Chapitre 40

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Je suis réveillée par une main me secouant fermement l'épaule. J'ouvre les yeux tant bien que mal, aveuglée par la lumière qui passe à travers les fenêtres. Il me faut quelques secondes pour me rappeler où je suis et une voix que je ne connais pas bourdonne à mes oreilles.

Mademoiselle ! Le train est arrivé au terminal.

Je me relève et regarde la femme devant moi. Elle est grande et élancée, des cheveux roux tombe sur ses épaules et ses yeux bleus me fixe.

Nous sommes à Sapporo ? Demande-je encore la tête dans le brouillard.

Elle hoche la tête et m'aide à me relever de mon siège.

Merci beaucoup ! Dis-je à son intention.

Elle me sourit amicalement et je pars armée de ma valise. Je descends rapidement du train et rejoins le bâtiment. Contrairement à hier soir, la gare est remplie de personnes marchant dans tous les sens plus ou moins pressées. Je suis encore dans le brouillard donc je décide de m'arrêter boire un café avant de rentrer.
Est-ce que j'essaie de repousser le moment où je verrais Louis ? Peut-être !
Mais je n'y accorde pas plus d'importance que ça, je mets dans un coin de ma tête tous les scénarios que mon cerveau prend un malin plaisir à imaginer pour me faire paniquer et me place dans la file d'attente d'un petit café. Il n'y a que quelques personnes devant moi, je devrais être en possession de mon élixir très vite.
Je commande un long café noir à la serveuse face à moi qui fixe mes cheveux un peu trop longuement. Je passe mes mains sur ma tête pour essayer de les discipliner mais mon geste doit amplifier la catastrophe puisque la serveuse émet un petit rire.

Nuit difficile ? Demande-t-elle en me tendant mon café.

Très long voyage surtout ! Réussis-je à répondre malgré mon corps encore un peu endormi.

Je paye mon due et reprends le chemin vers ma voiture. Arrivée devant le parking immense de la gare, ma valise dans une main et le café dans l'autre, j'essaie de me rappeler où j'ai bien pu garer ma satané voiture. J'étais tellement stressée que je n'ai même pas pris le temps de mémoriser le numéro de la place.
Je ère dans les allées du parking telle une âme en peine et affiche un grand sourire quand je crois reconnaître ma voiture au fond de l'allée. J'accours dans sa direction et affiche un air heureux quand je remarque le petit sapin qui est pendu au rétroviseur. C'est bien ma petite voiture, mon petit bébé m'a tellement manqué !
Sans perdre plus de temps, je jette ma valise sur le siège arrière et m'installe derrière le volant. Je prends le temps de boire quelques gorgées de mon café avant de démarrer. Je sors du parking et pars direction chez moi.
Durant le trajet, la boule au ventre que j'essaie d'oublier depuis ce matin n'a pas cessé de grossir, proportionnellement à mon stress. Mes mains sont devenues moites autour du volant quand je me gare devant le grand immeuble. Je remarque la voiture de Louis, toujours à la même place que d'habitude. J'espère qu'il n'a pas pris un jour de congé, juste pour qu'on puisse parler. Sinon, ça veut dire que c'est vraiment la crise !
Je sors la valise du véhicule et jette mon sac sur mon épaule. Je ressuis mes mains moites sur mon jogging et pars d'un pas décidé vers l'appartement.
Quand faut y aller...

J'ouvre la porte de mon appartement et tombe nez à nez avec le cadre de Tokyo. Il n'a pas enlevé mes décorations, c'est déjà ça !
Je rejoins le salon et remarque Louis assis sur le canapé, la mine sombre. Il n'a même pas pris la peine d'allumer la télé. Il regarde devant lui, accaparé par ses pensées. Il ne semble même pas remarquer ma présence.
Je me racle la gorge et mon copain décide enfin de sortir de sa torpeur. Il pose un regard soulagé sur moi, mélangé à de la colère ou de la déception. Je ne sais pas comment interpréter son regard. Je reste plantée là, debout en plein milieu du salon et attendant sagement ce qui va me tomber dessus.

DRAKEN X OC : Je t'aime encore...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant