Chapitre 27

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Vide. Gabrielle se sentait vide d'énergie. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle avait appris la nouvelle de la perte de son bébé et depuis elle était tombée dans un mutisme sans fin, ne décrochant pas un mot. Elle restait assise dans son lit d'hôpital où elle avait été hospitalisée suite à cette terrible perte à fixer le vide sans décrocher un seul mot, refusant de se nourrir,de bouger alors qu'intérieurement l'état de Gabrielle était autre chose. Elle hurlait, elle pleurait, criait sa douleur mais seulement n'en montrait rien.

Gabrielle avait conscience qu'elle finirait internée en hôpital psychiatrique si elle ne se reprenait pas immédiatement et qu'il y avait des chances que son comportement finisse comme celui d'Ava mais la elle n'avait pas la force de faire quoique ce soit. La porte de sa chambre s'ouvrit. D'un léger mouvement de tête elle se tourna vers la personne qui était entrée ou plutôt les personnes. Alex, Owen et ses parents.

Depuis l'annonce de la perte de son bébé, tout ses amis se relayaient pour veiller sur elle, pour ne pas la laisser seule. Alex quittait rarement son chevet et il était rejoint par Derek, Callie, Lexie, Meredith, Cristina, Owen, Teddy, Arizona, Mark, April et Jackson. Bailey et Webber passaient de temps en temps quant à Addison, elle, était repartie depuis un moment. Jetant un regard à tout le monde elle n'esquissa aucun sourire, ne montra aucune expression de joie à la vue de ses parents. Nathalie la mère de Gabrielle s'approcha d'elle et la serra dans ses bras, prenant son visage entre ses mains.

- Gaby chérie...Je ne peux pas prétendre que je comprends ce que tu traverses, la fusillade ou même encore la perte de ton bébé..Mais tu n'es pas seule, tu peux compter sur nous, sur ton oncle, ton petit ami et tes amis. Chérie s'il te plaît il faut que tu te reprennes..

Mais Gabrielle se contenta de lui jeter un regard vide au grand dam de sa mère. Tout le monde tenta de la faire parler mais aucun n'arrivait à la faire sortir du mutisme dans lequel elle s'était plongée. Gabrielle était une coquille vide, sans âme, sans vie et ça inquiétait tout le monde dont Alex principalement. Le jeune homme n'avait pas quitté le chevet de la rousse, tentant de la faire parler, de la faire manger mais rien n'y faisait. Quand elle ne dormait pas Gabrielle passait son temps à fixer le vide. Parfois ça lui arrivait de pleurer, mais ensuite elle retournait à son état léthargique.

Ni la présence de ses parents, ni celle de ses proches eurent encore l'effet recherché pour elle et c'est à contre cœur qu'Alex lui administra un sédatif pour qu'elle s'endorme une fois la journée passée. La Gabrielle sombra dans un profond sommeil ignorant totalement que dans sa chambre, un débat faisait rage pour savoir ce qu'il fallait faire à propos d'elle. Non Gabrielle en ce moment se retrouvait...

Sur un pont de ferryboat. Se dirigeant vers la rambarde elle s'y appuya et fixa la baie de Seattle qui s'étalait tout autour d'elle. Ses cheveux s'éparpillaient un peu partout flottant au vent, celui ci lui mordant le visage. Fermant les yeux elle inspira une goulée d'air marin avant de rouvrir les yeux. A côté d'elle se trouvait George accoudé à la rambarde qui la regardait en souriant.

- Est ce que je suis morte aussi ? demanda Gabrielle déroutée par la situation.

- Non Gaby, tu n'es pas morte. Enfin tu ne l'es pas encore. Tout ça n'est qu'un rêve.

- Qu'est ce que tu veux dire par " tu ne l'es pas encore ?" demanda la rousse citant ses paroles.

- Tu es en train de te laisser mourir Gabrielle. Écoute je sais que tu as enduré des choses qui ne sont pas évidentes, la fusillade, la peur de voir Alex mourir, la perte de ton bébé mais s'il te plaît.. Il faut que tu te reprennes.

- Je ne sais pas si je vais y arriver George, soupira Gaby le regard perdu vers l'horizon.

- Bien sûr que si tu vas y arriver. Tu es forte et bien entourée je sais que tu en seras capable. Et puis je sais qu'Alex ne se relèvera pas si tu meurs. Je t'ai dis un jour qu'il n'était pas un mec pour toi...Je le regrette à présent parce que je vois qu'il t'aime et qu'il est sincère avec toi. Je sais que tu es une grande romantique dans l'âme Gabrielle et que tu rêves d'une fin heureuse de conte de fées avec lui. Alors fais en sorte de te reprendre. Tu n'es pas seule et de là où nous sommes on veille sur toi, ton enfant et moi. Alors Gabrielle Maddie Miller je t'ordonne de te reprendre, de guérir, la vie n'est pas simple c'est vrai mais ça ne sera pas le premier coup dur ni même le dernier et je sais que tu t'en sortiras avec brio parce que tu es une force de la nature Gabrielle et tu iras loin. N'oublie jamais ça et n'oublie jamais que tu n'es pas seule.

Son meilleur ami lui adressa un dernier sourire, l'embrassa sur le front et s'effaça enveloppé par les rayons de lumière du soleil. La rousse resta un moment à regarder l'horizon dans son rêve avant de sentir petit à petit qu'elle remuait et reprit conscience. Se redressant d'un bond sur son lit elle se tourna vers Alex qui encore une fois n'avait pas quitté son chevet mais qui était endormi. Tendant la main vers le bras de son petit ami qui était posé sur son lit elle posa doucement sa main sur la sienne. Le contact réveilla Alex qui se réveilla en sursaut et après avoir repris ses esprits regarda Gabrielle.

- Gaby ? Tout va bien ?

- Non ça ne va pas non Alex. On a perdue un bébé, j'ai cru que tu allais mourir, tout ça, ça fait beaucoup pour moi.. Je ne sais pas ce que j'espérais en m'enfermant dans une léthargie et dans un mutisme profond mais ça n'était pas la meilleure des solutions...Et je suis désolée... Désolée d'avoir été comme ça mais je t'en supplie..Ne me fais pas interner et ne me quitte pas, je te promets que je vais tout faire pour aller mieux. Ça ne sera pas tout de suite mais je te promets de me reprendre, murmura Gabrielle au bord des larmes.

Alex se leva et s'installa dans le lit à côté d'elle. La prenant dans ses bras, il l'a serra contre lui et déposa sur le haut de son crâne avant de prendre son visage entre ses mains. Le jeune homme plongea son regard dans les yeux de la rousse l'air très sérieux.

- Je sais que ça ne va pas Gabrielle et que tu as eu peur, que tu souffres de la perte de notre enfant mais jamais ô grand jamais je ne pourrais te quitter. Tu m'as fais t'aimer Gabrielle, comme je n'ai aimé personne pas même Izzie. Alors non je ne t'abandonnerais pas peut importe ce qu'il va arriver je suis la et je te soutiendrais  quoiqu'il arrive. Je te le promets.

Et il avait tenu parole. Les jours qui suivirent Gabrielle fut autorisée à quitter l'hôpital, était suivie régulièrement avec un psy pour son état psychologique suite à la perte de son travail, avait repris petit à petit le travail à son rythme, ayant eu le plaisir de faire la connaissance de la plus jeune sœur de Derek, Amelia avec qui elle s'était directement très bien entendue mais il y avait eu aussi quelques désagrément comme une équipe de télévision qui avait décidé de faire un reportage sur comment l'hôpital s'en sortait après la fusillade.

Et le moins que l'on puisse dire était que Gabrielle n'était  pas ravie d'être suivie et interviewé comme ça. D'habitude elle avait le contact facile avec les gens mais la elle était un peu sur les nerfs et combien de fois elle s'était prise à renvoyer balader l'équipe de tournage et que tout le monde avait du la calmée et s'excuser auprès des caméramans ?

Elle ne les comptaient plus. Mais après cette journée qui n'avait absolument pas ravie Gaby, celle ci avait repris le cours de sa vie tranquillement et aujourd'hui elle subissait la mauvaise humeur de Callie qui devait partir en Afrique avec Arizona, celle ci ayant décroché une bourse et un poste dans un dispensaire en Afrique pour trois ans et elle écoutait pour la millième fois Callie se plaindre et encore changer d'avis comme quoi l'Afrique ça allait être géniale.

- Callie, non pas que je ne t'aime pas au contraire et que je ne veux pas t'écouter mais la j'ai besoin que tu me dises ce qu'on compte faire avec Madame Palmer. Je serais d'avis de lui mettre  une prothèse directement vu son jeune âge tu ne crois pas ?

- On va la mettre sous hypothermie thérapeutique et on réparera sa hanche grâce à l'effet du froid après on terminera par lui poser une attelle...Dis tu crois que je prends la bonne décision ? En allant en Afrique avec elle ?

- Si c'était toi qui avait décroché cette bourse pour aller réparer des os cassés dans les pays qui n'ont pas la chance de se payer des soins digne de ce nom et qu'ils bénéficient de la meilleure chirurgienne en orthopédie qui soit tu saisirai cette occasion non ? Et tu voudrais qu'elle vienne avec toi. Alors arrête de remettre en question ta décision Callie, tu fais le bon choix. Si c'était Alex et moi... J'irais avec lui sans hésiter et j'espère qu'il ferait de même pour moi.

Mais il s'avérait que les paroles de réconfort de Gaby n'eurent pas vraiment l'effet escompté. En effet le soir même alors que Gaby n'était pas de garde et était en train de traîner chez Joe avec Meredith April et Jackson Callie l'appela pour lui dire qu'Arizona l'avait quittée et était partie sans elle en Afrique...Et ce n'était pas la seule nouveauté qu'il y allait avoir à l'hôpital.

It's a beautiful day to save livesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant