RUGBY
- Droite !
Le ballon ovale en main, je tourne ma tête vers la droite pour apercevoir Lucas les mains prête à recevoir la balle. Sans hésiter, je lui fais une passe longue. La balle part vers lui rapidement, en tourbillonnant sur elle-même, elle arrive finalement entre ces mains, sans encombre. Il part ensuite à toute allure pour marquer un bel essai entre les poteaux.
J'aime beaucoup le rugby. C'est pour moi un défouloir. Pendant les deux heures d'entraînement que j'ai deux jours par semaine, sans compter les matchs certain weekend, je peux m'évader, ne plus penser à mon quotidien. Pendant c'est deux heures, je peux souffler, extérioriser ma rage, montrer que je suis bon dans quelque chose. Parce que oui, je suis l'un des meilleurs de l'équipe, j'occupe le poste de numéro 9 : je suis rapide, fluide, agile, mais surtout je fais de magnifique passes. Les passes que j'ai loupé peuvent se compter sur les doigts d'une main. Mes plaquages aussi sont bon, il faut dire que je ne manque pas une occasion pour mettre une personne à terre. Bien-sûr, ça reste un jeu et je ne plaque que quand c'est nécessaire, que le teneur de balle, je préfére éviter de me prendre un carton en plein match.
Le reste de l'entraînement se passe tranquillement et après avoir fait nos étirements on part tous à la douche. On est une petite vingtaine dans l'équipe. On est L'ÉQUIPE du lycée, l'élite, enfin l'élite au près des filles mais pas dans les notes. On est respecté par les autres élèves du lycée. On a du pouvoir, on le sait et on en abuse. Souvent. Oui, même très souvent.
- Bon Armel tu te bouges, ça fait trois heures que tu fixes tes pompes. Me dit Olivier, le numéro 2, notre talonneur.
- J'avoue, depuis qu'on est rentré hier t'es bizarre. Rajoute Sam en se frottant les cheveux avec son shampoing.
Oui, depuis hier soir, je suis perturbé. Le souvenir des trois hommes me hante. Qui sont ils ? Que fessaient-t-ils là-bas ? Puis leurs paroles à mon égard, ils comptent vraiment me revoir ?
Non ! Ce n'est pas possible, ils ne savent pas qui je suis, ils ne peuvent pas me retrouver. Ça devait simplement être une blague de mauvais goût comme je peux en faire moi aussi.
- Ah, je sais ! S'exclame soudain Loan. Tu penses à une fille. Je suis sûr que c'est cette Emily, tu voudrais bien te la faire hein, avoue mec !
Avec Sam et Loan on fait partie de l'équipe depuis seconde, maintenant en terminal, l'amour pour ce sport ne nous a pas quitté. Sam est même le capitaine de l'équipe depuis ce début d'année.
Je souris mesquinement en me tournant vers les gars.
- Ouai, c'est possible. Dis-je.
Non ce n'était pas ça du tout, personne ne me plait, mais je ne me vois pas lui dire ce qui c'est passé hier soir, moi-même je ne le comprends pas.
Loan fait un grand sourire, nous montrant sa dentition bien blanche et aligné. Un vrai charmeur, il est apprécié, plus que nécessaire, par les filles de notre lycée et il en joue beaucoup. Il aime jouer avec elles, flirter avec plus d'une à la fois. Irrécupérable ce mec.
- Je le savais, je suis trop fort !
Je pouffe ne pouvant me retenir fasse à un tel entrain de sa part.
Après avoir pris ma douche et saluer l'équipe et prend la route en direction de chez moi. Le stade est collé au lycée, le tout se trouve à vingt minutes de marche de chez moi. Chaque matin et chaque soir, je fais la route à pied, les écouteurs enfoncés dans les oreilles. Je n'ai pas de style musical précis, j'aime écouter Nekfeu, orelsan comme j'aime Gorillaz puis j'apprécie les textes de YUZMV et de Doxx. Le son mis vers le milieu, je ne suis pas du genre à mettre le son à fond, je trouve ça inutile, j'entends très bien comme ça alors à quoi bon monter encore plus.
La route passe rapidement, divaguant dans des pensées futiles, je me retrouve à insérer ma clef dans la serrure pour pouvoir rentrer dans l'appartement.
Sans attendre, l'odeur de cuisine et le brouhaha ambiant vient m'agresser les tympans, je souffle de fatigue, je suis habitué depuis le temps.
Je pars déposer mes affaires de sport dans ma chambre. J'ai la chance d'avoir ma propre chambre pour moi tout seul, tout les autres membres de l'appartement sont au minimum deux dans la même chambre. Un privilège que je dois à mon statut différent des autres habitants et à mon âge.
Je vais ensuite dans la cuisine.
- Bonsoir. Dis-je.
Une tête brune se tourne vers moi.
- Oh bonsoir Armel, je ne t'avais pas entendue. Ça fait longtemps que tu es rentré ?
- Non, je viens à peine d'arriver. Les petits sont dans leur chambre ? Je demande en prenant des assiettes dans un placard en hauteur.
- Oui, sauf Lola qui dort chez une copine. Marc rentre tard ce soir, il a été retenu au travail, ne met pas son assiette. S'exclame-t-elle en s'acharnant sur une boîte de haricots vert qui ne veut pas s'ouvrir.
- Laisse, tata, je vais le faire. Lui souris-je doucement.
- Merci Armel.
Je vis chez Rita depuis... depuis toujours. Je n'ai jamais rien connu d'autre. Enfin si mais je n'ais aucun souvenir.
En tout on est huit à la maison : il y a Rita Longhi et son Mari, Marc Longhi, qui sont ma tante et mon oncle, tout les deux ont cinq enfants : Lola quatorze ans, Stella onze ans, Ugo neuf ans, Pía six ans et le petit dernier Ezio quatre ans. Puis moi, le neveu, le cousin Armel Mancini dix-huit ans. Je porte le nom de jeune fille de ma tante qui était aussi le nom de ma mère. Je n'ais pas de parent, du moins pas que j'ai pu connaître le long de mon enfance. Je n'avais aucune information sur mon père, ma mère ayant emmené l'identité de mon paternel dans la tombe avec elle. Elle est morte quand j'étais tout petit d'un cancer, je n'ais aucun souvenir d'elle. Rita étant sa sœur et la seule parente qu'il me restait, c'est elle qui fut chargée de s'occuper de moi. Je n'ais pas à me plaindre je vis bien, je suis nourri logé et aimé. La situation financière de mon oncle et ma tante est compliqué, six bouches à nourrir sans les compter ça revient chère. Marc travaille dans une entreprise d'import export et passe la plupart de ses soirées à son travail qui lui accapare beaucoup de son temps. Rita, quant à elle travaille comme aide-soignante dans une maison de retraite qui ne se trouve qu'à quelques kilomètres de la maison. Malgré les aides de l'état la vie n'est pas simple et il n'est pas rare de devoir se serrer la ceinture, parfois dès le milieu du mois.Je part mettre la table après avoir réussi, sans grande difficulté, à ouvrir le couvercle des haricots. Quinze minutes plus tard, tout le monde est attablé pour manger le repas du soir. Steak haché, haricots et patates cuite à la poêle. Pour ma part, je me contente de quelques patates et d'un yaourt aux fruits comme désert, je n'ai jamais été un gros mangeur.
Après le repas, je pars dans ma chambre, m'allonger dans mon lit à fixer le plafond pendant une bonne dizaine de minutes avant de me décider à me mettre en pyjamas qui se résume à un pantalon de jogging et un t-shirt basique gris.
Je suis sur le point de mettre mon haut quand la sonnerie de mon téléphone résonne dans la pièce. Un message.
Inconnu :
Quelle jolie vue, trésor. Nous avons hâte d'en voir plus.Je reste interdit un instant, puis relève brusquement la tête me dirigeant vers la fenêtre espérant y voir une explication à ce message, mais rien, la rue est déserte. Je ferme brusquement mes rideaux et part sur mon lit.
Je ne suis pas bête, je me doute bien de qui peut provenir ce message. Les trois hommes de la nuit dernière. La vraie question est plutôt comment ils ont eu mon numéro et comment ils savent où j'habite ?
J'ignore le message et me glisse sous ma couette.
Qui sont-ils ?
Que me veulent-ils ?
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Les choses se mettent doucement en place.
Vous en connaissez plus sur la vie d'Armel à présent !
Bisous à vous !
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4 X Quatre
ActionD'un coté Armel, un jeune homme de 18 ans, perdu qui n'a aucune volonté dans la vie et qui est persuadé qu'il n'est qu'un bon à rien. De l'autre, quatre hommes aussi dangereux que mystérieux qui vont faire irruption dans la vie calme de notre protag...