Fiction OrelxGringe - Flic.

Partie 2 - La clope.

« Besoin d'une ? »

Il se tourna vers la personne qui lui avait adressé la parole et vit le garçon brun s'approcher de lui, un sourire compatissant sur les lèvres. Il se redressa sur le banc en se demandant de quoi il voulait parler avant d'apercevoir le paquet de cigarettes qu'il tenait dans ses mains.

« T'as l'air d'avoir besoin de fumer une clope, dit le garçon en en sortant une du paquet et il lui fit un signe de la main pour refuser.

— Non merci, je ne fume pas.

— Ah oui. C'est vrai. »

Il le regarda s'asseoir à ses côtés et ranger la clope dans le paquet avant de remettre celui-ci dans la poche de son pantalon avant de tilter ce qu'il venait de dire.

« C'est vrai ? Parce que tu savais que je ne fumais pas ? Comment tu peux être au courant ? »

Le garçon brun lui lança un regard surpris avant qu'il ne le voie secouer la tête et se pincer le nez d'un air irrité.

« Punaise, je suis vraiment bête.

— Comment ça ? Pourquoi tu dis ça ? insista-t-il en voyant qu'il semblait s'insulter mentalement et celui-ci exhala alors un petit rire.

— Tu vois, comme Matthieu a dit un peu plus tôt, ta légende te précède. Ça, et le papier que l'on a tous reçu expliquant ton arrivée prochaine chez nous en tout cas. Alors les gars ont voulu se renseigner un peu sur toi, sur internet. Ton Facebook, tout ça. Mais t'as vraiment aucun réseau, mec ? lui demanda le garçon d'un air incrédule, un petit sourire sur les lèvres, et il secoua la tête. Ça nous a donné du fil à retordre, mais on voulait vraiment savoir qui on allait accueillir parmi nous, tu vois ? Alors on est allés se renseigner auprès de ton ancien commissariat et tes collègues. C'était bon enfant, rien de méchant, juste pour voir quel type de personne tu étais, expliqua le garçon en le voyant faire les gros yeux avant de lui jeter un regard soucieux. T'as vraiment failli être mis à pieds ?

— Ouais, mais la raison ne vous regarde pas. J'ai seulement fait mon boulot.

— Ok, ok, je compte pas insister, hein. Mais du coup... on a préféré te mettre avec Aurél. Aurélien, rectifia le garçon en se disant sûrement qu'il ne savait pas qui c'était encore. Celui que Claude a pris dans ses bras tout à l'heure. Ils sont toujours comme ça tous, et Aurél c'est le plus... Comment dire... fleur bleue... de la bande...? Alors on a pensé que te mettre en binôme avec lui pourrait te faire du bien ? Vu qu'il se passe jamais rien ici, autant travailler sur ce caractère, hein ? »

Le garçon rigola et il fronça les sourcils, pas amusé du tout quant à lui. Est-ce qu'il voulait lui dire par là qu'il avait un caractère de merde ? Est-ce que c'était ses anciens collègues qui leur avaient dit ça ?

« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? demanda-t-il, un petit peu irrité , et le garçon arrêta de rire en voyant qu'il l'avait mis en colère.

— Non, ne le prends pas mal. Je voulais simplement dire par là... Qu'ici c'est calme, tu vois, alors tu pourrais apprendre à te poser. Ne pas toujours être sur le qui vive et profiter de tes journées...

— Et pourquoi j'ai besoin d'être avec Aurélien pour ça ? Et pas quelqu'un d'autre ? dit-il en fronçant les sourcils et Arthur fronça les sourcils de même, ne semblant pas comprendre ce qu'il avait.

— On est tous en binôme durant la journée et... comme c'est le plus calme d'entre nous, on s'est dit que ce serait le mieux...

— Le mieux pour quoi ? T'es sûr que mes collègues ne vous ont pas dit pourquoi on voulait me mettre à pieds ?

— Hein ? Non, pas du tout, je te jure... dit le garçon en écarquillant les yeux, semblant se rendre compte qu'il venait de le mettre en colère. En vrai, c'est beaucoup plus idiot que ça. Comme Matthieu et Ablaye sont toujours en binôme, on s'est demandé qui d'Aurél, Claude ou moi irait en binôme avec toi. Et comme Claude perd toujours sa concentration en présence d'Aurél et qu'on s'est dit que... enfin, vu vos tempéraments relativement différents, il valait mieux mettre Aurél que lui avec toi...

— Ouais, j'ai compris, va. Personne voulait venir avec moi ou quoi ? Et puis pourquoi travailler en binôme ? S'il ne se passe jamais rien ici.

— Mais non, je viens de t'expliquer... balbutia le garçon, ne semblant pas comprendre son énervement. Pour la sécurité, on sait jamais. Bon tu sais quoi ? Oublie. On va bientôt partir faire des rondes en voiture, comme ça on pourra aller s'acheter à manger aussi. Tu pars avec Aurél ?

— Ben oui, du coup, répondit-il un peu trop sèchement à la mention de l'autre garçon et il vit le brun lui jeter un regard surpris. Vu que c'est mon binôme. On ira manger ensemble. Et toi d'ailleurs, comment tu t'appelles ?

— Moi c'est Arthur. Et tu devrais me souhaiter bonne chance pour avoir à supporter Claude pendant le déjeuner. »

Il exhala un rire malgré lui en pensant à l'énergumène de tout à l'heure et se dit qu'en effet, il allait sûrement avoir besoin de chance. Mais surtout de nerfs en acier. Et lui, sûrement pareil. Lui qui détestait les personnes fleur bleue et trop gentilles, ça tombait bien.