11. L'Aube du Jour

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  Les premières choses que sentit Léo, ce furent sa bouche pâteuse et l'odeur de lavande. Ça et l'impression d'avoir fait un rêve lointain qui commençait à s'effacer en même temps que les brumes du sommeil. Il posa sa main sur les parois du caisson et les portes s'ouvrirent.

  Il tomba en avant, ses coudes claquant douloureusement sur le sol froid, avant de s'étaler sur le sol de tout son long.

- Aïe... maugréa-t-il.

- Tout va bien ? Tu as loupé la marche ?

  Il releva péniblement la tête du sol, sa vue troublée par la fatigue. Une tête lui apparue, auréolée de lumière.

- Un ange ?

  Le rire cristallin remplit la pièce et sa tête. Léo cligna des yeux et distingua plus clairement la tête du garçon d'hier, en contraste avec les plafonniers allumés. Ses boucles noires jouaient encore avec la lumière quand ses yeux rieurs se posèrent sur lui.

- Je devrais peut-être inspecter ta tête, si tu commences à divaguer comme ça. Je venais te chercher, on a une réunion générale dans la salle de commande.

  Léo se frotta la tête avant de se relever, déjà un peu plus réveillé.

- Une réunion générale, si tôt ? Il y a un problème ?

- Aucune idée ! Il y a des rumeurs comme quoi on aurait traversé un trou de verre et qu'on se serait beaucoup rapproché de notre but, mais le gars qui disait ça avait dormi dans sa capsule à l'envers, alors...

  Les deux jeunes hommes pouffèrent et allaient se diriger vers la salle de contrôle, quand Ivan s'arrêta.

- Une seconde, j'entends un bruit. Ça ne vient pas de mon fauteuil, rassure-moi ?

  L'ingénieur se stoppa, lui aussi aux aguets, avant de se diriger dans la direction du grattement. Son propre coffre. Il leva la trappe et resta éberlué.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda le médecin.

- Un automate à moi, expliqua Léo en soulevant le cheval en mouvement. Sauf qu'il n'est pas censé se déclencher tout seul.

- Je vois, commenta Ivan. Un mystère à résoudre ?

- Sans doute, mais après la réunion.

  Il reposa le cheval dans la boîte avec précaution, puis se tourna vers son nouvel ami. Les mains posées sur ses roues, un léger mouvement de la tête qui agitait ses boucles, dans une invitation silencieuse à le suivre. Il lui emboita le pas, si léger qu'il se demanda si la pesanteur artificielle agissait encore.

- Après tout, dans l'espace, on a tout le temps du monde.

A l'Aube du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant