Fiction OrelxGringe - Flic.

Partie 1 - L'arrivée.

« Et voilà, ma biche ! Bienvenue dans ton nouveau chez toi, c'est nous ta nouvelle famille maintenant ! »

Guillaume haussa un sourcil et regarda d'un air perplexe l'énergumène qu'il avait devant lui. Celui-ci n'avait pas arrêté de parler une seule seconde depuis qu'ils s'étaient serrés la main en se rencontrant pour la première fois vingt minutes plus tôt et maintenant, il l'appelait ma biche ? Celui-ci lui avait fait faire un tour du petit commissariat de police avant de l'amener dans une grande salle avec plein de bureaux et il balaya cette dernière du regard, observant les personnes qui s'y trouvaient. Un grand blond, un costaud noir, un longiligne aux cheveux marron clair, un mingralet aux cheveux noir et mi-longs et eux deux. Tous le regardaient d'un air curieux, comme s'il était une bête de foire, et il détestait ça. Il allait tuer le mec au chignon poivre et sel qu'il avait à ses côtés.

« T'inquiète, il est pas drogué, il est toujours comme ça. Je sais pas pourquoi ils lui ont demandé à lui de te faire faire le tour du propriétaire, dit le garçon en blond en s'avançant vers lui et il le vit lui tendre la main pour le saluer. Moi, c'est Matthieu. Enchanté.

— En-Enchanté, Guillaume. Guillaume Tranchant, se présenta-t-il à son tour et le garçon blond lui décocha un petit sourire, qui lui fit se demander s'il était en train de se moquer de lui.

— Oui, je sais. On te connaît, ta légende te précède, tu sais.

— A-Ah bon ? bafouilla-t-il, gêné qu'on ait entendu parler de lui jusqu'à ce petit bled perdu au fin fond de la campagne normande et il vit le garçon noir se lever de sa chaise pour venir le saluer à son tour.

— Ouais, Guillaume Tranchant, qui ne rate pas une seule mission. T'es une sorte de héros, dis-moi, à Paris. Pourquoi ils t'ont envoyé dans ce trou ? Ils ont plus besoin de toi là-bas qu'ici, non ? »

Il haussa les épaules, ne comptant pas répondre à cette question, et il entendit alors le garçon au chignon s'exclamer à ses côtés, le faisant sursauter de peur.

« Quoi ?! Qu'est-ce que tu insinues, Matthieu ? Que je ne suis pas assez bien pour faire visiter les lieux au nouveau ?

— Mais non, mais non, Claude... sourit Matthieu à son ami et il le vit amener ses mains devant son torse, tentant ainsi de le calmer.

— Juste que t'es pas la personne idéale, quoi, renchérit l'autre garçon aux côtés de Matthieu et il vit Claude se tourner vers lui, les sourcils froncés et un faux air énervé sur le visage.

— Quoi ? Toi aussi tu vas pas t'y mettre, Ablaye, hein ?! Je suis plus que compétent, je peux vous assurer. Plus que vous tous même...! »

Il regardait la scène un peu perdu, se demandant comment c'était possible qu'un poste de commissariat soit autant en bordel quand il vit du coin de l'œil l'un des deux autres garçons se lever à son tour pour s'avancer vers eux. Ce cirque n'allait donc jamais finir.

« Claude, arrête de faire l'idiot un peu, tu veux ? Ce que les gars voulaient sûrement dire, c'est que t'es le plus à même de faire peur à notre invité. Et je pense... que c'est réussi. On dirait qu'il se demande dans quelle maison de fou il est tombé. N'est-ce pas ? »

Il se tourna vers le garçon aux cheveux noirs qui s'était adressé à lui et il le vit lui offrir un petit sourire qui, étrangement, fit rater un battement à son cœur dans sa poitrine. Celui-ci avait les cheveux mi-longs, ramenés en une petite couette qui pendait au-dessus de ses épaules, et il aperçut une mèche blanche dans ces derniers, coincée dans son élastique. Il avait les traits fins et de grands yeux marron foncé qui ne semblaient jamais avoir vu la moindre horreur tant il pouvait y lire toute la bienveillance du monde à l'intérieur. En un mot... il était atypique. Il n'eut pas le temps de répondre que Claude sauta littéralement sur le garçon et le prit dans ses bras, lui arrachant un petit cri de surprise avant qu'il ne l'entende rire :

« Claude...!

— Tu m'as vraiment traité d'idiot, Aurél ? Vraiment, tu es sûr que tu veux maintenir tes propos ?

— Arrête, tu sais que c'est affectueux dans ma bouche et que je ne le pense pas vraiment... rit doucement Aurél et il le vit un instant se débattre face à l'autre garçon qui tentait de le prendre dans ses bras avant de capituler. Claude, qu'est-ce qu'on avait dit... »

Celui-ci haussa les épaules, ne répondant rien, et il vit le garçon aux cheveux noir poser doucement ses mains sur le dos de l'autre garçon avant de poser son visage par-dessus son épaule doucement. Puis, celui-ci ouvrit les yeux et lui offrit un petit sourire embarrassé qui fit faire une embardée à son cœur. Bordel, mais c'était quoi le problème avec ce mec ?

« Bon ben, bienvenue, hein. Tu vas vite t'habituer à la folie ambiante, tu vas voir ! Alors fais comme chez toi. »

Il se tourna vers la personne qui lui avait dit ça de l'autre côté de la pièce et vit le garçon brun lui faire un signe de la main pour le saluer, toujours assis à son bureau. Non mais où c'est qu'il était tombé là ?