NEW YORK

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Il était quinze heures, le lendemain, lorsque madame Lesage demanda à tout le monde de se préparer et de la rejoindre dans une des nombreuses pièces du premier étage. Sine était tout excité à l'idée de découvrir New York, Big Apple, et s'interrogeait sur la manière dont ils iraient là-bas. Une fois prêt, il quitta sa chambre. Adélaïde l'attendait dans le couloir, rayonnante. Ils rejoignirent sa famille. Faucon Bleu, sa femme et William se tenaient devant un grand miroir sur pied, très ancien, dont le cadre était en bois et décoré de gravures, similaires à celles du portail permettant de passer d'un monde à l'autre.

— Prêt pour le voyage ? lui demanda monsieur Lesage en fermant tous les volets de la maison à l'aide de sa baguette.

— Oui, répondit Sine avec un grand sourire.

— Bien, alors si tout le monde est prêt, nous pouvons y aller ! Je passerai le premier ; William, tu me suis, puis Adélaïde, ensuite Sine et enfin, ma chérie, tu fermes la marche.

Faucon Bleu effleura de sa baguette la glace du miroir. À son contact, elle devint comme liquide et ne refléta plus le sorcier, elle laissait apercevoir une tout autre pièce. Faucon Bleu fit un clin d'œil à Sine avant de traverser le miroir, William fit de même, puis Adélaïde. Sine s'avança, il passa sa main à travers le miroir en le fixant d'un air ahuri. Il prit sa respiration et traversa la glace. Ce fut la même sensation que lors de sa traversée dans l'autre monde. Sine se retrouva dans un grand salon très lumineux, spacieux et moderne. Adélaïde lui prit la main et le dirigea vers les grandes baies vitrées.

— Ta-da ! fit-elle en tendant les bras vers la vue.

Sine fut émerveillé par ce qu'il voyait. L'appartement était situé au dernier étage d'un building, et la vue donnait directement sur Central Parc. Une des plus belles vues du monde s'offrait à lui. D'autant que le parc était recouvert d'un manteau de neige. Le panorama était incroyable, tous ces buildings de verre et d'acier qui entouraient le poumon vert de New York le laissèrent sans voix.

— C'est encore plus impressionnant en vrai, lâcha-t-il, stupéfait. Tes parents ont beaucoup d'appartements de ce genre ?

— Oui, plusieurs à travers le monde, si tu veux savoir. Mon père gagne bien sa vie grâce aux courses de balais, et ma mère descend d'une très grande famille de sorciers. Tu sais bien que je n'aime pas trop parler de ça, cela me gêne un peu.

— Je ne comprends toujours pas pourquoi cela te gêne, c'est incroyable de vivre ainsi. C'est le rêve de tout le monde.

— Ma fille est très modeste, fit madame Lesage dans leur dos. Allez donc vous installer et revenez dans le salon pour la décoration.

Adélaïde accompagna Sine jusqu'à sa chambre avant de le laisser se mettre à l'aise. Sine fut heureux de découvrir que la vue était la même que celle du salon. Inouïe. La chambre, elle, était un peu moins grande que celle de la villa, mais tout aussi moderne et confortable.

Adélaïde revint quelques minutes plus tard et ils retournèrent ensemble dans le salon. Madame Lesage tenait sa baguette dans la main, elle la remua et un grand sapin surgit de nulle part, elle le fit léviter et l'installa dans un coin de la pièce. Adélaïde et William remuèrent leurs baguettes, et plusieurs guirlandes, boules et autres décorations apparurent et habillèrent le sapin. Sine observait la famille avec de grands yeux d'enfant émerveillé. « Ça, c'est de la magie de Noël ! » se disait-il. Faucon Bleu mit la touche finale. Il posa l'extrémité de sa baguette près de sa bouche et souffla très fort dessus, une poudre de fausse neige en jaillit et se déposa sur le sapin. Sine n'avait jamais vu une décoration de Noël aussi bien réussie, et si aisément mise en place.

1/SINE : Le royaume d'AfradourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant