IL ÉTAIT UN COMBATTANT. Deku luttait des vilains tous les jours même lorsque le soleil faisait ses adieux à la ville. Cependant, est-ce qu'Izuku était un guerrier lui aussi ? Il se posait cette question depuis combien de temps, il ne le savait plus. Mais à force de voir des stigmates sur ses muscles, dans son cœur, il se demandait s'il pouvait continuer à grimper sur le ring, mettre ce masque et batailler. Il savait pourquoi il était monté sur l'arène en premier lieu. Pour prouver qu'il existait, qu'il était fort et que le harcèlement qu'il avait subi n'était qu'une histoire ancienne. Il ne s'était pas rendu compte de toutes les cicatrices, que ce soit physiquement ou émotionnellement. Dans les avenues maussades de Musutafu, l'homme avait l'impression d'être plus seul au monde, encore.
Sa moto traversait les rues de la ville, il était plus de quatre heures du matin. Le soleil n'était même pas levé et la nuit était fraîche pour un mois de mai. Le boxeur sentait le poids douloureux des courbatures qui commençaient à apparaître et malgré la victoire importante qu'il venait d'avoir, il avait un goût également amer qui régnait en lui. Son visage camouflé par son casque était parsemé de petits points bleus, des ecchymoses minuscules, mais qui se rajoutaient au gonflement de sa pommette. Rien de grave, selon lui, rien qui mériterait un séjour à l'hôpital, mais il entendait déjà les plaintes de sa mère qu'il aura au téléphone lorsqu'elle l'appellera pendant la journée. Sa femme, elle, n'osera rien lui dire ayant compris depuis longtemps que cela le stressait et l'énervait plus qu'autre chose.
En pensant à elle, il accéléra, le jeune homme maîtrisait qu'elle devait certainement être en train de se reposer. Mais une partie de lui, peut-être un peu trop enthousiaste, souhaiterait qu'elle soit encore réveillée. Qu'elle puisse avoir assez d'énergie pour l'attendre comme elle le faisait avant. Mais au fond de lui, la part rationnelle de son esprit savait qu'avec les nouvelles conditions qui la touchaient, Hatoko serait sans doute déjà endormie maintenant. Qu'elle n'aurait absolument pas la force de l'attendre même s'il savait qu'elle le voudrait plus que tout. Izuku retint un soupire et continua de conduire dans les rues désertes, le bruissement de son moteur étant le seul son à des kilomètres à la ronde.
Vingt minutes plus tard, il s'arrêtait. Un bâtiment moderne se dressant devant lui. Le vert retirait son casque puis il descendit de sa moto. Il garait rapidement sa moto avant d'abandonner son casque à son emplacement. Sortant sa clé de sa poche, il ouvrait la porte d'entrée de l'immeuble puis il se dirigea vers l'élévateur. Midoriya avait déboutonné sa veste en cuir laissant apparaître son t-shirt plus large en dessous. Il retenait un bâillement alors qu'il appuyait sur la commande du quatrième étage. Pendant que l'ascenseur montait, le jeune homme répondait aux quelques messages de ses anciens camarades de lycées qui suivaient toujours ses exploits mêmes des années après. Certains n'oubliaient pas de demander des nouvelles de sa compagne comme ce garçon, Eijiro Kirishima, qu'il aimait assez bien.
Lorsqu'il referma la porte de son logement derrière lui, il fut surpris de voir la lumière de la salle de bain allumé et surtout d'entendre la voix fatiguée de sa femme résonner dans l'appartement :
— I...zu.. ku ?
Izuku enlevait sa veste précipitamment avant de se diriger vers la salle de bain. Il la trouvait assise sur le carrelage froid, ses cheveux décoiffés et le visage humide. Quand leur regard se croisa, le jeune homme savait déjà qu'elle avait dû passer une nuit horrible. Elle avait l'air épuisée, ses yeux cernés. D'une voix grave, il lui demanda directement en voulant confirmer ses doutes :
— Tu as encore eu des nausées ?
Hatoko hocha la tête, incapable de parler pour l'instant. Izuku s'assit à côté d'elle, passant son bras autour de ses épaules avant de presser ses lèvres contre sa tempe. Elle respirait un mélange de vanille et de fleurs, signe qu'elle avait sans doute lavé sa crinière blonde. Puis son autre main se posait doucement sur l'abdomen d'Hatoko. Malgré le pull qu'elle portait, qui lui appartenait d'ailleurs, le jeune homme sentait les fins contours de son ventre. Des courbes qui n'étaient pas là deux semaines auparavant, mais qu'il chérissait profondément. Ce minuscule relief sous ses doigts qui indiquaient que bientôt une troisième petite vie s'ajoutait dans leur quotidien :
— Il semble encore faire des siennes, disait-il apaisé et mesuré, mais avec une légère inquiétude que seule elle pouvait apercevoir.
Son rire était doux, et cela lui rappelait à quel point il aimait la voir rire et sourire. La jeune femme se blottit contre lui, sachant bien qu'il était aussi calme, car il était quatre heures et demie du matin. Si cette scène avait eu lieu plus tard dans la journée, elle aurait été complètement paniquée. C'était son tempérament de base, pas ce calme presque forcé :
— Il veut montrer qu'il est là, répondit-elle sa voix à peine audible, je pense qu'il tient cela de son père. Je pense que tu dois t'attendre à avoir un petit boxeur en herbe dans les prochains mois.
Un sourire se dessinait sur les lèvres d'Izuku. C'était comme un rappel de pourquoi il s'était engagé dans un métier aussi risqué qu'une carrière de boxeur. L'adulte caressait tranquillement le ventre naissant de sa femme. Elle semblait s'assoupir contre lui alors, il arrêta bientôt son mouvement imaginant que dormir par terre n'était pas la chose la plus agréable qu'il soit. Le jeune homme se leva doucement avant de tendre sa main vers elle :
— Allons nous reposer, dit-il en l'aidant à se relever, vous avez besoin de répit.
— Tu ne me racontes pas comment s'est passé ton combat ? dit-elle d'une voix légèrement fatiguée.
Le boxeur plaçait une main sur le bas de son dos la guidant vers leur chambre à coucher avant de lui répondre :
— Plus tard, répliqua le jeune homme un sourire timide aux lèvres, de toute façon il n'y a rien d'extraordinaire à raconter.
La jeune femme n'y croyait pas une seule seconde, mais décida de ne pas insister en se laissant aller vers leur chambre. Il l'adait à s'allonger, puis il allait rapidement se changer en pyjama lui-même trop fatigué pour aller manger quelque chose. Puis, il vériait, avoir éteint toutes les lumières de l'appartement avant d'aller la rejoindre dans le lit. Elle se nichait contre lui, son visage se blottissant dans le creux de son cou. Izuku rougissait légèrement en sentant son souffle régulier contre sa peau. En quelques secondes, elle dormait déjà.
Elle devait être épuisée pour laisser ses défenses tomber ainsi. Le jeune homme passait un bras autour de sa taille, protecteur et doux respirant l'odeur du shampoing de la policière. Secrètement, Izuku espérait que leur futur enfant hériterait des cheveux de Hatoko. Ces boucles serrées, blond, clair et épais étaient tellement magnifiques. Elle était de toute façon splendide, peu importait comment elle était. Malade, nauséeuse ou maquillée et apprêtée, elle était la plus belle femme qu'il n'ait jamais vue.
Elle lui rappelait toujours pourquoi il boxait. Il était un combattant quand il la regardait dans les yeux. Izuku était fort quand leur regard se croisait. Et pour leur famille ? Pour le futur enfant ? Izuku Midoriya était prêt à absolument tout pour la protéger. Cette pensée tourbillonnait dans sa tête alors qu'il posait sa main sur le ventre de Hatoko et que le sommeil le gagnait. Peu importait la fatigue, tant que c'était pour elle, il pourrait tout assumer.
╰☆╮
NDA : Bonsoir, comment allez vous ? Personnellement ça va, enfin fini mon année, mes examens donc je suis en vacances. Et malgré tout ce qui se passe dans le monde et ce que cela engendre en moi, je veux reprendre l'écriture. Et quoi de mieux que de reprendre avec mon couple favoris ? Effectivement, j'aime tellement Izuku et Hatoko, il s'agit de mon couple favoris à écrire. Le one-shot n'est pas le meilleur mais c'est juste pour remettre en scelle, donc j'espère que ça vous plait,
Bonne soirée et prenait soin de vous,
Anais ^^
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Purple Rain | Recueil os (₂)
Fanfiction« Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison. Il faut demeurer entre les deux, tout près de la folie quand on rêve, tout près de la raison quand on écrit. » - André Gilde Plongée sous les gouttes froides d'auto...