« Mm... Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? »
Il se tourna vers l'autre garçon en le sentant l'observer alors qu'il mangeait son sandwich comme un forcené qui n'avait pas mangé depuis une semaine. Aurélien, lui, tenait proprement son sandwich dans ses deux mains bien posées sur ses genoux et semblait attendre quelque chose.
« Quoi ? Tu voulais qu'on dise bon appétit avant de commencer ? lui demanda-t-il d'un air moqueur et Aurélien haussa les sourcils avant de secouer la tête.
— N-Non, bien sûr que non... Mais... t'as vraiment l'air affamé.
— Mm ouais. T'as jamais vu un type qui a faim ou quoi, dis-moi ? dit-il d'un air moqueur encore une fois et il vit Aurélien tressaillir à ses côtés dans la voiture.
— Ça fait longtemps que tu n'as pas mangé ? lui demanda Aurélien en ignorant sa fausse question et il haussa un sourcil, étonné de cette demande. Tu es arrivé ce matin-même de Paris, non ?
— Ouais, pas eu le temps de petit déjeuner.
— Je vois... Tu es parti tôt ? Paris est à quoi... deux heures de train ? Et si tu as dû passer dans ta nouvelle maison avant... »
Il observa le plus jeune d'un air confus, se demandant combien de questions il allait encore lui poser, et il vit le moment où ce dernier sembla réaliser que ça l'ennuyait.
« Ah, ex-excuse-moi... Je parle trop, dit Aurélien en se passant une main derrière la nuque, sous sa queue de cheval, et il se demanda si sa vie l'intéressait autant que ça pour de vrai ou s'il parlait pour passer seulement le temps. J'ai pas l'habitude... Normalement, je suis souvent avec Claude et c'est un grand bavard, tu sais... Alors... »
Voilà.
« Alors t'essaies de meubler le silence, dit-il simplement et Aurélien lui jeta un regard étonné avant de baisser légèrement la tête, comme si sa phrase venait de le rendre triste. T'as pas à le faire, t'inquiète. Le silence ça me va très bien à moi aussi. De plus, faut qu'on reste concentrés, hein. On bosse là. »
Il vit le plus jeune lui lancer un regard hésitant quand il dit ça, mais celui-ci ne répondit rien et se contenta de hocher la tête. Allons bon, est-ce qu'il faisait la tête maintenant ? Ils étaient pas là pour discuter, mais pour travailler. Discuter, ça pouvait attendre.
***
« Ah, Guillaume ! On s'est dit qu'on pourrait aller au bar ce soir pour ton premier jour parmi nous, qu'est-ce que t'en penses ? »
Il s'arrêta dans l'entre bâillement de la porte du commissariat en entendant Claude lui dire ça quand il entra dans le bâtiment à 16h. Aurélien et lui rentraient tout juste après avoir fait un tour dans le village et un peu aux alentours et il jeta un œil à l'horloge qui était présente sur un des murs de la pièce.
« Au bar ?
— Oui, au village. Aurél, tu lui as pas dit ? dit l'homme au chignon en se tournant vers Aurélien qui entrait à sa suite dans le bâtiment et il se décala pour le laisser passer.
— Dit quoi, Claude ?
— Le bar. On en avait parlé ce matin pourtant.
— Ah oui... Ça m'est passé par la tête, désolé. Mais demande-lui, Claude, répondit Aurélien en souriant d'un air fatigué à son ami et il plissa les yeux d'un air confus en le voyant s'éloigner sans attendre que Claude ne lui repose la question.
— Je peux pas ce soir, dit-il alors précipitamment et il vit Aurélien s'arrêter au milieu de la pièce à ça. Faut encore que je range ma nouvelle maison. Tout ça... »
Aurélien resta immobile sans rien dire un long moment avant qu'il ne le voie se tourner légèrement dans sa direction pour le regarder, puis une seconde plus tard il se remit en marche vers son casier pour aller chercher ses affaires. Mais qu'est-ce qu'il avait, bon sang ?
« Sérieux ? T'es sûr ? C'est dommage, t'en as qu'une de première journée, dit Claude qui ne semblait pas s'être aperçu de l'attitude du plus jeune. Puis il est que 16h, t'as toute l'après-midi pour défaire tes affaires jusqu'à ce soir, hein.
— J'aime pas trop sortir après le travail. Puis justement. Il n'est que 16h. On a vraiment fini de travailler là ? grommela-t-il avant de se passer une main sur le visage, fatigué de n'avoir rien foutu de la journée.
— Ben... ouais. C'est un petit village ici, hein. Tu t'attendais à quoi ? Qu'on bosse jusqu'à minuit tous les soirs ? »
Il grogna de frustration et se pinça le nez avant de faire un geste dans les airs à l'attention de Claude, lui signifiant de laisser tomber :
« Ok, ben je rentre chez moi. À demain, Claude. »
Il se dirigea vers la pièce commune – sorte de quartier général – et fut surpris d'entendre une voix appeler le plus jeune à l'intérieur. Quand il ouvrit la porte, il faillit lui rentrer dedans car Aurélien semblait sur le point de s'en aller et celui-ci lui jeta un regard surpris avant de tourner vivement la tête, comme s'il ne voulait pas qu'il le regarde.
« Aurél, attends...! Laisse au moins Arthur te ramener, il arrive, il est allé chercher ses affaires là, vit-il Matthieu dire au plus jeune en les rejoignant près de la porte et il entendit alors Claude passer cette dernière dans son dos.
— Tu pars déjà, ma perle ? l'entendit-il dire à Aurélien en s'approchant de lui et il sentit sa mâchoire se serrer bien malgré lui à ce surnom. Tu viens ce soir quand même, hein ? On va pas gâcher une si belle soirée à ruminer tout seul chacun chez soi, hein ?
— Non, Claude, bien sûr que non, répondit dans un sourire Aurélien et il le vit alors se pencher vers le plus grand pour déposer un baiser sur sa joue. À ce soir, et fais-toi beau, hein.
— Toujours pour toi, Aurél, tu le sais bien. »
Ce dernier rit doucement avant de se redresser et il le vit lui adresser un petit regard hésitant avant qu'il ne le voie hocher doucement la tête pour lui dire au revoir. À ce moment-là, Arthur arriva à son tour près d'eux et salua ses amis avant de leur dire à ce soir et d'entraîner Aurélien avec lui en posant sa main sur le haut de son dos. Il les suivit du regard alors qu'ils s'en allaient, les yeux rivés sur cette main posée sur le dos d'Aurélien sous ses cheveux qui était à présent détachés, et eut l'impression de sentir son estomac se tordre à cette vision. C'était quoi son problème, putain ?
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Fiction OrelxGringe - Flic.
FanficGuillaume est muté dans une nouvelle ville pour faire son boulot de policier. Une ville ? Plutôt un village. Et pour quelqu'un comme lui qui aime quand tout roule à la perfection, il va bientôt se rendre compte que ce n'est pas ici qu'il va la trouv...