorais ça, évidemment c'est ironique. J'ai dû les subir pendant toute une journée, j'ai cru que je ne m'en sortirais pas. Vanessa m'a appris à jouer de la guitare et je lui ai appris à faire du canevas comme ma grand-mère m'a appris. Je lui ai fait visiter la ville et les alentours. Nous avons fait plusieurs séances photos improvisées par elle. Nous avons fabriqué des cadres pour les afficher. C'était vraiment des moments incroyables.

Nous sommes, ce soir, la veille de son départ. Ses vacances sont passées beaucoup trop vite. Nous sommes allongées dans mon lit, face à face.

« Dis-moi, tu sais masser ? Lui demandai-je sur un coup de tête. Mais qu'est-ce qu'il me prend ?

- Euh... je ne sais pas, pourquoi ? Tu veux un massage ?

- J'aimerai bien. Je pourrais t'en faire un après si tu le veux.

- Pas de soucis, mets-toi sur le ventre. »

J'enlève mon tee-shirt pour ne pas qu'il la gêne et je m'installe. Je sens ses mains qui frôlent mon dos, ce qui me fait de l'effet je dois l'avouer. Elle dégrafe mon soutien-gorge et commence son massage. Mon corps sous ses mains se détend complètement. Elle continue un petit moment puis elle me rattache mon sous-vêtement. Comme je lui ai dit, je lui fais un massage à mon tour avant de me blottir dans ses bras. On regarde les étoiles à travers mon velux.

« Tu t'y connais en astronomie ? Me demande-t-elle.

- Pas du tout et toi ?

- Non plus. Un silence s'installe.

- Faut qu'on parle tu ne crois pas.

- Je t'écoute. Elle sait très bien de quoi je veux parler.

- Je sais, parce que tu m'en as parlé et parce que ça se voit, ce que tu ressens pour moi. Tu sais, pour les mêmes raisons, ce que je ressens pour toi. On s'est mises d'accord pour rester amies, toi et moi. Au moins le temps que j'aille mieux, que je passe à autre chose et que je sois prête. Aujourd'hui, je peux te l'assurer, je suis passée à autre chose et je suis prête, même si je ne l'oublierai jamais, et que je l'aimerai toujours. C'est aussi pour cela, que je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas que cela qui me bloquait. J'habite ici, en France. Tu habites en Allemagne. Je sais qu'on peut survivre à cette distance, ou qu'on peut au moins essayer. Cette distance me rappelle beaucoup de choses, c'est à cause d'elle que... que Charlotte n'est plus là. Je sais aussi, que sans toi, à mes côtés, c'est beaucoup plus difficile et que le manque me ronge. Cette distance me fait peur, et par-dessus tout, j'ai peur de te perdre. Malgré tout, je n'arrive pas à contrer mes sentiments, qui augmentent de jour en jour. Je ne sais pas quoi faire, mais je sais ce que je veux : c'est toi.

- Je te comprends. J'y ai réfléchi aussi. Je sais que la distance va nous faire du mal, mais que l'on reste amie ou non : elle sera tout autant plus difficile à supporter. J'ai réussi, jusqu'à maintenant, à laisser mes sentiments de côté, mais je ne pense pas que ça va être possible éternellement, surtout que je sais qu'ils sont réciproques. On doit prendre une décision avant que je ne reparte.