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Comme chaque soir, je flanais sur la place du marché pour me libérer un peu la tête. J'admirais les étalages, j'écoutais les conversations des rares commerçants qui étaient encore présent avec la clientèle. Je continuais à faire le tour lorsque j'arrivais devant les kiosques de journaux, revues, magazines et autres. Férue de lecture, je me mis à lire à la va vite les unes sachant que je ne pourrai les acheter. Cependant un magazine attira mon attention, il était écrit en gros plan Découvrez l'histoire de Khady Sall, la plus jeune entrepreneuse du Sénégal. Là, je restais bouche bée car il s'agissait de mon idole. Ancienne meilleure élève du Sénégal, jamais je n'aurai cru la voir si tôt dans le monde des affaires malgré tout le potentiel que je voyais en elle. Je voulus coûte que coûte en savoir davantage sur cette partie de sa vie qui m'était jusque là inconnue. Mais je me rendis compte que je ne pouvais me payer ce magazine à moins que je ne me prive d'une semaine de petit déjeuner. Je demandais quand même le prix
- bonjour monsieur, j'aimerai savoir combien coûte ce magazine ?
-Il est à 1500frs ma fille
-Ah! Ce fut la seule chose que j'ai pu dire vu qu'en principe cette somme représentait l'argent de mon petit dej pour dix jours soit 150frs le jour.
Je décidai de me résigner et de partir, lorsque l'homme m'interpella
-Vous ne comptez pas l'acheter ma fille? me demanda t'il.
-Je suis désolée mais je ne peux me le permettre j'en ai pas les moyens. lui répondis-je simplement
-Prends le je vois à quel point tu es intéressée par ce magazine. Je te l'offre en espérant qu'elle te sera bénéfique.
-Non je ne peux pas le prendre c'est quand même de ça que vous vivez. refusai je catégoriquement
-Oserais tu refuser un cadeau à un vieux qui cherche à faire une bonne action?
Je fis non de la tête.
-Alors prends le. Un jour tu me remercieras. Juste un dernier conseil quelque soit la difficulté n'abandonne jamais. Et je t'assure qu'un jour tu surpasseras ton idole et un jour tu sauras que Allah n'éprouve que ceux qu'Il aime.Et ce jour tu reviendras me payer ce magazine me dit-il solennellement.
Tout en long de son discours je l'écoutais attentivement me demandant de quoi il pouvait bien parler et qu'est ce qui lui fait dire ces choses. Comment le savait il? Je m'apprêtais à lui poser la question lorsqu'il me dit:
-Rentre chez toi jeune fille et qu'Allah guide tes pas.
Je lui dis un merci à peine audible avant de m'en aller me posant mille et une question. Je décidai d'arrêter de cogiter lorsque j'arrivai en face de chez moi. L'emploi de cette dernière expression même n'est pas acceptable vu que j'habite dans une maison en construction qui n'est pas la nôtre. Ce bâtiment a été donné à mon frère aîné pour qu'il le garde vu que la construction était en pause. Ce dernier a obtenu du propriétaire que nous y installons des baraques pour y habiter en attendant de trouver où aller vu qu'on a été chassé de l'ancien terrain que nous occupions.Celà fait 2ans que nous y sommes maintenant. J'entrai dans la maison où je trouvais ma mère entrain de ranger sa marchandise. Elle vendait des mangues, des arachides grillées et des fruits du Saba senegalensis communément appelé Maad à la plage des Almadies vu que le terrain qu'on habite se situe dans ce quartier luxueux.
-Yaye sama nakamou yangi togg la saluai-je
-Wa mangi rangé marchandise pour souba ndax sank la gnibissi Guedj. Timis légui mou diot wayé comme que Agne bi dessone na après mom lagni réré
-D'accord je serai à l'intérieur pour lire en attendant l'heure de la prière
-T'as un problème avec les livres jeune fille t'en as encore emprunté à la bibliothèque?
-Non ce magazine m'a été offert lors de ma promenade au marché
-Je ne te demanderais pas si tu as demandé à ce qu'on te l'offre car je ne t'ai pas éduquée ainsi. Mais tu sais que je n'aime pas lorsque vous acceptez des cadeaux venant d'inconnus.
-Je sais Ma mais c'est que c'est Khady Sall motax
Elle prit le livre et lu à haute voix :
Découvrez l'histoire de Khady Sall la plus jeune entrepreneuse du Sénégal.  Celà peut paraître étonnant mais oui ma mère savait lire. Elle a fait les bancs, elle n'a juste pas continué mais au moins son bfem lui a permis de pouvoir travailler en tant que bonne chez les blancs.
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Le Chemin Vers Le BonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant