Neuvième chapitre

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« - Je suis ici pour Gaïa. »

Je faisais partie des rares personnes sur qui l'effaceur de mémoire n'avait pas fonctionné. C'était une sorte de bras en fer robotique qui était capable d'opérer n'importe quelle partie du cerveau humain. Le bras était relié à divers installations et machineries qui échappaient à ma compréhension.

Les raisons pour lesquelles ils effaçaient notre mémoire après nous avoir abdiqués étaient simple. Tout d'abord, cela facilitait le processus par lequel ils nous faisaient passer. Aucun enfant ne voulait consciemment effectuer des exercices imposés par des inconnus après s'être fait arraché des bras de leur parents. À quelques exceptions près. De cette façon, il était plus facile d'influencer des personnes ayant tout oublié de leur passé

Lors de ma formation au combat, Adiel m'avait raconté que pour les premières abductions, les dieux créateurs n'effaçaient pas les souvenirs des gens qu'ils kidnappaient. Il y avait donc eu des rebellions, des suicides ainsi que beaucoup d'hystérie. Ce qui avait été un véritable problème à l'époque car l'effaceur de mémoire n'avait pas encore été créée.

« - Qu'ont-ils fait, alors ? » Avais-je demandé innocemment. 

Adiel n'avait rien répondu.

C'était également la raison pour laquelle ils préféraient raconter à tout le monde que la planète sur laquelle nous nous trouvions actuellement était la Terre. Nous étions tous originaire de la planète bleue. Une rumeur disait même que les terriens étaient initialement originaires d'ailleurs.

J'ignorais le nombre exact de planète que les dieux créateurs possédaient, mais je savais que la planète Terre ainsi que la planète Neven n'étaient pas les seules.

- Je t'écoute.

Monsieur Neva croisa les bras tout en s'appuyant sur son bureau. Il m'avait emmené dans sa suite, la plus grande de l'hôtel, à l'abris des oreilles indiscrètes.

- Je suis ici pour Gaïa, commençai-je en cherchant mes mots.

- Tu dois me parler de la jeune Gaïa Gabrieli, j'imagine.

J'acquiesçais.

- Je ne veux pas qu'elle soit un problème.

Je savais ce qu'il advenait des personnes qui étaient considérées comme des problèmes.

Il ria légèrement avant de répondre.

- Je te le ferais savoir si c'est le cas.

La ville de Neven possédait un haut potentiel énergétique, c'est pourquoi c'était la plus surveillée au monde. Les personnes possédant des dons ou étant sensible aux énergies avaient plus de chance de découvrir la vérité en ces lieux. C'est pourquoi les dieux créateurs n'hésitaient pas à éliminer toutes personnes s'intéressant d'un peu trop près à ce qu'ils appelaient « spiritualité ».

Je n'en connaissais pas beaucoup sur le sujet et je n'étais pas curieux d'en connaître davantage. C'était selon moi une manière compliquée d'expliquer des choses simples. En grandissant au sein du gouvernement de l'ombre, j'avais acquis une vision scientifique des éléments qui m'entouraient. Je ne croyais que ce que je voyais.

- Ton amie n'est pas à l'hôtel pour le moment, m'informa le vieil homme. Dois-je lui faire savoir que tu es passé ?

Je secouais négativement la tête. Je savais parfaitement qu'elle n'allait pas être à l'hôtel à mon arrivée. Je savais où elle se situait à chaque seconde de la journée. Et actuellement elle était à la bibliothèque, la seule de la ville.

- Je vais rester quelques temps ici.

J'avais besoin de voir de moi-même ce qui la retenait dans cette ville, ce qui la rendait plus heureuse qu'à Erèbe. Si tel était le cas.

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