Onzième chapitre

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« - Un sabre ? »


Je traversais enfin les dernières portes du bâtiment avant de me retrouver nez à nez avec Adiel. Il ne m'accueillit que par un froncement de sourcil.

- Tu te fous de ma gueule, Williams ? Tu viens au travail quand tu ne dois pas le faire et tu ne viens pas quand tu devrais ?

Je lui adressais mon plus beau sourire. Il me restait un peu plus de deux semaines avant que je puisse reprendre du service.

- Ouais.

Il tenta de m'en coller une mais j'évitais son poing de justesse. Le pousser à bout était mon passe-temps favori.

- D'ailleurs, je ne sais pas si tu es au courant mais je m'appelle Cade. Cade, c'est mon prénom. Williams, mon nom de famille.

- Va te faire voir, Williams, grommela-t-il. Pourquoi t'es là ?

- Je viens voir Beren.

Elle allait devoir me donner quelques explications si elle voulait que notre duo fonctionne. Je n'étais pas ravi à l'idée que ma partenaire de combat soit la fille d'un supérieur. Non pas que j'avais le choix.

- Tu viens pour son évaluation ?

Je regardais Adiel sans comprendre.

- C'est aujourd'hui, m'expliqua-t-il.

- Quelle arme ?

Il secoua légèrement la tête.

- Je te laisserai le découvrir.

Elle m'avait prouvé en me défendant sur le terrain qu'elle savait utiliser une arme à feu. J'en concluais que c'était ce qu'elle avait choisi. En m'asseyant autour du praticable sur des tribunes installées spécialement pour l'occasion, je réalisais que je ne pouvais difficilement avoir plus tort qu'en cet instant.

Adiel s'assît à mes côtés, suivi par le reste de mon équipe. L'ensemble du département des combats était présent dans la salle, à l'exception de ceux qui étaient partis sur le plateau. Ce n'était pas obligatoire d'assister à une évaluation, mais tout le monde aimait en voir une.

Je me retournais vers mon chef d'équipe.

- Un sabre ?

- Ne me demande pas pourquoi, répondis-t-il en haussant les épaules.

Parmi la multitude d'armement que possédait notre département, c'est un sabre qu'elle avait choisi ? L'évaluation ne consistait pas seulement à analyser les capacités du combattant à manier son arme, elle marquait également un point définitif quant au choix de nos armes en sortie. Autrement dit, si les supérieurs approuvaient cette évaluation, Beren n'aurait pas d'autre choix que d'utiliser son sabre à chaque sortie pour le restant de sa vie. Ce n'était pas une décision à prendre à la légère et je n'étais pas certain que le sabre soit un choix très judicieux.

Beren paraissait pourtant confiante. Une confiance dont je réalisais n'avoir jamais vu chez elle. Sa tête était haute, ses yeux couleur émeraude perçaient l'assemblée et la tresse qu'elle s'était faite retombait le long de son épaule gauche, s'arrêtant sous sa poitrine et lui donnant des aires de guerrière. Elle tenait son arme dans une main et attendait les premières paroles des supérieurs, annonçant le début de l'évaluation.

Un sifflement transperça le brouhaha de la foule. Je me retournais vers la seule personne capable de se faire autant remarquer. La flèche.

- Maniolo ? Sérieux ? Râlai-je.

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