CHAPITRE 9 : Effet papillon.

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— Calista, écoute-moi une seule fois dans ta vie !

— Pour faire quoi ? Pourquoi je t'écouterai toi ? Pourquoi te soucier de ma vie alors que tu l'as gâché ? réponds-je simplement en fuyant son regard.

Car je suis prête à pleurer toutes les larmes que contient mon corps. Mais j'évite, car que chacune d'elles me brûleront les joues et les yeux à cause de leur amertume. D'autant plus, je suis trop effrayée à l'idée de lui montrer ma peine.

Chaque larme est égal à un coup.

— Je ne l'ai pas fait de mon plein gré.

— Personne ne t'as forcé à me détruire.

Julio se lève du fauteuil sur lequel il était installé. Je sens d'ores et déjà mes jambes trembler. La crainte qu'il ne recommence m'envahit. Discrètement, je prends la télécommande de mon lit, prête à appuyer sur le bouton qui appellera des personnes du service.

— Tu vas m'en vouloir jusqu'à la fin de tes jours ?

— Je t'en voudrai jusqu'à ce que mon corps soit tellement en poussière que je n'aurai plus la force de continuer. Je t'en voudrai jusqu'à ce que j'ai la certitude que tu aies ressenti toute la douleur que tu m'as infligé.

— J'essaie de t'aider, Calista. Je te demande juste de m'écouter.

Pourquoi lui ferai-je confiance ? Ma confiance, je lui ai déjà donné. Et à chaque fois, je l'ai retrouvé au sol, à côté de mon corps inerte et abîmé.

— Bien, je comprends. Sache juste que ta mère veut à tout prix te faire revenir dans ses rangs. Plusieurs de ses hommes sont à ta recherche.

— Comment tu m'as retrouvé ? finis-je par lui demander.

Il me regarde, et pour la première fois depuis son arrivé dans cette pièce, je le regarde droit dans les yeux.

— Je savais parfaitement où tu allais chercher refuge. Le huit juillet de l'année dernière, je sais ce qu'il s'est passé.

Je fronce légèrement les sourcils. À vrai dire, je suis dans le déni. J'ai bien une idée en tête sur ce qu'il tente de me faire comprendre. Mais j'ai besoin d'en avoir la certitude.

— Qu'est-ce que tu tentes de me dire ?

— Ne fais pas l'idiote, ma fille. Nous savons tous les deux qui est plongé dans le coma quelques étages au-dessus de nous. Nous savons très bien tous les deux que cet abrutit de Mendoza n'est pas mort ce soir-là.

Il est au courant. Je ravale ma salive, et j'essaie de rester neutre. Même si tout se bouscule dans ma tête.

— Brianna est-elle au courant ?

Il ne daigne me répondre, et il s'approche de la porte, il attrape la poignée et il s'apprête à repartir.

Cependant, il s'arrête.

— Décris-moi la douleur que je t'ai infligé.

Ses mots ont l'air irréels. Il se fout de moi. Mais je ne peux m'empêcher de répondre. Je veux qu'il comprenne à quel point je souffre.

— Chaque jour, j'ai espéré mourir avant que tu ne reposes la main sur moi. Que ce soit toi, Brianna, ou encore Hugues. Dès notre plus tendre âge, tu nous a détruit. Moi, mes sœurs, et mon frère aussi.

Il écarquille les yeux, puis il lâche la poignée.

— Tu es donc au courant que tu as un frère. Comment l'as-tu su ?

— Tout se sait. Un jour ou l'autre.

— Tu l'as vu ? Il va bien ? demande-t-il avec un mélange d'espoir et d'une profonde tristesse.

Addicted to you (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant