Mademoiselle Winchester

Chapitre 2

QUATORZE ANS PLUS TARD.

Je tape nerveusement des doigts sur le tableau de bord de la Chevrolet Impala de 1967, un genou replié contre la poitrine en attendant le retour de Dean.

John a disparu depuis plusieurs jours déjà. Il était en pleine chasse, et du jour au lendemain, plus rien. Et ça fait presque deux semaines déjà. Et puis il y a deux jours, John nous a laissé un message à Dean et à moi où il disait qu'il pressentait une menace importante. En arrière-plan, on entendait une seconde voix désincarnée, une voix de fantôme.

Sur ce coup-là, Dean et moi ne nous en sortirons pas seuls. On a besoin de l'aide de Sam, même si ce dernier a décidé de couper les ponts avec nous, plus précisément avec son père et la vie de chasseur.

C'est comme ça que Dean et moi nous retrouvons, en pleine nuit, devant le campus de la fac de droit où Sam fait ses études. Pour être plus exacte, je suis dans la voiture devant le campus, pendant que Dean est parti chercher Sam dans son studio ? Sa chambre ? Je ne sais pas comment ils appellent ça. Dans tous les cas, j'espère que ça va bien se passer. La dernière fois qu'ils se sont vu, Dean ayant pris le parti de John, la conversation avait été légèrement tendue. Pourvu qu'ils ne commencent pas à se sauter à la gorge.

Je les vois enfin sortir, vu sa tenue, Sam était en train de dormir. Tous les deux ont l'air en bon état, au moins, ils n'ont pas essayé de s'entretuer. Je sors de la voiture et souris à Sam en inclinant ma tête sur le côté.

« Liv ?

- Salut Sam ! »

Je trottine jusqu'à lui et me jette dans ses bras, il m'a vraiment manqué. Je me détache de lui et le regarde de haut en bas.

« C'est moi où tu as encore grandi ? »

Il rit doucement. Je me sens vraiment petite à côté de lui, même Dean fait presque une tête de moins que lui en dépit de ses 4 ans de plus que Sam.

Nous nous reconcentrons sur le sujet qui nous amène et je commence à exposer clairement la situation à Sam pendant que Dean ouvre le coffre de la Chevrolet pour découvrir une multitude d'armes à feu, d'arme blanche, de grenade et de munition en tout genre.

« Pourquoi est-ce que vous ne l'avez pas accompagné ? Nous demande Sam.

- On était occupé ailleurs, je lui réponds.

- Une histoire de vaudou, précise Dean.

- Attendez un peu, vous chassez seul maintenant ?

- J'ai bientôt 26 ans, se défend Dean.

- Bref, les gars ont se concentré s'il vous plaît. Dean fait lui écouter l'enregistrement. »

Après une écoute attentive, Sam remarque aussitôt la même chose que nous, la seconde voix, comme quoi, certains réflexes ne se perdent pas. Après plusieurs explications, Sam accepte de se joindre à nous pour cette mission. On doit retrouver John.

« Mais je dois être rentré pour lundi matin, nous précise-t-il.

- Pourquoi ? demande Dean, T'as un entretien d'embauche ?

- Oui, justement. »

Sam nous plante là le temps d'aller prendre des affaires. Nous restons silencieux quelques instants, le temps d'appréhender la nouvelle, puis, nous nous installons dans la voiture pour l'attendre.

« Alors ? Comment ça s'est passé ? Je demande pour briser le silence qui s'est installé.

- Je sais pas, d'abord, il m'a pris pour un intru donc on s'est battu. Il se débrouille encore bien. Puis quand il a compris que c'était moi, il a pas eu l'air franchement ravie. Il était avec sa copine, une certaine Jessica, une très jolie fille, vraiment, Samy est un petit veinard.