CHAPITRE IX

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— Il n'est pas là.

— Quoi ?

Je n'avais toujours pas réussi à dormir et pourtant, la fatigue n'était pas ce qui manquait. Ce qui m'entourait m'étouffait sans aucune raison, ma chambre était une cage dont l'objectif était de s'échapper. À croire que je me tapais moi-même sur les nerfs ! Le fait de ne rien faire m'avait frappé aussi violemment qu'un bus, me laissant avec ma soif et mon envie incommensurable d'aller conquérir le monde. J'avais continué mon rôle de bibelot durant le reste de la nuit, attendant impatiemment l'aube qui semblait prendre une éternité pour venir.

Et maintenant, j'arrive ici et il n'est pas là ?

— Comment ça ?

— Freddie, entama Isabelle d'un ton allongé en souriant malicieusement. La seule personne que tu dois blâmer, c'est toi-même. Tu as voulu désobéir et jouer les têtes dures. Désormais, tu dois assumer la punition qui vient avec.

— Je ne partirai pas d'ici avant d'avoir dit un mot à Adam !

À l'entente d'une telle insolence, Isabelle se leva de sa chaise en tapant du poing contre son bureau. Son soumis, accroupit tout près d'elle, ne bougea pas d'un poil. À peine eus-je le temps de m'inquiéter qu'elle arriva à ma hauteur à une vitesse exorbitante avant de me pousser contre la porte du hall. Son regard était étincelant, bien moins amical qu'à l'habitude. Cependant, celui-ci ne tarda pas à changer quand ses yeux s'agrandirent.

— Je viens de comprendre ce qui t'arrive, déclara-t-elle en soupirant. Tu as bu le sang d'Adam.

— Comment as-tu deviné ?

— Tu as l'air morte de fatigue, ton front est brûlant, tu as les joues rougies pour l'excitation et... (Elle glissa sa main sur mon entrejambe.) Tu es trempée pour lui. À moins que ce soit pour moi ?

Je m'écartai d'elle, embarrassée.

— Est-ce que c'est assez de symptômes pour toi ou je vais devoir attendre durant des heures comme aux urgences ?

Elle rit.

— Les ordres que j'ai reçus sont très clairs. Tu ne rentres pas.

— Isabelle, s'il te plaît ! la suppliai-je. Il y a à peine deux jours, tu étais super sympa et là, tu me traites comme si j'étais une parfaite inconnue !

— Ça va ! Ça va ! s'écria-t-elle en allant chercher son trousseau de clés sur son bureau. Adam me fait sacrément chier ! Si tu avais été ma soumise, je t'aurais sauté cent fois, déjà !

Sans rien ajouter, elle se mit à marcher en direction du long couloir. Excitée, je m'empressai de la suivre en ne pouvant m'abstenir d'un commentaire :

— Pour ton information, les filles, ce n'est pas mon truc.

— En tant que bonne amie, répondit Isa en mettant de l'emphase sur ses mots. Je peux t'affirmer que tu ne peux pas dire ça sans avoir essayé.

Une fois arrivée dans la fosse, je me mis à chercher Adam des yeux de manière systématique. J'examinai chaque recoin du club afin de le repérer en passant l'autre côté au peigne fin en priorité. Puis, je le vis enfin : cheveux bruns plaqués vers l'arrière comme s'il sortait de la douche, ses épaules carrées, sa mâchoire tellement...

Mmh.

Je n'avais jamais autant dévoré un homme des yeux auparavant. J'étais en train de le sexualiser, ce que je n'aurais jamais fait en temps normal. Certains détails qui ne m'attiraient pas spécialement, jadis, me faisaient désormais un effet pas possible. Je songeai que c'était forcément à cause de son sang.

Le Café RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant