Chapitre 15

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AMOUR MATERNELLE


- Tu ne penses pas sérieusement que c'est une bonne idée ?

- Pourquoi pas, il est majeur et il peut faire ses propres choix.

- Non, c'est encore un adolescent qui vit sous notre toit, je te rappelle qu'il est blessé et toi, tu veux le laisser partir s'amuser avec des copains pour qu'il revienne estropié ?

- Chérie, tu n'exagères pas un peu ? Souffle mon oncle.

- Je n'exagère rien du tout ! Armel n'ira pas et c'est tout.

Je suis actuellement derrière la porte de chambre de mon oncle et de ma tante. Tout à l'heure, je leur ai annoncé vouloir partir en week-end avec des amis et depuis, ils se disputent, mon oncle trouvant que c'est une bonne idée alors qua ma tante est complétement contre.

Je n'ai pas beaucoup réfléchit avant de prendre ma décision. Partir un week-end est une idée alléchante, je n'ai jamais vu de lac de ma vie et je ne suis jamais parti en vacance, même le temps d'un week-end. Je ne veux pas penser au fait que je sois plusieurs jours seul avec les garçons. Je préfère attendre d'être sur place pour aviser. Leur compagnie, je dois l'admettre, n'est pas désagréable et ses quelques jours me permettrons de voir comment ils sont vraiment et savoir si notre relation va continuer ou bien si elle sera terminé après ce voyage.

Peut-être vont-ils se rendent compte que je ne suis finalement pas intéressant.

Peut-être que moi-même, je me rendrais compte que ne peux pas les supporter ou bien qu'ils m'inspirent trop de danger pour que je puisse rester proche d'eux.

Je ne sais pas, je ne sais rien.

En ce moment, tout va trop vite, je ne vois rien venir alors au temps me laisser embarquer et voir où le courant va bien pouvoir me mener.

Je coupe mes pensées en entendants la voix à mon oncle s'élever.

- Comment peux-tu dira ça, il a l'occasion de partir un week-end loin d'ici, je ne vois pas pourquoi on lui interdirait. S'exaspère t'il, avant que ma tante ne puisse rétorquer, il continue. Et puis il va au lac, rien de mieux que l'eau pour soulager les douleurs, tu le sais bien. Il continue d'une voix plus douce. Tu ne penses pas qu'il a besoin de souffler un peu ? C'est sa dernière année de lycée, les examens approchent et il ne sait pas ce qu'il fera l'année prochaine, il a besoin de souffler, de se vider la tête, on ne peut pas lui interdire ça Rita.

J'entend ma tante souffler et s'asseoir sur le lit.

- Je sais que tu as raison, mais je ne peux pas me dire qu'il a grandi si vite au point de partir loin de nous. Nous l'avons depuis si petit que j'ai l'impression qu'il a toujours était mon fils. J'ai promis à Martha de prendre soin de lui. Comment je suis censé faire s'il part, je ne pourrai plus veiller sur lui. Sa voix est faible, le poids du passé est lourd sur les épaules de ma tante.

Je finis par retourner dans le salon, en ayant assez entendu. Ma tante ne parle pas souvent de ma mère, ce n'est pas un sujet tabou, nous ne l'abordons simplement pas dans nos discussions. Mais je vois bien que c'est dure pour elle d'aborder le sujet, de raviver les souvenirs, c'est de sa grande sœur dont on parle, comment ne pas être chamboulé en y pensant.

Maintenant, je comprend mieux pourquoi elle est si réticente à se que je parte, ça peut paraître exagéré comme réaction, ce n'est qu'un weekend ! Mais la promesse qu'elle a fait à ma mère est le dernier lien, la dernière chose qui lui reste d'elle sans me compter. Je pense que comme elle, nous ferions tout pour garder précieusement les dernières choses qui nous rapprochent d'un être perdu à jamais.

4 X QuatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant