Chapitre 16

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Ensemble

Assis sur un banc, je regardais les élèves marcher dans le parc, se dirigeant vers la sortie. C'était pour la plupart des externes qui rentraient chez eux, ou des élèves qui allaient profiter de l'après-midi pour se balader en ville. J'aurais pu y aller aussi, mais j'attendais Aelita. Elle m'avait demandé de l'attendre pour qu'on passe la journée ensemble. Quand je lui avais demandé pourquoi, elle m'avait répondu qu'aujourd'hui était un jour spécial. Je ne sais pas si on pouvait dire que c'était un jour si spécial que ça... C'était juste le jour de mon anniversaire. Il y a 16 ans, jour pour jour, je venais au monde. Enfin pas de quoi en faire toute une histoire, tout le monde fête son anniversaire un jour. Mais il est vrai que celui de mes 16 ans, je m'en souviendrais pendant longtemps, et mérite peut-être que je fasse un chapitre dessus. Mais pour le moment, rien de bien passionnant, j'étais seul sur mon banc, attendant ma moitié. Et après tout, ça me permettait de réfléchir tranquillement, de prendre la mesure de ma vie...

Je revoyais mon parcours. Il s'était passé tant de choses en 16 ans. Et même si en réfléchissant, j'avais passé peu de temps ici, à Kadic, comparé aux autres écoles, c'était bel et bien ici que je me sentais le plus chez moi. Avant ça, j'étais dans un monde totalement différent. J'avais dit qu'un jour, je parlerais de mon passé, et bien, c'était peut-être le bon moment. Laissez-moi vous raconter l'histoire d'un jeune garçon nommé Alex. Parcours plus que chaotique cela dit. J'avais été dans sept pays différents. Certains pourraient trouver ça génial. C'est vrai, j'ai vu beaucoup de lieux, tous plus fantastiques les uns que les autres. Mais pour moi, qui préfère le calme et la stabilité, ce n'est pas le meilleur. J'ai voyagé dans sept pays différents, mais jamais longtemps. J'ai vécu en France toute mon enfance. Quand mes parents sont morts, je suis parti vivre chez mon oncle qui habitait en Italie, pays d'origine de mon père. J'y suis resté un peu plus d'un an, dans une petite école élémentaire, jusqu'au début du CE1.

Peu de temps après la rentrée, mon oncle a déménagé en Russie, et, du haut de mes sept ans, j'ai été obligé de le suivre. J'ai intégré l'école Alexandre Dumas, à Moscou. C'était un établissement français, donc je pouvais encore me faire comprendre par mes camardes, et les comprendre aussi. Il y avait deux personnes avec qui je m'entendais extrêmement bien. On était inséparable, et on faisait les quatre cents coups ensemble. Je me souviens encore de leur nom, Mathias et Alyona, mais leur visage sont flous dans ma mémoire, comme si j'avais voulu effacer le souvenir douloureux de leur visage souriant... Je me souviens juste de jouer dans la neige avec eux, partir dans les bois à côté de la ville, proche des chemins de fer. La Russie est un beau pays. Sauvage et froid, cruel, avec des conditions difficiles, mais avec des paysages désolés et désertiques qui font se sentir petit devant l'immensité du monde. Et en haut d'un petit promontoire, dans ces bois, avec mes amis, je me souviens avoir voulu parcourir ce monde, et en découvrir tous ses secrets. Malheureusement, mon rêve de voyage allait se réaliser, bien plus vite que prévu, et pas comme je l'espérais.

J'avais alors neuf ans. Nous étions à la fin de l'année de CE2. Quand je suis rentré de l'école ce jour-là, mon oncle m'a annoncé de but en blanc qu'il avait été muté et que nous allions déménager dans quelques jours, avant même la fin de l'année scolaire. Ce fut un choc. Évidement, je ne voulais pas. Alors j'ai fait quelque chose qui à présent me paraît idiot et dangereux : je me suis enfui, et j'ai été retrouvé Alyona et Mathias. On est resté toute la nuit dehors. C'était dangereux, on aurait pu mourir à cause du froid glacial. Mais on était trop jeune, et on ne se préoccupait pas de ça. J'aurais voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Malheureusement, c'était de vaines pensées, des rêves d'enfant. Et pourtant, même encore aujourd'hui, je me plais à espérer que certains moments que je passe puisse être sans fin. Encore une fois, doux rêve bien vains...

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