CHAPITRE 7 : Hallucination et addiction.

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— Tu en es sûre ?

Je secoue vivement la tête, sans même hésiter. Voilà déjà une semaine que je suis de retour chez Dyab. En général, je suis épuisée toute la journée alors je dors. Dyab, lui, me vire de mon lit en me traînant par les pieds.

— Tu n'es pas obligée d'y retourner maintenant. On peut attendre un...

— Non, je veux les revoir.

Il me regarde avec un air d'inquiétude. Il fronce les sourcils, puis se tourne vers la porte. Il toque, et entre. Il s'avance assurément entre les couloirs.

— T'es en retard sale clochard ! s'enquiert une voix.

Même si je ne le vois pas, je reconnais que c'est Valério qui parle.

— Ouais. Je suis allé vous chercher une petite surprise. C'est pour ça.

— Ah oui ? Quoi comme surprise ?

Cette fois-ci, c'est une voix féminine que je ne reconnais que trop bien. Manella. Ça fait du bien de l'entendre aussi heureuse.

— TONTON !! C'est toi ?! cri Melvin.

Les entendre me fait presque pleurer. D'ailleurs, je pleure. C'est l'émotion.

Nous entendons des pas courir dans le couloir. Puis, rapidement arrive la tignasse de Melvin. Il court, sans même me remarquer, jusqu'à la jambe de Dyab, et il s'y accroche.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Il a tellement grandi.

Je ne me rendais pas compte à quel point cette situation est stressante. Mais maintenant que mes yeux sont embrumés de larmes, que je tremble de tout mon être et que j'entends leurs voix, je comprends que ce n'est pas que des simples retrouvailles. Ils ont tous vécu pendant un an, en pensant que j'étais morte.

— Melvin, lâche-moi maintenant, ordonne Dyab.

Et celui-ci l'écoute. C'est alors que ses yeux se tournent vers moi. Ils s'élargissent, et sa bouche s'ouvre en grand. Et de sa gorge sort un son aigüe. Comme si il avait peur de ma présence.

— Melvin !

Des pas courent dans le couloir. Et apparaît Valério. Tous deux restent immobiles, comme si ma présence les avaient figés.

— Putain, je suis médium ! Je vois les morts ! JE LE SAVAIS ! s'exclame Valério.

— Qu'est-ce qu'il raconte ce bouffon ? intervient Tao en arrivant dans le couloir.

Et lui aussi se fige. Il attrape son menton, et il fronce les sourcils.

— Putain de merde.

Je commence à angoisser. Et si ils n'étaient pas heureux de me voir ? Et si ils trouvaient leur vie bien mieux sans moi ? Et si ils étaient énervés du mensonge de ma mort ?

Je joue nerveusement avec mes doigts. Je sens que je tremble encore plus que tout à l'heure. Je respire irrégulièrement, mais assez discrètement. Personne ne l'a remarqué.

Sauf lui.

Dyab glisse doucement sa main sur ma hanche, et il continue de parcourir ma peau vêtue jusqu'à trouver l'une de mes mains. Il caresse de son index le dos de ma main, avant de s'en emparer.

J'avoue que ça m'a rassuré. Mais il ne s'est pas arrêté là.

Il m'approche doucement de lui, sans me
lâcher la main. Son bras m'encercle, et il dépose un rapide baiser sur le haut se mon crâne.

En décollant ses lèvres, il abaisse ses lèvres pour pouvoir me murmurer :

— Ça va bien se passer. Je suis là.

Addicted to you (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant