Partie 7 - La gaffe.

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Une semaine plus tard.

« Ça ne te dérange pas, tu es sûr ? »

Il leva la tête de son menu en entendant Aurélien lui demander ça et lui jeta un regard étonné, légèrement confus.

« De quoi ? De manger là plutôt que dans la voiture ? Je t'ai déjà dit que non, c'est cool. »

Le plus jeune hocha la tête avant de baisser cette dernière et il se demanda s'il n'avait pas été un peu trop tranchant dans ses mots, ou son intonation, encore une fois. Mais c'était dur, il avait du mal à paraître agréable même quand il le souhaitait vraiment.

« J'ai une question pour toi, d'ailleurs, dit-il en ne le lâchant pas du regard et Aurélien releva la tête à ça.

— Une question ? Qu'est-ce que c'est ?

— À propos d'Arthur. Et toi, dit-il d'un air détaché et il vit Aurélien froncer légèrement les sourcils, semblant se demander de quoi il voulait lui parler à propos d'eux. T'es amoureux de lui, n'est-ce pas ?

— Co-Comment tu es au courant ? bégaya le plus jeune et il le vit faire un petit mouvement de recul sur sa chaise en face de lui.

— Peu importe, répondit-il en haussant les épaules. J'ai simplement remarqué en t'observant cette semaine. »

Le plus jeune resta silencieux un long moment, le regardant d'un air un petit peu effrayé, et il se demanda s'il était en train de penser à la raison pour laquelle il avait failli être mis à pieds.

« C'est... C'est vrai... Je suis... amoureux de lui, avoua Aurélien d'une petite voix hésitante. Mais... Arthur n'est pas au courant. Il est en couple d'ailleurs, alors je préfère qu'il ne l'apprenne pas. Est-ce que... Est-ce que tu penses que c'est possible ?

— De ?

— Que tu ne lui en parles pas... Et puis... si ça te dérange... je peux m'arranger pour que ça soit lui qui se mette en binôme avec toi. Y'a pas de problème...

— Quoi ? Mais de quoi tu parles ? dit-il, confus, en fronçant les sourcils avant de comprendre où c'est qu'il voulait en venir par là. Putain, mais... Je ne suis pas homophobe, bordel. »

Aurélien sursauta lorsqu'il dit ça et il pensa alors à ce que lui avait dit Matthieu sur lui une semaine plus tôt : Il appréhendait tellement ton arrivée avec toutes ces rumeurs qu'il ne sait pas vraiment quoi penser de toi. Est-ce qu'Aurélien avait peur de lui à cause de ces rumeurs à la con ? Et si oui, pourquoi l'avait-on mis en binôme avec lui alors ? 

« Je... Je ne sais pas... bégaya Aurélien qui paraissait un petit peu effrayé. Mais... si ça te dérange... tu peux demander à changer de binôme. Je comprendrais, hein...

— Écoute, c'est ridicule parce que je ne le suis pas, ok ? Alors maintenant, on arrête d'en parler. C'est juste des cons ceux qui ont compris ça. C'était un putain de malentendu et je me suis emporté, c'est tout. Maintenant, on commande et on n'en parle plus. Et t'as pas à t'inquiéter, je vais pas aller raconter à Arthur que t'as un crush sur lui, surtout s'il est marié, hein. En plus, ça te sert à rien de lui faire les yeux doux, y'a plein d'autres poissons dans la mer. Et qui t'aiment, eux. Rien que dans ce commissariat, tu sais. »

Il se stoppa en entendant ce qu'il venait de dire et il vit le plus jeune écarquiller les yeux de surprise :

« Qu-Quoi...? De quoi tu parles ? »

Il s'insulta mentalement et se tourna sur sa chaise pour faire signe à la serveuse et lui faire ainsi comprendre qu'ils aimeraient passer commande.

« J'ai dit On n'en parle plus. Ça m'a échappé, j'ai pas le droit d'en dire plus.

— Mais...

— Non. Stop. »

Il plongea son regard dans celui d'Aurélien en disant cela, se retournant brusquement, et il le vit sursauter sur sa chaise. Il avait vraiment peur de lui. Il le vit lui lancer un regard larmoyant et il secoua la tête avant de se tourner de nouveau vers la serveuse qui se dirigeait à présent vers leur table. Il avait clairement déconné là, ça allait être compliqué de se rattraper.

***

Quand ils étaient rentrés au commissariat, Aurélien s'était élancé vers Claude pour lui faire un gros câlin et il était resté bouche-bée dans l'entre bâillement de la porte. Il avait vu Claude pousser un petit cri de surprise avant de rire et d'enlacer fortement le plus jeune, puis ce dernier avait semblé se rendre compte de sa présence car il l'avait vu se tourner vers lui, Aurélien toujours dans ses bras, et lui lancer un regard étonné. Avant de lui offrir un large sourire, auquel il avait répondu d'un air un peu incertain en lui faisant un signe de la main pour le saluer. Il était ensuite allé chercher ses affaires pour rentrer chez lui et juste avant de passer la porte du commissariat, il avait croisé le regard d'Aurélien. Celui-ci l'avait fixé un long moment sans rien dire, puis s'était tourné vers Claude à nouveau pour se blottir un peu plus contre lui et brisant ainsi le contact entre eux. Aurélien ne lui avait quasiment pas adressé la parole pendant leur ronde de l'après-midi après le repas et il se dit en soupirant qu'il devait encore lui faire la gueule. 99% du temps, y'a pas de personne plus agréable au monde, mais il suffit que tu dises un seul truc de travers et il se vexe et va te faire le traitement du silence jusqu'à ce que tu comprennes que tu as merdé. Les mots de Matthieu de sa première journée résonna alors en lui et il se passa une main sur le visage, irrité. Putain, c'était pas possible.

Fiction OrelxGringe - Flic. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant