POUR NE PLUS JAMAIS VOIR TES LARMES COULER (UA)
Attention : spoil Kiarosukuro
L'AMBIANCE semblait plus douce qu'elle ne l'aurait jamais voulu, les couleurs neutres des murs et la propreté du lieu ne dégageaient aucune froideur contrairement à ce que la jeune femme aurait imaginé. Les rideaux blancs flottaient grâce à la légère brise d'hiver tandis que la blonde posait délicatement sur le bureau en bois, la plaque encore brillante de son père. La lumière du soleil rendait cet insigne plus beau, plus représentative du sacrifice que son père avait fait. Enfant, elle avait toujours rêvé de rentrer dans ce bureau, de voir ce qu'il s'y trouvait, de comprendre comment son paternel résolvait ses affaires et de pouvoir s'en inspirer pour devenir la meilleure policière possible. Mais, à présent que ses bottes se retrouvaient dans cet endroit tant convoité, le nœud dans sa gorge et le tremblement de ses mains, lui hurlait presque de parti. Car finalement, il n'était plus là pour lui apprendre, plus ici pour la guider au travers de ces affaires sordides et froides, plus présent pour enfin construire le lien qu'elle avait toujours espéré. Et ce rêve de pouvoir mieux comprendre son père devenait rapidement un cauchemar qu'elle ne voulait plus absolument réaliser.
En tant que capitaine, elle n'avait plus vraiment le choix, elle se devait de résoudre cette affaire, pour amener une réponse claire à ceux qui l'attendaient, à ceux qui attendaient juste que le coupable soit enfermé. Ils n'étaient pas abondants, mais il était de son devoir de le faire. S'avançant près des nombreux cartons présents sur le sol, elle se pencha, ignorant la douleur qui s'infiltrait de son bandage devenant de plus en plus pourpre. Elle s'en occupera plus tard, pensa-t-elle, en ramassant la plus proche des boîtes. Elle paraissait récente, au vu de la date qui était écrite d'une calligraphie élégante sur le devant du carton. Ne voulant pas trop perdre de temps, elle la posa un peu plus loin, consciente qu'il ne s'agissait pas de l'objet de ses convoitises. Ses tresses lourdes contre son dos, la capitaine continuait à se frayer un chemin vers ce qu'elle désirait véritablement. Et puis, après quelques minutes de recherches, l'avant-dernier carton se profila devant ses yeux anthracite et la jolie calligraphie à l'avant — qui devait sans doute appartenir à sa mère — lui procura un véritable frisson, le dix-neuf novembre deux mille. Ses mains tremblaient encore un peu plus, et sa respiration devenant douloureuse, elle la tira doucement vers elle puis elle murmura d'une voix épaisse :
— Nous y voilà enfin, papa.
Essayant de ne pas céder à ses émotions qui tourbillonnaient dans son esprit, Hatoko prit une profonde inspiration avant de l'ouvrir. Derrière elle, une photographie la représentant des années plus tôt et souriante dans les bras de son paternel la protégeant presque de ce qu'elle pourrait découvrir dans ces archives. Attrapant le premier dossier qui lui tomba sous la main, elle eut presque le réflexe de le relâcher en voyant une écriture rouge devant elle. Elle comprenait ce que cela signifiait, même après seulement deux ans de service, elle savait que cette écriture n'était que signe d'un secret que sa brigade souhaitait bien garder. Réprimant un soupir, la jeune blonde décala une de ses tresses qui l'empêchait de voir avant de l'ouvrir délicatement. Et ce qu'elle observa lui donnait presque envie de s'arracher les cheveux. Des traits noirs, rien que des traits sombres, aucune information, aucun mot qui pourrait l'engager vers une piste, une preuve pour retrouver cet homme qui avait piégé et tué son père. Sa vision devint floue alors que son propre esprit s'insultait d'avoir été aussi naïve, son parent lui répétait toujours que la meilleure personne pour camoufler un secret était un policier. Il pouvait dissimuler des indices, mentir à ses coéquipiers sans que jamais l'un d'entre eux ne s'en rende compte. Et il ne dévoilerait aucun de ses secrets même devant la promesse d'une mort douloureuse et lente.
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Purple Rain | Recueil os (₂)
Fanfiction« Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison. Il faut demeurer entre les deux, tout près de la folie quand on rêve, tout près de la raison quand on écrit. » - André Gilde Plongée sous les gouttes froides d'auto...