CADELL

Treizième chapitre

Je venais de terminer mon combat dans le simulateur. J'étais plutôt satisfait de ma performance, je n'avais toujours pas atteint mon temps records mais je reprenais doucement les forces que j'avais perdues ces derniers temps. Adiel ne paraissait nullement impressionné par ma performance. Tout en ayant les bras croisés, il m'avait observé tenir le plus longtemps possible face à une espèce de serpent géant, puis était partit sans mot dire, les sourcils froncés, le regard dur.

- Jamais content, grognai-je discrètement.

Je posais le regard sur Beren, qui avait patiemment attendu son tour. Elle avait la même expression d'inquiétude en m'observant que lorsqu'elle avait dû quitter le sanctuaire plusieurs heures plus tôt.

- Arrête de me regarder comme ça, râlai-je en m'essuyant le front d'une serviette.

Elle me regarda sans dire un mot, ses lèvres pincées en une fine ligne comme pour les empêcher de sortir quelque chose qu'elle regretterait par la suite. Elle finit par se diriger vers la machine octogonale.

Des parois en verre l'encerclèrent quelques secondes plus tard et elle fît face à une plante géante, la même que celle qui avait tué mon dernier partenaire de combat. Je positionnais ma serviette autour du coup et croisaient les bas, intrigué par la suite des évènements.

Le simulateur était placé à l'entrée du bâtiment, dans le hall. De sorte à ce que tout le monde puisse assister à notre combat. Et l'apparition de cette plante géante avait visiblement intrigué plus d'une personne. Une foule s'était rassemblée autour du simulateur. Je reconnus sans mal monsieur Valois. C'était un homme imposant à la chevelure rousse, toujours habillé d'un costard. Tout comme les deux autres supérieurs, d'ailleurs. Il n'y avait qu'eux pour se pavaner dans cet attirail.

Le bâtiment dans lequel nous nous trouvions était immense et la seule entrée possible était celle face au simulateur. Nous pouvions y entrer jour et nuit du moment que nous étions autorisés à travailler dans les lieux, ou que nous étions munis d'un badge nous permettant de déverrouiller toutes les portes sans passer par le système de sécurité. Le système de protection analysait nos empreintes digitales, nos yeux et différentes autres choses qui m'énervaient et prenaient trois plombes à nous faire entrer.

Au rez-de-chaussée se trouvait le département des combats, là où nous nous trouvions en ce moment même. Trois énormes ascenseurs se situaient plusieurs mètres derrière le simulateur. Ils étaient massifs et servaient souvent au transport des machines et autres outils nécessaires aux deux autres départements.

Il y avait au premier étage le département politique, composé d'une division « sortie et gestion des traitées » et d'une division retranscription, ou « division paperasse » comme on aimait l'appeler. Au sous-sol se trouvait le département scientifique, également composé d'une division sortie. Leurs sorties consistaient à aller sur des planètes ou vaisseaux spatiaux abandonnés et collecter plusieurs échantillons d'ADN et autres composants qui échappaient à ma compréhension et à mon intérêt. L'autre division du département consistait à analyser les relevées collectées lors des sorties. Rien de très passionnant.

Ma division, la division « sortie et combat » accompagnait souvent celle du département politique lors de traitées intergalactiques. Les traitées pouvaient facilement mal finir et bien qu'ils soient entraînés au combat, ils étaient loin d'avoir le niveau de mon département.

- Trente euros sur la plante géante.

La bonne humeur de Maniolo était contagieuse. J'avais bau le connaître depuis mes sept ans, je l'avais rarement vu triste ou énervé. Il avait un sourire qui paraissait gravé sur son visage. Une pensée que je ne partagerais jamais avec qui que ce soit. Il serait bien trop content d'apprendre qu'il m'énervait beaucoup moins que je ne le laissais paraître.