GULZAR

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Les premières journées défilèrent à un rythme incroyable. Sine et ses amis ne se perdaient déjà plus dans les tunnels de la montagne. Désormais, ils savaient quel wagon prendre pour se rendre dans leurs différents cours qu'ils appréciaient pour la plupart. Le soir, Sine et Damos passaient leur temps libre à jouer aux cartes et autres jeux magiques avec Ruffrin, Moustapha et Caillougris. Pendant ce temps, Azarel entrainait son corps par divers exercices physiques. La gargouille n'avait pas apporté de nouvelles lettres pour Sine, mais il se contentait de la première, la relisant de temps en temps.

Adélaïde s'était mise à faire des recherches sur les rêves à la bibliothèque de l'académie, un lieu immense rassemblant des dizaines de milliers d'ouvrages, mais elle ne trouva rien de semblable à ce que Sine et elle vivaient. Ils n'en avaient toujours pas parlé à Damos, et encore moins à Azarel, Sine ne voulait pas que ses amis se moquent d'eux. La seule personne avec qui il souhaitait en discuter était le grand maitre, lui seul pourrait l'aider à trouver des réponses à ses questions, du moins il l'espérait. Le jeudi après-midi, les quatrièmes année allaient achever leur première semaine par une leçon d'épée.

— Alors là, je suis fichu ! confia Damos d'une petite voix, une fois devant les portes de la salle verte.

— Pourquoi tu dis ça ? demanda Sine.

— Je ne sais pas manier une épée, je n'en ai jamais utilisé, avoua timidement Damos.

— Tu n'auras qu'à me regarder faire, le chat, proposa Azarel, qui participait de plus en plus aux conversations.

— Toi, je préférais quand tu ne nous parlais pas, fit Damos, contrarié.

— Ne t'inquiète pas, le rassura Sine. Moi aussi je ne suis pas un as de l'épée. On est tous là pour apprendre de toute façon.

Maitre Éol arriva et salua la classe avant de les faire entrer dans la salle verte. Il demanda aux élèves de s'équiper des gilets et autres protections se trouvant dans un coin de la pièce. Sine commençait à angoisser, si le professeur tenait à ce qu'ils portent des protections, c'est qu'il se battrait avec de véritables épées et non des lames en bois, comme il l'espérait. Vu les dégâts des combats à mains nues, à quoi fallait-il s'attendre ? En se tournant vers le rawène, il remarqua son teint blafard et les tremblements de ses mains, ce qui le rassura, il n'était pas le seul dans cet état d'inquiétude extrême. Adélaïde ne semblait pas anxieuse, elle discutait avec Nathalie et Ezrille comme si de rien n'était. Tous les élèves enfilèrent les protections : gilet rembourré, cotte de mailles par-dessus, coudières, gants, genouillères, jambières, et casque.

— Comment veut-il qu'on se batte avec ça sur le dos, rouspéta Damos. J'arrive à peine à bouger, je suis trop lourd !

— Cessez donc de vous plaindre, mon cher Damos, dit maitre Éol en passant près d'eux. Vous ne pourrez pas compter uniquement sur votre transformation animale pour vaincre vos ennemis. Habituez-vous à ces protections, durant les véritables batailles, elles font deux fois le poids de celle-ci.

Damos tourna le dos au professeur et répéta ces dernières paroles tout en l'imitant grossièrement. Ce qui procura un fou rire à toute la bande. L'enseignant se tourna vers eux et tout le monde se tut.

— Je vois que mes paroles vous font rire, jeune Damos, dit-il avec douceur. Vous passerez donc le premier, approchez !

Damos déglutit avant de se diriger vers l'instructeur, Sine observa son ami s'éloigner en craignant le pire. Maitre Éol demanda à tous les élèves de former un cercle autour de Damos et lui. Il leur expliqua les règles pour les duels à venir, et comme Sine s'en doutait, les combats se feraient comme en situation réelle, aucun coup ne devait être retenu ou bien le groupe serait sanctionné. Une fois les règles et groupes de duel annoncés, il apporta deux boucliers, en donna le premier à Damos et appela Darïn, un nain du groupe 90. Ce dernier était formé de deux êtres de lumière, Érine et Wilnar ; d'un sorcier, Arold, et du nain Darïn. En le voyant entrer dans le cercle, Sine fut plutôt confiant pour son ami, le nain mesurait à peine 1m30, mais Ruffrin n'était pas du même avis.

1/SINE : Le royaume d'AfradourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant