Trois heures. Cela faisait maintenant trois heures qu'Elyrya était recroquevillée sur elle-même, tête contre genoux, une expression mêlant tristesse et rage sur le visage. Plusieurs fois elle tenta de se raisonner, de se dire que la marque partirai, mais au fond elle, son coeur se serrait. Elle savait bien que c'était faux. L'entaille était profonde. Pendant ses trois heures, elle essaya de rejeter la faute sur d'autres personnes: sur les syrenns, sur la tempête, sur le destin, et même sur Zéphyr. Mais surtout, et pour la première fois depuis son arrivée à Ombres-couchantes le médaillon glissa de son emprise. Ce vulgaire bijoux! Qu'avait-il de si particulier ? Une petite voix lui insufflait que si par malheur elle s'en séparait, son monde s'effondrerait. Mais d'un autre côté, elle n'avait aucune envie de le garder. Elle etait, malgré elle, prisonnière d'un cercle vicieux sans échappatoire.
Puis, petit à petit, une idée germa dans son esprit. Et si elle parvenait à l'ouvrir, que se passerait-il? Elle entreprit de le découvrir par tout les moyens: avec les mains, avec les dents, en tirant de toutes ses forces... Elle hésitat même à le lancer contre le mur, mais elle craignait d'attirer l'attention des gardes qui protégaient sa porte - ou qui protégaient le monde exterieur d'elle - chose qu'elle voulait à tout prix éviter. Au bout de vaines tentatives, elle se tendit enfin à l'évidence: c'était impossible. Mais que pouvait contenir de si puissant un si petit objet? Elle le fit miroiter avant de regarder attentivement l'œil du loup. Une petite pierre noire comme la nuit, était incrustée dans ce dernier, immitant toute la beauté d'un ciel obscur.
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- Il faut recoudre la plaie. Elle est profonde et elle risque de s'infecter.
- Vous n'y touchez pas.
Zéphyr étudia le lieu dans lequel il se trouvait. Sobre, en pierre comme dans les chambres, seuls quelques flacons et le peu de matériel médical permettait de le différencier d'une grotte confortable.
- Mettez au moins un peu d'alcool dessus! Tenez, attendez ici, je vais chercher une bande de tissu.
L'infirmier tendit à Zéphyr une petite bouteille en verre opaque. Une fois le médecin parti, le jeune homme ouvrit le contenant et le versa sur sa plaie, non sans grimacer de douleur.
- Mais vous êtes fou?
- Le tissus, je vous prie.
Sans attendre de réponse de la part du guérisseur, zéphyr prit la bande et la noua autour de sa tête, pour cacher la blessure.
Soudain, un bruit de cliquetis métallique régulier se fit entendre.
- Ha! Général Arès! Heureux de vous voir! Il faut que je vous parle du patient, chuchota t-il, il refuse de se faire soigner de quelconque manière!
- Laissez-nous seuls. Maintenant.
- À vos ordres!
L'homme à la carrure imposante se tourna vers Zéphyr.
- Je t'ai observé. Tu n'est pas comme Elyrya, tu n'est pas un homme, du moins pas ordinaire. J'ai d'abord pensé que tu venais de terres reculées, mais cela me semble peu probable. Tu parles parfaitement notre langue. Puis je me suis tourné vers d'autres hypothèses: des armes de qualités, des mouvements fluides, précis et rapides, mais surtout, tu regardes toujours les issues possibles.
- Ce n'est pas un crime de garantir sa sécurité.
- Bien sûr. Mais dans ce cas, pourquoi s'encombrer d'un carnet de notes dans lequel vous parlez des... Malédictions?
Outré, zéphyr ne répondit pas.
- Tu n'est sûrement pas un silencieux : ils ne quittent jamais leurs terres et aucun d'entre eux n'a d'yeux aussi argentés que les tiens. Mais tu n'est pas un Phoenix non plus, tes cheveux, de la couleur de tes prunelles, sont introuvables parmis ce peuple. De plus, tu n'as nullement peur des blessures. Alors je te poserais une seule question : qu'est ce que tu est?
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Légendes - Les Royaumes d'Arwen
Fantasy"Ce ruisseau, d'habitude si agité, et dont le coassement des grenouilles s'échappait continuellement, était aussi paisible que le reste de la forêt. Mais comme pour le reste du bois, le danger se cachait partout. Et en s'approchant, on pouvait disti...
