❝Though we don't share the same blood
You're my brother and I love you
That's the truth❞
l'oxymore des pupilles maudites (partie 4.2)
LES COULEURS CHAUDES DES LAMPES SE PROJETAIENT DANS LA PETITE PIÈCE, pourtant c'était l'enfant qui brillait le plus. Shisui ne l'avait jamais vu autant sourire avant, il avait l'impression d'être plongé dans un champ de lumière, alors que les rayons de l'astre de feu effleuraient son épiderme. Le garçon ne pouvait abandonner son rictus, son visage semblait figé dans une joie incomparable, comme jamais auparavant. Le jeune homme ne put empêcher ses propres lèvres de se courber, comblé par les sentiments heureux de l'enfant. Ses petites joues étaient teintées d'un léger rose alors que dans ses yeux, brillant, il pouvait y voir tout l'amour et l'affection que Naruto ne parvenait jamais véritablement à cacher.
Les vêtements encore saupoudrés de farine, les cheveux en bataille, le jeune blond se mit à rire sans raison valable. Il dissimulait ses larmes de joie avec son rire innocent, sa minuscule voix angélique s'élevant dans la cuisine. L'odeur sucrée du chocolat titillait les sens de Shisui tandis qu'il décoiffait légèrement les cheveux dorés du plus jeune. Ils n'étaient que deux, pas de famille et d'amis pour célébrer leur naissance, mais il savait que c'était plus que suffisant. Ils n'avaient besoin que d'un peu de farine, de lumières jaune et rouge défaillantes ainsi que la présence de l'un et de l'autre. Si le monde ne voulait pas fêter l'anniversaire du soleil lui-même, Shisui le ferait, et il ferait tout pour garder ce sourire intact. Peu importe le prix à payer pour cela.
La cuisine était dans un état convenable, mais il ne pouvait guère ignorer que leur vêtement était sans doute en ruine. Le jeune homme secoua doucement la tête, vérifiant leur pâtisserie au four puis plongea son regard dans celui de Naruto ; son rire s'étant fané dans un silence confortable :
— Il serait peut-être temps d'aller enlever toute cette farine, dit-il en décoiffant encore une fois les cheveux de Naruto, tu ne crois pas ?
— Mais, on doit manger le gâteau et avoir des cadeaux, non-ttebayo ?
La mine perplexe du petit garçon l'aurait fait sourire dans une autre situation, mais, en le voyant tripoter l'ourlet de son t-shirt alors qu'il n'osait guère l'observer dans les yeux, le rictus aurait du mal à naître sur ses lèvres. L'enfant agissait toujours comme s'il allait se faire réprimander à chaque mot murmuré, son regard possédait constamment une certaine peur que Shisui détestait. Il avait le même regard que lui au moment où il était plus petit, lorsqu'à chaque fois que le nom de son clan et ses pouvoirs étaient mentionnés, le jeune homme sentait un nœud énorme se former dans sa gorge, la pression amenée par une chose qu'il ne pouvait pas comprendre à l'époque. Il ne souhaitait pas laisser ses yeux briller de cette manière, Naruto ne méritait pas de vivre cette même angoisse, cette peur qui l'empêchait de vivre comme il le désirait au fond de lui :
— On peut ouvrir les cadeaux comme ça, si tu veux, Naruto, répondit Shisui avec un sourire rassurant, mais je pense que ce serait mieux d'être tout beau et tout propre pour le faire.
L'enfant réfléchit, son regard tournait vers le sien avant de hocher timidement la tête. En le prenant dans une étreinte, il pouvait éprouver toute la vulnérabilité de ce petit être. Maintenu dans ses bras, la sensation de ses os sous ses vêtements amples, l'Uchiha pouvait sentir la maigreur de ce minuscule être, la force qu'il ne possédait guère encore et cela remuait son estomac. Il semblait si jeune, si inoffensif, qu'il ne pouvait guère croire qu'un renard assoiffé de sang soit logé chez un être aussi petit et aimant que Naruto. La cruauté de certains hommes le dépassait, mais le sentiment de protection envers ce garçon grandit toujours un peu plus.
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Purple Rain | Recueil os (₂)
Fanfiction« Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison. Il faut demeurer entre les deux, tout près de la folie quand on rêve, tout près de la raison quand on écrit. » - André Gilde Plongée sous les gouttes froides d'auto...