Chapitre 1

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Courir.

Ne pas regarder derrière moi.

Seules ses deux pensées se bousculent dans ma tête. Je ne dois surtout pas m'arrêter. Sous aucun prétexte.

Je ne sais pas depuis combien de temps est-ce que je cours. 30 min ? Plus ? Moins ?

Je n'ai pas compris ce qui nous est arrivé. Nous étions tous dans le bus, il y avait beaucoup de bruit : des rires, des chansons, des mots. Moi, j'étais seule, je regardais la nuit défilée par la fenêtre. Le bus a soudain fait une embardée et est sorti de la route. Il est d'abord rentré dans un arbre, puis il a dévalé la pente en faisant plusieurs tonneaux. Je ne me souviens plus de notre chute car ma tête a heurté la vitre.

Quand je me suis rendu compte que nous nous étions immobilisés, la vitre à côté de moi avait volé en éclat et du sang coulait le long de mon visage et de mes bras.

Je regardais autour de moi pour découvrir des corps couverts de sang, inanimés. Je ne sais pas pourquoi, mais je sus instinctivement que certains étaient morts. Quelques personnes arrivaient encore à remuer, je me détachais et me dirigeai vers la plus proche. Mais avant que j'ai pu l'atteindre, un mouvement dehors attira mon attention. Quelque chose en moi me cria de me cacher, de ne pas me faire repérer. Je me suis baissé et ai avancé à quatre pattes jusqu'à la moitié du bus. Le choc avait ouvert les portes, j'avais donc une vue dégagée sur ce qu'il se passait en dehors du bus.

C'est là que je l'ai vu. Une silhouette est sortie de derrière les arbres de la forêt. Quand la lumière de la lune l'avait éclairé, j'ai vu qu'il s'agissait d'un homme. Peut-être qu'il venait nous aider, mais quelque chose chez lui me fit froid dans le dos. Je suis resté sans bouger à la regarder approcher. Il avait presque atteint le bus quand le chauffeur était sorti en titubant.

« Aidez-nous, il y a des enfants à l'intérieur. »

L'homme s'était contenté de sourire en regardant le chauffeur. Puis, il s'est jeté sur lui avant que je ne comprenne ce qu'il se passait. Il l'avait mordu à la base du cou et avait arraché un morceau de chair. Le chauffeur avait hurlé avant de s'effondrer par terre, immobile.

J'étais pétrifié. Il avait traîné le chauffeur encore gémissant jusqu'à l'abri des arbres. Puis mon cerveau avait arrêté de fonctionner et mes muscles s'étaient activés.

Je me suis redressé et me suis glissé aussi silencieusement que possible hors du bus. J'ai contourné ce dernier et ai rejoint la route à côté de laquelle le bus s'était immobilisé. Je ne réfléchissais plus. À l'instant où mes pieds ont rencontré le béton, je me suis mise à courir. J'ai fini par entendre des pas résonner derrière moi. Je ne me suis pas retourné. L'homme qui me poursuivait n'avait plus rien d'humain.

Maintenant, Mon corps est au bord de l'épuisement. Je sais qu'il va me rattraper ou que je vais tomber. Alors pourquoi est-ce que je lutte ? Je pourrais m'arrêter et simplement fermer les yeux, comme dans un cauchemar. Après tout, personne ne m'attend nulle part.

C'est à ce moment que je vois un bâtiment et une enseigne où il est écrit « Motel ».

Un regain d'énergie me traverse et je pousse sur mes jambes pour accélérer dans cette direction. Je ne tiendrais pas longtemps, c'est ma dernière chance.

Arrivée à proximité, je me mets à crier pour alerter quelqu'un, n'importe qui. L'homme qui me poursuit est fou, il faut l'arrêter.

Je commence à dépasser les premières chambres extérieures tout en continuant à hurler. Je suis à bout de force, il faut que quelqu'un vienne.

Un coup de feu retentit derrière moi. Je me stoppe brusquement pour voir d'où provient le bruit. Un homme était sorti, une arme à la main. Le fou qui s'était aussi arrêté, se jette sur l'homme. Celui-ci lance un objet, que je n'arrive pas à identifier, sur le fou. Ce dernier prend alors soudainement feu en hurlant, jusqu'à se consumer entièrement.

Mademoiselle WinchesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant