Après de longues heures de marche à travers des bois tous semblables, la jambe d'Elyrya recommançait à flancher. Elle prenait appui sur une branche, mais cela ne suffisait plus. Sa blessure n'était pas bien grave, mais il lui fallait du repos pour qu'elle disparaisse complètement. Elle fut rassurée lorsqu'elle vit les premiers signes de civilisation apparaitre. Quelques pavés, des traces de feu sur le chemin, cela ne faisait aucun doute: il s'agissait d'une ancienne route commerciale entre le Royaume des ombres et des celui des Nymphes.
- Nous de sommes plus très loin, informa Zéphyr.
- Je... Je voulais te dire merci, répondit Elyrya.
- De quoi?
- De m'avoir sauvée à la rivière.
Le jeune homme ne répondit pas. Distant, il la laisserait à Brumes-Levantes dès qu'ils auraient franchis les portes de la ville. Il l'avait sauvée de sa chute, elle l'avait aidé cette nuit, leur dette était payée. Et même si il était libre, Zéphyr avait toujours cette quête à accomplir. Une mission qu'il s'était donnée lors de sa fuite. Cette fille ne fera pas obstacle à son parcours.
- Dans combien de temps arriverons nous? questionna Elyrya.
- Nous y sommes.
Devant eux, à travers un épais brouillard, se dressait un rocher immense se divisant en deux partie. Une partie émergente ressemblant à une colline, surplombée de maisons et d'une citadelle à son point culminant. Une seconde en dessous, inhabitée, abrupte comme une montagne. Cette ville mêlait habitations et nature dans une osmose parfaite. Des arbres aux feuilles rousses se dressaient de part en part de la cité. Le vent soufflait faisant onduler leurs branches. Une rivière traversait la ville de part en part, se divisant en plusieurs petits courants et retombant sur le sol en cascade. Non, pas sur le sol. Dans un lac. Un lac au dessus du quel Brumes-Levantes flottait, majestueuse.
- C'est... C'est magnifique... Déclara Elyrya, stupéfaite par la beauté de la cité.
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, il découvraient plus en détail la ville. D'autres rochers, semblables au premier mais plus petits, étaient reliés par des ponts. Mis à part la citadelle et les remparts entourants la ville, rien n'était en pierre. Tout paraissait en bois. Non, tout était nature. Les maisons des arbres, les chemins des ruisseaux. La brume ne provenait pas du lac, mais du coeur de la ville. Trois courants d'eau se rejoignaient dans un cercle de braises ou ils se transformaient en vapeur. Tous les éléments étaient mêlés dans un équilibre parfait. La marque des Nymphes.
- Comment allons nous faire pour accéder à la ville ? demanda Elyrya.
- Il faut qu'elles nous accordent leur permission.
- Qui, elles?
- Les gardiennes du peuple des Nymphes. Depuis que le Royaume des ombres s'est formé, toutes les routes commerciales ont été détruites.
- Mais comment les trouverons nous?
- Ne t'inquiète pas. Ce sont elles qui nous trouverons.
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La femme se réveilla dans une pièce petite et éclairée par un chandelier posé sur une commode. Le lit dans lequel elle venait d'ouvrir les yeux était plutôt modeste, et les draps d'une piètre qualité.
- Avez-vous réussi? lui demanda un homme en armure, au visage marqué par l'âge mais aux cheveux d'un noir ébène.
- Oui. Malgré qu'elle ait enfouit ses souvenirs douloureux, elle est parvenue à bâtir un lieu aussi complexe qu'une forêt sans difficultés, répondit-elle de sa voix calme et posée.
- Sa mémoire n'est pas d'une importance capitale. Après tout, elle n'était qu'une simple gamine avant... Ce tragique évènement.
- Elle ne s'en souviens pas non plus. C'est mieux ainsi.
- Et le traître qui l'a enlevée?
- Plus de trace. Elle a du parvenir à s'enfuir avec le médaillon. Mais un danger l'a forcée à quitter son rêve. Je crains qu'il en soit le responsable.
- Peux tu lui parler de nouveau?
- Je dois attendre quelques nuits avant de repartir dans l'irréel onirique.
- Bien, nous préviendrons les autres.
- En espérant qu'elle soit en sécurité. De tout Arwen, il fallait que cette responsabilité soit attribuée à une enfant innocente.
- Personne ne ressortira innocent de cette histoire. Personne.
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Il s'était enfui. Il les avait trahis. Sa quête pouvait être aussi louable que possible, les lois étaient intransigibles. Les règles du peuple des Phoenix étaient simples. C'était un peuple d'assassins. Pas de fuite, pas d'abandon. Un non-respect entraîne la mort. Il avait brisé ces règles. Elle avait été choisie pour le tuer. Sur ce, elle se lança sur les traces de Zéphyr.
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Le médaillon avait été retrouvé. La victoire était proche. Gardé par une fillette, il serait facile de le récupérer. Les troupes étaient formées, les armées prêtes à combattre. Il ne fallait pas perdre la protectrice du médaillon de vue. La première légion était déployée. La traque avait commencée.
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Légendes - Les Royaumes d'Arwen
Fantasi"Ce ruisseau, d'habitude si agité, et dont le coassement des grenouilles s'échappait continuellement, était aussi paisible que le reste de la forêt. Mais comme pour le reste du bois, le danger se cachait partout. Et en s'approchant, on pouvait disti...
