Chapitre 17

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À l'âge de 15 ans, on m'a diagnostiqué un trouble dépressif sévère. J'avais perdu ma mère peu avant. J'avais perdu l'appétit, j'avais beaucoup de mal à dormir, j'étais sans arrêt fatiguée, je me sentais vide, je ne ressentais que les émotions fortes mais surtout négatives, j'avais des difficultés de concentration, et mon esprit me torturait avec des idées noires. J'étais triste. Je me sentais coupable.

C'est un cumul de plusieurs choses qui m'a aidé à m'en sortir. Les médicaments, la psychothérapie, le temps.

L'aide la plus importante vient de mes proches. Amis et famille. J'ai appris, on a appris à gérer. C'était difficile pour moi : j'allais mal, je voyais mes proches s'inquiéter pour moi, je devais admettre que j'avais besoin d'aide. Je sais que ça n'a pas été difficile que pour moi.

Ma dépression a fait souffrir beaucoup de personnes. Personne ne me le dira, mais je le sais. J'ai trahi des promesses, beaucoup de promesses. « C'était la dernière fois ! Promis j'arrête ! » j'ai dû la répéter tellement de fois cette phrase, qu'elle commence à ne plus avoir de sens. J'ai brisé des amitiés, tout ça parce que je n'acceptais pas le fait d'avoir besoin d'aide. J'ai fait fuir des personnes parce que ma haine envers moi-même prenait trop de place.

Et tout les autres, tout ceux qui sont restés alors que je ne le méritais pas. Tout ceux qui m'ont aidé malgré le mal que j'ai pu leur faire à cause de cette maladie : c'est eux qui méritent une médaille. C'est eux qui m'ont sauvé, c'est eux qui m'ont supporté tout ce temps.

Maintenant ça va mieux. Je revis de nouveau. Le sentiment de culpabilité, la perte d'intérêt, la fatigue,... Tout est partis, pour le moment. Je sais qu'ils peuvent revenir, à la moindre faiblesse, au moindre manque d'attention. Je sais aussi qu'ils repartiront. Pour autant, la tristesse ne m'a jamais quittée et elle ne me quittera jamais. Ce n'est pas une mauvaise chose. Malgré le mal qu'elle me fait, elle me prouve que c'est réel. Elle me prouve que ma mère et Charlotte ont réellement existé.

On peut guérir de la dépression, mais jamais définitivement. Il faudra toujours que je sois sur mes gardes et il faudra toujours que je garde espoir. Avec le temps, j'ai appris à repérer les signes d'alerte : perte d'intérêt, troubles du sommeil, changement d'humeur, irritabilité, fatigue,... Prévenir c'est mieux que guérir, non ?

Dans tous les cas, il faut savoir : une rechute n'est pas un échec. Il faut garder en tête qu'un jour ça ira mieux, il faut en être convaincue.

Comme j'ai bien le dire : le courage amène l'espoir, l'espoir provoque le courage.

J'ai réussi. Vous aussi vous le pouvez. Vous êtes fort.es et vous méritez d'avoir droit au bonheur.

Maintenant, la page peut vraiment être tournée.

Merci.

Mes pensées bleuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant