MIDDLE OF THE NIGHT ou quand Chloé Styles dissimule un secret inavouable au comte Phantomhive et à son envoûtant majordome démoniaque. Une aventure vertigineuse attend le trio improbable : un comte déterminé, un majordome redoutable, et une jeune fe...
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SEBASTIAN
16:00
LA SOIRÉE AVANÇAIT et le manoir Phantomhive résonnait des murmures de la neige tombante et du crépitement apaisant du feu dans l'atelier. Je restai un moment dans l'ombre, observant Chloé et Nina avec une concentration que peu d'humains pouvaient comprendre. Mon rôle en tant que majordome et protecteur de mon jeune maître nécessitait une vigilance constante, et ce soir, cette vigilance était d'autant plus cruciale. Ciel avait quitté l'atelier pour se retirer dans son bureau pendant les essayages de Chloé, laissant Chloé et moi seuls avec Nina. Le regard perçant de Nina continuait de m'irriter, comme une épine enfoncée dans ma chair. Elle savait exactement comment manipuler les situations pour son propre amusement, et ce jeu d'esprit était loin d'être nouveau pour moi. Mais avec Chloé impliquée, les enjeux étaient plus élevés. Je surveillais Chloé tout en prétendant examiner les robes éparses dans la pièce. Elle semblait absorbée par la robe qu'elle avait enfilée, se tournant et se retournant devant le miroir pour admirer son reflet. Chaque mouvement était à la fois gracieux et calculé, comme si elle cherchait à évaluer l'impact de cette tenue sur ceux qui l'entouraient. Nina, perchée sur un tabouret en velours, sirotait une coupe de champagne avec une nonchalance calculée. Son regard, aussi tranchant que le cristal de son verre, ne quittait pas Chloé.
— Tu sembles absorbée par ton reflet, Chloé, lança Nina, la voix mielleuse. Peut-être que cette robe révèle plus de toi-même que tu ne le souhaiterais.
Je laissai échapper un sourire poli, maîtrisant la montée d'une irritation que je ne voulais pas montrer. La manière dont Nina parlait de Chloé m'inquiétait, et je savais que je devais rester prudent.
— Chloé semble ravissante dans cette tenue, Nina. Ce n'est pas le vêtement qui révèle quoi que ce soit, mais la manière dont il est porté.
Chloé tourna la tête vers moi, un sourire en coin, ses yeux brillant d'une lueur amusée. Elle savait que Nina essayait de semer la discorde, et son calme apparent était une stratégie pour désarmer toute tentative de provocation.
— Vous savez, Sebastian, reprit Nina en feignant l'innocence, je me demande parfois combien de temps vous pouvez encore maintenir ce masque de perfection. Après tout, même les meilleurs serviteurs ont leurs faiblesses. — Peut-être que vous êtes la seule à vouloir croire à cette faiblesse, répondis-je doucement, mes yeux fixant les siens avec une intensité calculée. Mais ne vous méprenez pas, Nina, je suis toujours vigilant.
La pièce sembla se resserrer autour de nous, l'atmosphère chargée de la tension entre nos mots. Les bougies vacillaient légèrement, projetant des ombres dansantes sur les murs, comme pour accentuer le jeu de lumière et de ténèbres qui se déroulait entre nous. Chloé fit un dernier tour devant le miroir, puis se tourna vers moi, une expression à la fois satisfaite et mystérieuse sur le visage. Elle se dirigea vers le paravent et en ressortit avec une autre tenue, une robe de soie bleu nuit, plus discrète mais non moins élégante. La robe semblait parfaitement adaptée à son teint et à son style, offrant un contraste apaisant avec l'exubérance des créations de Nina.
— Que pensez-vous de celle-ci ? demanda Chloé, en posant la robe devant elle comme une étoffe précieuse.
Je m'approchai pour examiner la nouvelle robe, mes doigts effleurant le tissu délicat. La couleur bleu nuit était profonde et envoûtante, reflétant un sentiment de mystère et de sophistication. Je levai les yeux vers Chloé, mon regard se mêlant d'appréciation et de curiosité.
— Cette robe est tout à fait appropriée, Chloé. Elle met en valeur votre élégance naturelle sans en faire trop.
Nina, observant notre échange avec une expression mitigée entre surprise et agacement, se leva avec une lenteur calculée. Elle s'approcha de Chloé, un sourire forcé sur les lèvres.
— Il semble que tu es trouvé ton coup de cœur, Chloé. Mais n'oublie pas que chaque vêtement a son propre prix. Et dans notre monde, les prix ne se mesurent pas toujours en argent.
Il y avait quelque chose dans ses paroles qui me fit frémir. Une menace voilée, un avertissement, ou simplement une provocation ? Quoi qu'il en soit, je ne pouvais laisser passer ce défi.
— Nous devons tous être conscients des implications de nos choix, Nina, répliquai-je d'un ton grave. Chaque action a ses conséquences.
Chloé, captant la teneur de la conversation, se dirigea vers moi, la main posée sur mon bras dans un geste réconfortant. Ses yeux cherchaient les miens, semblant chercher un soutien silencieux. Le simple contact de sa main, même léger, accentuait le lien qui nous unissait.
— Tu as raison, Sebastian. Et parfois, il vaut mieux choisir la prudence plutôt que de se laisser emporter par le défi.
Je hochai la tête, satisfait de sa réponse, même si la tension restait palpable. Il ne restait que les essayages du jeune-maître. Je le cherchais dans son bureau et on revenait quelques minutes après dans l'atelier de Nina qui était maintenant un tourbillon d'activité. La neige continuait de tomber doucement à l'extérieur, mais à l'intérieur, l'ambiance était électrique avec les préparatifs pour l'anniversaire de Ciel. Le comte devait essayer plusieurs tenues pour l'occasion, ce qui ajoutait une touche de nervosité et de concentration à l'atmosphère. Nina, toujours aussi exubérante, se déplaçait avec une grâce théâtrale, dépliant tissus et accessoires avec une précision presque cérémoniale. Chloé, déjà vêtue de la robe bleue nuit que j'avais complimentée, était devenue une spectatrice attentive, ses yeux brillants de curiosité et d'anticipation.
— Cher comte, vous devriez vraiment essayer cette veste en velours pour l'occasion. Elle vous donnera un air distingué et raffiné, comme il se doit pour votre anniversaire, proposa Nina en dévoilant un vêtement sombre orné de broderies argentées.
Le jeune-maître acquiesça d'un signe de tête, affichant une impatience qu'il s'efforçait de dissimuler. Il se dirigea vers le paravent pour changer de tenue, me lançant un regard plein de sous-entendus avant de disparaître derrière le tissu.
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