Mademoiselle Winchester

Chapitre 6

Nous roulons depuis plusieurs heures en direction de Toledo dans l'Ohio. Je regarde le paysage défiler par la fenêtre avant de la Chevrolet. Perdu dans mes pensées.

Je m'inquiète de plus en plus pour Sam, ses cauchemars ne s'arrêtent. Toutes les nuits, je l'entends se débattre dans son sommeil et appeler Jessica. Je sais que Dean l'entend aussi. Mais ni lui ni moi ne savons quoi dire.

Des maisons apparaissent à la fenêtre, on doit être arrivés. Dean se gare devant l'institut médicale de la ville, l'endroit on sont gardé les corps.

Nous avons découvert dans le journal, qu'un certain M. Shoemaker était mort chez lui, il y a quelques jours. Ses yeux ont été arraché de leur orbites. Nous avons pensés qu'il y avait peut-être une force surnaturelle là-dessous.

Sam qui s'est endormi pendant le voyage semble tendu. Encore un cauchemar. Dean passe le bras à l'arrière de la voiture et le secoue par l'épaule en l'appelant.

Sam relève la tête d'un coup, le regard perdu.

« Encore un cauchemar ? Je demande.

- Au moins j'ai réussi à me reposer.

- Faudra qu'on en parle. » Le prévient Dean.

Nous entrons dans l'institut médical et progressons entre les bureau vides. Il est un peu plus de midi, tout le monde est parti déjeuner. Nous repérons un homme en blouse d'infirmier, ce doit être le gardien. Je déchiffre le nom des médecins sur les bureaux que nous dépassons. L'un d'eux retient mon attention : « Dr Feiklowicz ». Tu parle d'un nom, tu peux apprendre l'alphabet juste en l'écrivant.

Dean engage la conversation avec le gardien et lui demande à voir un corps. Ce dernier semble perplexe.

« Un corps ?

- Oui, explique Dean, nous sommes des étudiants en médecine et nous voulons écrire un article sur M. Shoemaker.

- C'est le Dr Feiklowicz qui nous envoie, je précise.

- Il est parti déjeuner.

- Il nous a dit de ne pas l'attendre. Enchaîne Dean. Vous pouvez nous le montrez.

- Désolé mais je ne peux pas. Il ne vas pas tarder à revenir, d'ici une heure je pense.

- Ça ne vas pas être possible, j'improvise, on doit être à Colombus dans moins que ça. On a vraiment besoin de cet article.

- J'ai dit non. »

Je soupire. Dean se tourne vers Sam, excédé.

« Je te laisse t'en occuper ou je lui rentre dedans. »

Sam sort son portefeuille et dépose une petite liasse de billet au gardien qui l'accepte et nous entraîne à sa suite.

« Je te trouve un poil trop généreux avec mon fric. Commente Dean.

- Dean, je lui fait remarquer, tu l'as gagné au poker ce fric. »

Le gardien nous emmène à la morgue de l'institut. La forme d'un corps est étendue sous un long drap blanc.

« Ses yeux ont été arraché, c'est bien ça ? Je m'informe.

- Ils se sont liquéfiés pour être précis. »

Le gardien relève le drap d'un coup sec. Je retiens ma respiration devant le corps de l'homme allongé nu sous le drap, les orbites vides. Je ne m'y attendais pas.

« Il y a des traces de luttes ? demande Sam.

- Aucune. Sa fille a affirmé qu'il était seul dans la salle de bain.