Juste un message ~ Bucky Barnes

Chapitre 9

Selene

Ce week-end s'annonce comme l'un des plus pourri de ma vie.

Rebecca a eu la bonne idée de se remettre au sport après avoir certifié à Parker qu'elle l'accompagnerai lors de son prochain marathon, et évidemment elle m'a embarqué avec elle dans sa mission suicide.

S'il y a bien une chose que je déteste, c'est courir.
Je transpire, mon visage vire au cramoisie, ça fait mal, ça donne chaud, je ne vois pas pourquoi je m'infligerai ça.

Mais étant donné que je n'ai pas été une meilleure amie à la hauteur de mes fonctions dernièrement, j'ai accepté d'aller courir dans central Park dimanche matin avec elle.

Toutefois, ceci n'est que la cerise sur le gâteau indigeste de mon weekend car, samedi a lieu l'enterrement de vie de jeune fille de Trina. Autant vous dire que je préfère encore aller courir cinq bornes que d'y mettre les pieds, mais il parait qu'en tant que demoiselle d'honneur je suis obligée.

Je sais pertinemment que je ne fais partie des demoiselles d'honneur que parce que maman a insisté.

J'ajuste, l'horrible robe bustier rose fushia choisie par Trina et grimace en voyant mon reflet dans le miroir de la salle de bains.
Elle a vraiment des goûts douteux.

Mon portable sonne et je tend la main sans vraiment faire attention, prête à dire à ma mère que non, je ne serais pas en retard, mais mon coeur manque de lâcher lorsque je vois le nom de James s'afficher.

Je ne sais pas pourquoi, mais je vais jusque dans le salon et m'assois avant d'ouvrir le message. Cela fait dix jours qu'il m'ignore, qu'est-ce qui peut bien le pousser à revenir vers moi maintenant ?

"Bonjour. J'espère que tu vas bien, je suis navré mais j'ai été en déplacement professionnel toute la semaine et je ne pouvais vraiment pas te répondre. J'ai vu dans tes messages que tu t'étais réconciliée avec ton amie, c'est une excellente nouvelle. Je suis content pour toi."

Je me rend compte au bout d'une bonne minute que j'ai arrêté de respirer.

Un déplacement professionnel ? Sans téléphone ? Qui n'a pas le temps de consulter son téléphone pendant tout une semaine à notre époque ?

Je laisse planer mes doigts au dessus du clavier, hésitant à lui laisser le bénéfice du doute. Cette histoire est louche, mais je suis si heureuse qu'il m'ait écrit...

Bon sang j'ai envie de me filer des claques, je ressemble à toutes ses filles cucu, incapables d'en vouloir à leur abrutis de petits amis même après qu'ils leur aient fait les pires crasses.

Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai même pas de quoi lui en vouloir, ce n'est pas mon petit-ami.

Je finis par céder à la tentation et j'ai l'impression d'être projetée dix ans en arrière à attendre un message du garçon.

" Je commençais à penser que tu n'avais été qu'une hallucination de mon cerveau dérangé."

" Si tout ce que ton imagination a trouvé pour te tenir compagnie c'est moi alors effectivement il faut consulter."

" Tu ne m'as jamais dit ce que tu faisais comme travail"

" Toi non plus."

" Je suis assistante dans un bureau d'étude."

" Pourquoi ?"

" Comme tout le monde j'imagine, pouvoir manger et avoir un toit ?"

" Je veux dire que ça ne te ressemble pas tellement comme boulot"

" Tu m'imaginais astronaute peut être ?"

" Je suis sûr que la combinaison t'irait à ravir"

" Tu aimes les uniformes, c'est noté. Et toi alors ? Quel est l'horrible travail qui t'empêche de répondre au téléphone tout une semaine ?"

" Un travail trop prenant sans aucun doute."

Tu disparais pendant une semaine et tu as un travail mystérieux dont tu ne veux pas parler, James qu'est-ce que tu caches ?

°°°
Bucky

- Tu ne lui a donné aucune explication ? Demande Wanda.

Je shoot dans les graviers du parc la tête baissée.

- Je me voyais mal lui dire que j'étais à Cuba pour exfiltrer un agent du Shield d'un réseau criminel.

Elle garde le silence et nous continuons notre chemin autour du QG.

- Tu as déjà de la chance qu'elle accepte de te reparler. Après un coup comme ça je n'en connais pas beaucoup qui t'aurait répondu.

Elle a sûrement raison.
Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir pensé à elle, ça a même faillit me coûter très cher lorsque le premier jour, distrait par mes pensées, j'ai laissé filer l'un des homme de main que nous devions intercepter.

Je ne pouvais décemment pas regarder mon téléphone toute les deux minutes alors je l'ai éteins et laisser dans le jet après ça.

- Pourquoi ne pas lui avoir dit la vérité ?

- Parce que je ne veux pas compliquer les choses...

Bien que je déploie des efforts démesurés pour éviter son regard, je le sens qui ne me lâche pas.

Sors de ma tête.

- Tu sais, parfois les mensonges nous paraissent réconfortants, mais ça ne dure jamais. Tôt ou tard la vérité finit par te rattraper.

- Mais si elle n'accepte pas la vérité ?

- Je ne vois pas pourquoi elle changerait d'avis à ton sujet. Tu es un héro, tu sauves des vies, il n'y a que toi qui en doute.

Un rire forcé me serre la gorge. "Un héro", il n'y a bien que Wanda pour ne pas voir le problème avec mon identité.

Ce n'était déjà pas un secret, mais depuis que Sam a récupéré le bouclier les journaux s'en sont donnés à coeur joie.

Ça a commencé par Sam, puis un par un tous les avengers ont vu leur passé être déterrer. Mort ou vivant d'ailleurs, ils n'ont pas fait de différence. Comme quoi les sacrifices fait par chacun ont vite été oubliés.

Lorsqu'ils ont ressorti les squelettes du placard et qu'ils se sont rendus compte que le coéquipier de Captain America était un ex meurtrier, autant vous dire que l'opinion publique a été assez peu clémente à mon égard.

- Tu n'es pas un meurtrier, me glisse doucement la rousse. Tout le monde n'est pas d'accord avec les torchons qui ont été publiés.

- Peut-être, mais je ne suis pas prêt à prendre ce risque pour l'instant. C'est agréable de parler avec quelqu'un qui n'a aucune idée de qui je suis ou de qui j'ai pu être. Je ne tiens pas à ce que ça change.

Elle hoche la tête et nous poursuivons notre tour en silence.

Je sais qu'elle a raison, mais Selene est la dernière bulle de liberté qu'il me reste et je veux retarder le plus possible le moment où elle éclatera.