CHAPITRE 14

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En regagnant sa chambre, elle n'avait pas réussi à retrouver le sommeil. Se tournant et se retournant dans son lit quasiment toutes les minutes, les révélations de Barnes ne cessaient de résonner dans sa tête.

Lorsque les premiers rayons de soleil pointèrent à l'horizon, elle se décida à se lever, comprenant qu'essayer de dormir était peine perdue.

Elle aurait aimé voir le sergent sortir de sa chambre lorsqu'elle pénétra dans le couloir, comme l'autre jour. Espérant pouvoir reparler de cette nuit avant que les autres ne démarquent. Mais il n'y avait personne, le couloir était vide.

Attablée dans la cuisine silencieuse, elle touillait son café d'un mouvement las, le regard absent.

Elle commençait à se demander si toute cette histoire n'était pas une mauvaise plaisanterie du destin, allant de sa première rencontre avec Barnes au fait qu'HYDRA soit mêlé à la mort de sa grand-mère, parce qu'elle aussi avait voulu lui venir en aide.

Fatiguée de ruminer entre quatre murs, elle se décida soudainement à boire son café.

Elle allait faire une petite balade.

















Les mains enfouies dans les poches de son sweat, elle avançait lentement dans les salles, une casquette vissée sur ses cheveux lâchés. La vaste pièce était plutôt sombre, illuminée seulement par les projecteurs braqués ci et là sur les animations et représentations.

Elle se trouvait au musée retraçant la vie de Captain America. Mais elle n'était pas là pour se documenter sur la vie de Steve, non, elle voulait en apprendre plus sur lui.

Elle voulait assouvir ses interrogations à son sujet. Comprendre qui il était, d'où il venait.

La brune s'arrêta face à une sorte d'estrade illuminée aux couleurs de l'Amérique. Devant elle s'étendait cinq mannequins. Elle identifia celui au centre comme étant Steve, la statue étant vêtue du premier modèle du costume du héros. Les quatre autres, légèrement en retrait, étaient tous vêtus d'un uniforme de l'armée datant lui aussi de cette époque. En arrière plan, leur visage était représentés derrière chacune des silhouettes leur correspondant.

Et c'est là qu'elle le vit.

Son regard fixant l'horizon. Son visage légèrement de profil, sa barbe rasée dessinant encore plus sa mâchoire carrée. Ses cheveux bruns et courts. Son regard bleu.

Il n'avait pas pris ne serait-ce qu'une ride et pourtant, près de soixante-dix ans s'étaient écoulés.

- On les appelait les Commandos Hurlants, résonna une voix près d'elle.

Elle se retourna vivement, reconnaissant étrangement cette voix, et découvrit Steve planté sur le côté, légèrement en retrait de sa position à elle. Les mains enfouies dans les poches de son jean bleu, une veste en cuir marron sur le dos et une casquette de baseball vissée sur la tête, lui évitant ainsi d'être reconnu.

- Je voulais en apprendre un peu plus sur votre ami, se justifia-t-elle d'une voix calme en laissant son regard se perdre à nouveau sur les mannequins et le décor.

- Et c'est tout à fait légitime. Mais la voix de quelqu'un qui a grandi avec lui sera peut-être plus parlante que celle enregistrée dans une boîte programmée pour lire un texte en boucle, proposa-t-il alors.























Ils se trouvaient à l'air libre, marchant dans les allées gravillonnées du parc se trouvant non loin du musée.

Elle écoutait attentivement le récit du blond, lui faisant presque oublier les bruits environnants. Le sergent était son meilleur ami d'enfance. Avant que Steve ne se fasse injecter le sérum et que sa force ne soit décuplée, il avait le don pour s'attirer des ennuis et finissait toujours par se faire frapper.

- « Je pourrai faire ça toute la journée », c'était ce que je leur disait chaque fois qu'ils me demandaient si j'avais enfin fini, confia-t-il à la jeune femme, un léger sourire nostalgique aux lèvres. Puis Bucky arrivait, leur collant une raclée avant de les faire prendre leurs jambes à leur cou.

Il marqua une pause.

- Il a toujours veillé sur moi...

Le cœur de Daisy se serra dans sa poitrine. Barnes était la seule personne restant à Steve, le seul vestige de son passé. Sa seule famille.

Le blond continua ensuite sur leur entrée dans l'armée, lui expliquant que Barnes avait été le premier des deux à recevoir son affectation. Steve lui, avait dû attendre un peu plus longtemps avant de tomber sur une personne qui croit en ses capacités, mais il ne s'attarda pas sur les détails, et la brune devina que c'était un sujet sensible.

La brigade du sergent fut un jour capturée par les allemands et c'est Steve qui s'infiltra dans la base ennemie pour les délivrer. Elle apprit que c'est sûrement à ce moment qu'HYDRA commença ses tests sur l'homme, durant son court emprisonnement.

Il finit par lui raconter, le visage fermé et la voix encore empreinte à la douleur de ce jour-là, la façon dont James était mort lors d'une mission visant à capturer un médecin nazi. Ce jour-là, il pensait avoir dit adieu à son meilleur ami.

C'est donc à partir de cet instant que le calvaire du brun avait commencé. Elle n'osait imaginer les horreurs que ces scientifiques lui avait fait subir. Horreurs auxquelles sa grand-mère avait participé, contre son gré.

Plus elle en apprenait, plus elle voulait en savoir. Il lui manquait bien trop d'informations pour combler les pièces manquantes du puzzle mais malheureusement, elle ne saurait peut-être jamais totalement tout ce qu'il s'est passé et devrait se contentait de ce qui n'avait pas été effacé.

Elle sentit les pas de Steve à son côté s'arrêter et se retourna.

- Je ne peux pas l'abandonner.

Elle prit conscience de toute l'importance que représentait Barnes aux yeux du héros en voyant ses yeux océaniques luisants d'émotions sous sa casquette.

Peu importe ce qu'il avait pu faire. Peu importe ce qu'elle pouvait risquer en l'aidant. Elle était allée trop loin pour faire machine arrière maintenant, et elle n'en avait aucune envie.























- Je ne l'abandonnerai pas non plus Captain, je vous le promets.

Garante ( Bucky x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant