acte 11. je t'aime (Boruto)

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« Ou comment un père commença véritablement à comprendre l'amour qu'un enfant pouvait transmettre à ses parents grâce à sa fille »

NARUTO déambulait dans les rues vides de Konoha, tremblant de froid essayant tant bien que mal de se réchauffer. L'adulte qu'il était ressemblait réellement à un enfant alors qu'il continuait de souffler sur ses mains rafraîchies par ces températures glaciales. Le jeune homme ne s'arrêta pas étant plus que pressé d'enfin rentrer chez lui et retrouver les bras réconfortants de son épouse. Et peut-être que cela pourrait lui faire oublier ne serait-ce qu'un peu les affreux cauchemars qui le dominaient en ce moment.

L'Hokage ne croyait pas qu'en cette nuit d'octobre, ces pénibles pensées allaient refaire surface. Il avait tout ce qu'il souhaitait : une femme merveilleuse, des enfants imprévisibles, mais adorables, était maintenant respectée par tous et son ami de toujours était à présent redevenu l'un de ses plus fidèles alliés. Alors, pourquoi songeait-il encore à ces moments horribles pour lui ? Pourquoi son cerveau n'avait-il pas la gentillesse d'effacer ces pires souvenirs de sa mémoire ? Il ne le savait pas et cela le dérangeait : il avait tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il avait tant recherché, il n'avait plus le droit de se plaindre ni de s'apitoyer sur ce passé malgré la douleur qu'il lui avait infligée.

Mais, au plus profond de son cœur, le jeune Uzumaki comprenait que ces sentiments étaient légitimes. Nonobstant le respect qu'il avait su imposer au fur et à mesure des années, malgré le fait que les enfants l'admiraient plus qu'il ne l'aurait jamais cru et le fait qu'il avait maintenant une famille qui pouvait aimer, Naruto sentait encore le regard de certains individus sur lui. Des coups d'œil discrets qu'il n'avait pas pris en compte au départ, mais qui commençaient à le peser. Car contrairement à son enfance, ceux-ci ne venaient pas de personne ne comprenant pas son vécu ni même de villageois ayant perdu leur entourage, mais bel et bien de membres du conseil, des gens qui connaissaient parfaitement quelle était son histoire.

Et les démons du passé n'étaient jamais trop loin, c'était indéniable. Devant eux, il ne disait rien, ne pleurait pas, ne se mettait pas en colère, car tous attendaient qu'Uzumaki Naruto soit le plus souriant possible, mais lorsqu'il regagnait sa maison, quand il rentrait chez lui, il laissait cours à ses émotions. Ses larmes coulaient sur ses joues hâlées tandis qu'Hinata essayait de le calmer. Elle le prenait dans ses bras sans le lâcher une seule seconde lui prouvant encore une fois qu'elle sera toujours là pour lui.

Le blond s'arrêta apercevant sa demeure au loin, tentant d'effacer ces tristes pensées, il se décida à rentrer rapidement chez lui pour ne pas mourir de froid. Naruto essaya de faire le moins de bruit en insérant sa clé sur la serrure et quelques secondes plus tard, il mit un pied dans sa petite maison. Rien de trop extravagant comme le voulait Hinata, mais un endroit chaleureux rempli d'amour comme l'avait toujours voulu Naruto. Un minuscule rictus se traça sur ses lèvres alors qu'il se déchaussa, mais en le faisant il remarqua rapidement qu'une ombre se dessinait sur le sol juste en face de lui.

De courtes mèches violettes s'échappèrent de la couverture installée sur son petit corps, ses yeux bleus étaient fermés et son visage paraissait torturé par une forme d'inquiétude. Naruto n'était pas vraiment sûr de sa dernière pensée, mais le septième Hokage semblait être surpris de voir sa fille cadette endormie sur ce sol bien trop froid. Son rôle de père prit rapidement le dessus alors qu'il s'accroupit à sa hauteur, il glissa une de ses mains dans les cheveux de sa fille en chuchotant :

— Himawari, réveille-toi.

Il répéta ça une bonne dizaine de fois avant que sa fille n'ouvre doucement les yeux plongeant son regard azur dans le sien. Un temps de flottement s'imposa entre un père et sa fille, un moment où Himawari remarqua presque immédiatement la tristesse que tentait de camoufler son père. L'enfant à cet instant précis sentit que son propre cœur venait de se casser en mille morceaux :

Purple Rain | Recueil os (₂)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant